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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Aîné et cadet

Est-il plus facile d'être l'aîné ou d'être le cadet ?
Pour répondre à cette question, envisageons le cas de Pierre, et de son frère Jacques, de trois ans plus jeune.

Pierre a 3 ans à peine, il est le petit roi incontesté du cercle familial. Il est très naturel que ses parents dont il est la joie, guettent les mots nouveaux, les phrases qu'il balbutie, l'observent jouer et même partagent ses jeux. Pierre réalise très bien qu'il est l'objet d'une attention toute spéciale.
Et voici qu'un jour, le petit frère dont on avait annoncé la venue et dont Pierre se réjouissait, se trouve dans son berceau. Ce bébé dérange beaucoup maman. Elle doit le baigner, l'emmailloter délicatement, lui donner à boire. Son premier sourire semble remplir de joie papa et maman au point qu'ils ne font même plus attention à Pierre qui s'est glissé entre eux. Faut-il qu'il se fasse, exprès, comme le petit Trott, une bosse au front pour voir si on l'aime encore ? Les jours passent et peu à peu ce petit Jacques si désiré se mue en intrus dangereux pour Pierre. Jacques prend trop de place dans la maison, il prend trop de temps à maman, même peut-être accapare-t-il tout son amour ? Alors, et Pierre ? Il se tourmente, se sent seul et malheureux, il est jaloux. Il est partagé entre la joie d'avoir ce petit frère et le désir de le voir disparaître. Une hostilité s'installe chez lui et se manifeste à la moindre occasion. Il devient désobéissant, il mouille peut-être son lit, ou fait des difficultés pour manger. Il ronge ses ongles ou suce son puce. On le gronde, mais qu'importe, son but inconscient - attirer l'attention sur lui - est atteint.

Il faut aux parents beaucoup de tact et de compréhension pour aider un enfant ainsi tourmenté à surmonter son anxiété. Il faut éviter qu'il se juge coupable du fait qu'il se sent hostile à l'égard de son cadet. Ses parents doivent s'efforcer de lui montrer que la jalousie qu'il ressent est très compréhensible et qu'il n'est pas le seul à avoir éprouvé de pareils sentiments ; mais ceux-ci sont injustifiés et ne conduisent à rien de constructif.
Il faut que l'aîné comprenne que même si son petit frère demande plus de soins et d'attention, il n'est pas relégué à l'arrière-plan comme il le pressent ou l'imagine, et il faut qu'il soit assuré que l'amour de ses parents pour lui n'a pas changé. L'attitude du père et de la mère sera décisive pendant cette période critique que traverse l'aîné.

Les années passent, Pierre grandit, se développe bien, il est fort et très viril pour ses 9 ans. Il a des camarades, il est louveteau, il joue déjà du piano, parle avec importance de ses leçons de géographie. Son «meccano», complété chaque année, lui permet de construire des autos très compliquées. Il lit des livres et en discute ensuite. Aussi Jacques est plein d'admiration pour ce grand personnage. Il voudrait l'imiter, mais c'est-au-dessus de ses forces. Il ne sait pas lire; avec son petit « meccano», il ne peut faire qu'un chariot Et tandis que Pierre montre déjà quelques facilités pour le dessin et la musique, ou certains goûts pour le bricolage, Jacques ne trouve pas sa voie, sa personnalité ne peut s'épanouir, toute son énergie est centrée sur son désir d'imiter son aîné.
C'est le cadet qui maintenant demande bienveillance et compréhension de la part des parents. Ceux-ci devront veiller à ne pas entourer l'aîné d'une admiration excessive et surtout à ne pas le citer en exemple au plus jeune. Ils guetteront chez le cadet les moindres indices favorables qui pourraient le mettre en évidence, lui donner confiance et lui permettre de s'affirmer.

Plus l'aîné est intelligent, brillant, autoritaire, plus le cadet peut se sentir étouffé, inhibé. Et par une réaction inconsciente, celui-ci attirera sur lui l'attention de ses parents par des défauts. Si l'aîné est soigneux, studieux, s'il réussit à l'école, se trouve en confiance avec son père, le cadet affichera peut-être le désordre, la paresse, il échouera à l'école, aucun contact ne sera possible avec son père, et tout son comportement sera empreint d'hostilité à l'égard de ses parents.
Une trop grande sévérité de leur part, de la mère surtout, peut conduire un enfant aussi désemparé à une tentative de suicide. Quoique de tels cas soient rares, il en existe cependant. C'est pourquoi, un cadet qui n'évolue pas normalement a besoin de la compréhension et de la confiance de son père et de beaucoup d'amour de sa mère.
Pierre et Jacques constituent le cas où les difficultés sont les plus grandes et les plus fréquentes : à 3 ans de différence d'âge et même sexe (les comparaisons, si dangereuses en éducation, sont plus immédiates entre enfants de même sexe).

Cependant, ces problèmes subsistent même s'il s'agit de Pierre et de Jacqueline. Il peut même s'en poser un de plus si Jacqueline est l'aînée, a fortiori si c'est une aînée brillante et autoritaire. Pierre aura encore plus de peine à s'épanouir et à affirmer sa virilité, ce qui peut avoir une conséquence profonde sur sa vie d'adulte.

Il y a encore le cas de Pierre, Jacques et Jean (ou un autre nombre impair d'enfants). Donnons beaucoup d'attention à l’ « enfant du milieu ». Le plus souvent Jacques est trop petit pour aller avec Pierre et il est trop grand pour faire comme Jean. L' « enfant du milieu », c'est celui qui empêche les aînés de faire leurs devoirs et qui dérange les cadets dans leurs jeux. Alors les punitions, les gronderies s'accumulent sur lui. Il se sent seul, incompris et très souvent il devient agressif et indiscipliné.

Il va de soi que bien des parents n'ont pas à faire face aux problèmes posés par les jalousies réciproques des aîné et cadet. Ou bien ces réactions de jalousie si naturelles leur échappent, ou bien, sans qu'ils s'en doutent, par leur attitude et leur bon sens, ils évitent à leurs enfants des expériences pénibles inutiles.
Mais dans beaucoup plus de ménages qu'on ne pourrait le supposer, il y a des enfants dont le comportement est la cause de gros soucis. L' « enfant menteur», l' « enfant querelleur», l' « enfant voleur», l' « enfant qui travaille mal à l'école », 1' « enfant qui ne veut pas manger», ou d'autres encore, est souvent l'enfant jaloux de ses frères et soeurs.
A nous parents d'être attentifs aux difficultés qui guettent nos enfants. Que la personnalité de chacun d'eux puisse s'affirmer librement grâce à notre tact, notre compréhension et notre amour.









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