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La Sunamite

(Lire 2 Rois 4, 8 à 37)

Les disciples du Seigneur repoussaient les femmes comme des créatures importunes, quand elles se pressaient dans le cercle des disciples et des autres auditeurs qui entouraient le divin Maître, afin d'obtenir pour leurs chers petits enfants, un regard, un attouchement, ou une bénédiction du Sauveur. Non, pensaient-ils, ces femmes ne sont pas à leur place, elles troublent le Maître, et interrompent ses discours inspirés.

Mais Jésus en jugea différemment. Quand il vit l'animosité des disciples à l'égard de ces femmes, il en fut indigné, les reprit sévèrement et bénit les mères tout en bénissant leurs enfants.

... Elisée, dans l'Esprit du Christ, réprimande son serviteur qui aurait voulu repousser la Sunamite: «Laisse-la lui dit-il, car son âme est dans l'amertume.» Laisse-la, que personne ne s'interpose entre elle et moi. Telle est aussi la pensée du Christ à l'égard de chaque mère affligée, qui s'adresse à Lui. Laissez-la répandre l'amertume de son âme devant Lui. Il saura pardonner la trop grande véhémence de cette tempête d'amour et de douleur qui l'a jetée à Ses pieds. Lui qui a créé le coeur de la mère, il saura comment le traiter dans sa douleur.

Il la comprend et il lui accordera de Le comprendre à son tour, si bien qu'elle n'aura plus besoin de recourir à un appui humain, ni de rechercher l'enseignement des hommes pour les choses qui touchent de près à son coeur.

Oh! la tendre et miséricordieuse attitude du Sauveur de la femme! Bénie soit sa recommandation à tout homme de la laisser seule, afin qu'elle puisse librement et sans crainte Lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur. Ne craignez pas qu'elle s'approche de trop près ou avec une trop grande liberté de langage, car dans de pareils moments d'angoisse, le respect le plus profond s'exprime par la hardiesse même de cet appel sans hésitation, et de cette foi illimitée.

... Il me semble voir deux phases distinctes dans les expériences de la Sunamite.

Dans la première tout est inquiétude et souffrance, lutte et action précipitée; dans la seconde, c'est une paix comparative, le calme après l'orage. Son attitude maintenant est celle de quelqu'un qui possède déjà par anticipation et par «droit divin» la bénédiction réclamée, quoique cette bénédiction ne soit pas encore réalisée. Le repos a succédé à la lutte, l'attente silencieuse et paisible a remplacé l'incertitude pleine d'angoisse et le plaidoyer passionné.

J'aimerais faire remarquer ici un fait qui me paraît significatif et important, c'est que la mère n'a pas apporté l'enfant au Sauveur, mais qu'elle a amené le Sauveur à l'enfant. C'est une pensée instructive et qui m' a donné une leçon que j'avais grand besoin d'apprendre.

Nous nous fatiguons souvent dans un labeur ingrat pour amener nos enfants sur le droit chemin et s'ils ne veulent pas s'y laisser pousser, nous nous efforçons de les influencer, de les séduire en quelque sorte pour le bien, recherchant même le secours d'autrui pour seconder nos efforts.

Nous avons peur de les laisser à eux-mêmes. Le sentiment de notre responsabilité envers eux devient un lourd fardeau, nous sommes remplis d'anxiété, surveillant attentivement chaque symptôme, bon ou mauvais, et quoique nous sentions bien que nous ne pouvons par nous-mêmes leur communiquer la moindre étincelle de vie spirituelle, cependant nous croyons que beaucoup dépend de nous et nous n'osons en rien discontinuer nos efforts. Mais nous pouvons manquer précisément en faisant trop d'efforts propres et en négligeant peut-être une autre face de la question. Pendant ce temps l'âme pour laquelle nous sommes si anxieux se sent fatiguée et obsédée par nos tentations même les plus délicates pour la gagner à Dieu. Il y a aussi parfois un manque de spontanéité de notre part dans les paroles que nous croyons devoir leur dire. Les jeunes gens discernent vite cette absence de naturel, si je puis dire ainsi. Certes il y a des temps où des paroles d'exhortation ou d'avertissement sont absolument nécessaires, mais il me semble que Dieu Lui-même nous arrache souvent à ces luttes afin de nous obliger à nous décharger sur Lui seul de tous nos soucis.

Si la Sunamite s'était attardée auprès du lit de son fils, employant tous les moyens connus pour le rappeler à la vie si elle s'était adressée aux médecins, amis ou serviteurs, si même elle s'était agenouilée auprès de lui, épiant les premiers indices qui lui auraient révélé l'exaucement de sa prière, elle aurait perdu du temps, et n'aurait pas remporté un mémorable triomphe.

Elle eut la sagesse et le courage de le quitter, d'abandonner pour un moment son mort bien-aimé et de fermer la porte sur lui, afin qu'une porte d'espérance s'ouvrit devant elle.

Elle voulait, en se trouvant, face à face avec celui qui pour elle était le Sauveur, plaider sa cause, l'implorer et ne pas le lâcher jusqu'à ce qu'il eût consenti à aller avec elle vers son enfant pour lui rendre la vie.

Quand vous aurez fait tout ce que vous pouvez, peut-être même plus, que vous n'auriez dû, afin de former et d'influencer le coeur et le caractère de votre enfant, si vous êtes forcé de reconnaître qu'en dépit de tous vos efforts «l'enfant n'est pas encore réveillé», ne voulez-vous pas essayer la méthode de la Sunamite ?

Laissez tout pour suivre Jésus; laissez même pour un temps votre enfant jusqu'à ce que vous ayez appris à mieux connaître Jésus, que vous ayez fait voeu en vous prosternant à Ses pieds de ne pas le laisser qu'Il ne vous ait accordé la demande de votre coeur et que vous n'ayez reçu de Lui en retour la promesse qu'Il se chargera de faire pour vous ce qui est au-delà de votre pouvoir et même du pouvoir d'aucun être humain. Tenez-vous en humblement et patiemment à la promesse et à Celui qui vous l'a faite, jusqu'à ce que vous l'ayez amené à l'enfant que vous n'avez pu conduire au Sauveur.

Nous arrivons maintenant à la dernière partie du récit. Remarquez le calme et le repos qui se sont répandus sur toute la scène. L'enfant n'est pas encore réveillé, la mère ne voit pas la réalisation de son désir, car lorsqu'elle a regardé pour la dernière fois ce cher visage, le sceau de la mort y était empreint et maintenant encore il n'a pas, été enlevé.

Rien n'est changé en lui, mais il y a un changement en elle. Son coeur est tranquille; elle peut maintenant attendre patiemment, et même joyeusement, car elle possède déjà par la foi le désir de son coeur.

Dans cette attente patiente et paisible, elle ne s'approche plus de l'enfant et n'adresse pas de questions anxieuses à celui aux mains duquel elle l'a confié. La tendance naturelle de bien des mères en pareille occurence eût été de s'agiter et d'offrir leur aide empressée à l'homme de Dieu.

Peu de parents chrétiens savent ce que c'est que de réclamer et d'accepter par la foi le don de Dieu, et ensuite de demeurer tranquille, de s'écarter du chemin et d'attendre en repos, la délivrance de l'Eternel, laissant agir Celui qui n'a nul besoin de notre faible secours et encore moins de notre agitation, quoique dans un certain sens plus profond et plus solennel Il nous appelle à être ouvriers avec Lui.

Je me représente la Sunamite, sereine et ferme comme un roc, vaquant peut-être à ses occupations habituelles ou en contemplation devant le miracle d'amour que Dieu, par son prophète, allait accomplir pour elle.

Elle n'approche probablement pas même de la chambre haute où étaient enfermés les deux êtres qu'elle avaient si vaillamment travaillé à réunir, car il nous est dit que lorsque l'enfant fut revenu à la vie, Elisée dit à son serviteur: Appelle cette Sunamite, et seulement alors elle entre.

Toujours réservée et forte, mais sous l'éclat d'une lumière brillante et douce qui illumine maintenant son âme et sa vie tout entière, sa première action en entrant dans la chambre n'est pas de saisir son enfant et de l'embrasser, non, elle tombe premièrement aux pieds du prophète, se prosterne jusqu'à terre et donne gloire à Dieu, l'auteur de la vie. Ensuite seulement elle se tourne vers l'enfant et le prend dans ses bras, mère trois fois bénie, destinée à prendre son rang à travers tous les âges parmi la cohorte des femmes fidèles qui ont recouvré leurs morts par la résurrection.









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