Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Un coup de fil, c’est si facile

Les vacances sont des périodes qui voient partir nos enfants sans nous, en camp, avec des proches, avec notre ex. L’occasion pour celui qui reste de profiter de son temps libre, certes, mais surtout, en fait, de s’inquiéter. Sont-ils bien arrivés? Se sentent-ils bien? Sont-ils en sécurité?
Les moyens de donner des nouvelles ont bien changé. Autrefois, quand nous partions en camp, les consignes étaient claires : pas d’appel aux parents. Le téléphone de la colonie de vacances n’était utilisé que par les responsables. Nous ne savions même pas où il était situé et n’y pensions pas. En cas d’inquiétude, nous nous adressions aux animateurs qui, alors, pouvaient nous rassurer, nous aider à passer le cap ou nous mettre en contact avec nos parents en cas d’extrême besoin.
De toute manière, en camp ou en vacances dans une autre famille, le téléphone était un objet d’adultes, auquel nous avions peu accès.
Maintenant, avec les mobiles, chaque enfant, ou presque, a le sien et un coup de fil, c’est si facile : pour dire qu’on est bien arrivé, qu’on a gravi le sommet de la montagne, qu’on a le blues de son nid douillet, que Martin ne fait qu’embêter, que l’on a besoin de toi maman. Moult occasions de retourner à la maison en pensée bien qu’on soit si loin. Est-ce un progrès? Pour certains (enfants ou parents) peut-être. Mais que dire quand des adultes exigent de leur progéniture jusqu’à un téléphone par jour ? Mes enfants, en camps scolaires, ont souvent remarqué qu’après ces entre tiens, les filles, notamment, pleuraient.
De mon côté, j’ai renoncé à demander de m’envoyer un sms quand ils arrivent sur leur lieu de vacances. Je me fais du souci, bien entendu, mais je trouve qu’eux, c’est en vacances qu’ils partent et que je n’ai qu’à garder mon anxiété pour moi. Il se passe finalement si peu d’accidents que cela ne vaut pas la peine de leur transmettre mes craintes. Envoyer un sms semble un geste léger, pourtant, à mon sens, ce petit message attire son lot d’implications : devoir repenser à la mère alors qu’on est déjà dans une autre histoire, avoir peur d’oublier d’envoyer le message (mince, elle va se faire encore plus de souci !), partager des inquiétudes auxquelles on n’avait pas pensé, etc. Si j’ai réussi à lâcher prise, c’est aussi parce que j’ai vu mon mari ne pas supporter de faire les trois sonneries de téléphone quand on arrivait à la maison après la visite dominicale chez sa mère.
La plupart du temps, il oubliait, s’énervait et cela ne rajoutait strictement rien au bon temps passé ensemble dans la journée et aux salutations amicales faites lors du départ.
Vivre dans la confiance est un cadeau à leur faire. Je les laisse partir, je les laisse profiter du temps sans moi et je fais confiance aux personnes qui les accompagnent.
J’ai également beaucoup de choses à faire dès qu’ils sont loin. Il n’empêche que je suis inquiète, en particulier lors du trajet. Je me donne alors soixante minutes de tension après l’heure prévue d’arrivée. J’estime ce laps de temps nécessaire pour être avertie en cas d’ennui. Après, seulement, je me détends et jouis de mon temps libre. Mes enfants, quant à eux, savent qu’ils peuvent me téléphoner quand ils le souhaitent.
Puis vient un jour où ils partent entre copains. Encore un autre apprentissage puisqu’il n’y a plus d’adultes pour prendre le relais. Il faut alors trouver le bon équilibre entre confiance et sécurité. Ce week-end, ma fille s’en est allée pour la première fois dormir en camping lors d’un festival de musique. Là, j’ai craqué, je lui ai demandé de m’envoyer un message le matin, à son réveil. Puis je me rappelle que j’avais prévu d’écrire un article sur ce sujet et me dis que, finalement, ce sms n’est pas indispensable. Si elle va bien, pourquoi me donnerait-elle des nouvelles? Si elle va mal, elle sait, à nouveau, qu’elle peut me contacter ou qu’un copain s’en chargera. Je lui dis de faire comme elle a envie. Elle m’annonce d’emblée que, pour elle, ce sms est inutile.
Ce matin, pourtant, elle m’en a envoyé un : « Bonjour, ne te rejoui pa dmon msg maman : hier on m’a poignardé, cet nui on ma kidnapé (je me sui retrouvé sur un nuage, étai-ce dieu le coupabl?). a jamais. »
Sans commentaire.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève