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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUREduquer… c’est accepter le conflit. Du conflit à la confrontation Il semblerait que le conflit soit incontournable dans l’éducation, tout le monde le dit. Dans le fond, je crois que cela n’est pas faux, mais que peut-il y avoir de positif dans un conflit ? Toute cette énergie gaspillée à se batailler, cette volonté de ne pas en démordre, cette irrévocable aspiration à s’élever contre ? Voyez à la maison, qui a vraiment envie d’une « bonne guerre » familiale plutôt que d’un nid douillet, tranquille et protecteur ? En tout cas pas moi. Alors, qu’est-ce qui rend cet aspect des relations humaines aussi important qu’inévitable ? Le secret du conflit se trouve dans son essence : pour se battre il faut être au moins deux. Si nous ne sommes pas d’accord sur un sujet, si nous nous opposons, le fait même de nous différencier nous permet de nous individualiser, de nous donner une identité unique face à l’autre. Lorsque mon enfant de trois ans, de cinq ans, de dix ou de quinze s’oppose à moi, il prend une position différente de la mienne. En d’autres termes, non seulement il exprime le fait qu’il n’est pas d’accord avec moi mais, par son positionnement, il me signale son existence propre et autonome de moi, il me révèle une part de son identité. Le différend crée la différence mais pas forcément le conflit, il peut arriver (mais, oui…) que nous ne soyons pas d’accord et que nous puissions dialoguer à propos de nos différends, tout en gardant tous notre calme. Nous pouvons nous écouter les uns les autres, mettre en évidence nos opinions, les argumenter et continuer de nous aimer dans nos particularités. Le conflit éclate lorsque la souffrance devient insupportable. La blessure provoquée par la différence des positions est une blessure de l’intime. Comment pourrais-je encore aimer cet être cher alors que nous ne pouvons plus nous comprendre ? Si le conflit permet l’expression de l’identité et la mise en place de l’autonomie il n’en demeure pas moins que le conflit nous parle d’une guerre. Nous allons nous battre ensemble contre nous… ça peut faire mal. Serons-nous capables, au moment d’un conflit familial, de nous souvenir que nous devons tenter de comprendre, d’écouter l’expression d’une différence ? En fait, nous devrions nous interroger sur cette différence et sur son origine, nous pourrions alors expliquer pourquoi elle ne peut pas trouver de place dans notre pensée, formuler la douleur qu’elle provoque dans notre corps. Comment faire pour que le conflit nous enrichisse de la vision de l’autre? Le conflit n’est pas une fi n, mais au contraire un départ. L’état de crise dans lequel nous nous retrouvons tous plongés lors d’un désaccord important va nous demander de nous surpasser. Il va nous falloir être intéressés par écouter les autres et par vouloir chercher une solution satisfaisante pour tous. C’est par la confrontation des différentes idées, des différents besoins et priorités qu’une négociation fa mi lia le va pouvoir se mettre en place. Lorsque tous les protagonistes du conflit sont d’accord de s’asseoir autour d’une table pour discuter de leurs différends sans crier et sans se heurter, la partie est pratiquement gagnée, sans oublier que la solution sera composée de concessions et d’une sacrée dose de bonne volonté. Enfin, il faudra du courage mais, cela tombe bien, nous en avons. Cet article est notre contribution mensuelle à la campagne « L’éducation donne de la force ». Pour plus d’information : www.e-e-e.ch et sur notre site www.entretiens.ch. Pour accéder à la totalité de nos archives disponibles sur notre site, dès aujourd’hui et durant le mois de novembre, le mot de passe est: promotion. |
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