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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Petit frère

Le statut de petit frère a ses avantages… Alors que, vers quatre ans, l’aîné débarque seul dans la mystérieuse « grande école », peuplée d’enfants inconnus, le cadet lui, bénéficie de longs moments de jeu passés dans le préau à attendre que le premier en sorte. Devant ce même bâtiment, petits-frères, petites-sÅ“urs et parents, joignant l’utile à l’agréable, nouent ainsi des liens préscolaires fort appréciés. L’école n’est plus un lieu énigmatique et les repères du préau, ses pièges et ressources, font partie du quotidien des petits. L’entrée en 1ère enfantine sera grandement facilitée par cette approche préalable.
A deux ans, mon cadet avait déjà un démarrage foudroyant, digne d’un départ d’une course de 100m. Peu enclin aux remarques et avertissements, il effectuait des allers-retours à la vitesse de la lumière dans le préau, pendant que je m’évertuais sans succès à tenter de le contenir dans un périmètre restreint.
Il aime particulièrement courir après les « grands », qui explosent physiquement à la sortie des classes, désireux de quitter au plus vite ce lieu de savoir. Un après-midi, une fois de trop, il part à la poursuite de l’un de ces enfants. Momentanément occupée à accueillir mon aîné, je réagis un quart de seconde plus tard qu’à l’accoutumée. Horreur ! Il est déjà près de la sortie du préau. Cette fois, c’est moi qui me vois obligée de piquer un sprint au milieu des parents sans réaction, en hurlant son prénom agrémenté du mot de base: S T O O O P ! Comme la distance qui nous sépare est trop grande, il fi le loin sur le parking attenant et l’andouille de grand qui lui sert de lièvre court de plus belle, se prenant au jeu et ne voulant pas se faire rattraper. La route ! La route est là, au bout du parking, je suis au maximum de mes possibilités et l’autre court toujours… J’en ai même oublié mon aîné qui tente vainement de nous rattraper, aussi angoissé que moi. Je n’y arriverai pas, il va traverser sans un regard, la peur me donne des ailes qui malheureusement ne se transforment pas en bottes de sept lieues et ne suffisent pas pour le rejoindre… C’est la panique ! Aaaaaaah…
Et là… miracle ! Un papa de ma connaissance passe opportunément par là, intercepte au vol mon affreux et le soulève de ses bras providentiels, à quelques centimètres de la chaussée. Pendant ce temps, l’enfant-lièvre traverse lui tranquillement la route, à quelques mètres de là, sur le passage piéton, l’air de rien ! Ouf ! Hors d’haleine, je récupère mon petit et, manquant de souffle, tente difficilement de remercier le papa alors que mon grand nous rejoint, en pleurs, au terme d’une course effrénée.
Sur le chemin du retour, le petit se prend une bordée verbale comme il en essuie ra re ment. Ma frayeur se traduit oralement et il subit ma colère d’avoir été prise au dépourvu. Dans mes cris et ses larmes nous rentrons péniblement à la maison. Malheureusement, aucun débriefing réel ne peut avoir lieu entre nous deux le jour même, car il me faut partir travailler juste après l’incident.
Le lendemain, rebelote, il tente une « sortie ». Mais là, avisée, je veille et ne lui laisse pas la latitude de s’enfuir. Calmement, je le récupère au début de sa course et fermement, mais sans énervement, lui tiens la main jusqu’à la maison. Dès notre arrivée, je reprends tout à zéro. Je l’assieds en face de moi, me mets au même niveau visuel que lui et lui parle calmement. Je lui explique avec des mots simples ce qu’il ne peut et ne doit pas faire, les dangers et la nécessité de respecter mes injonctions. Il m’écoute avec attention, pose des questions d’enfant, écoute à nouveau et me dit, son regard plongé dans le mien, qu’il a compris. On se serre dans les bras avec un gros câlin.
Depuis ce jour il gambade partout, jetant un Å“il sur moi, guettant mon approbation visuelle, et souvent, me gratifie d’un « Tu vois maman, je reste près de toi, je suis sage ! ». Si parfois il s’éloigne un peu, il revient fièrement avant d’avoir dépassé la limite tacite, connue uniquement de nous deux, et d’un regard complice me signifie que je peux avoir confiance en lui… et, subsidiairement, en moi !
Dans quelques mois ce sera sa première rentrée scolaire…









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