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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUREduquer… c’est montrer ses sentiments Montrer ses sentiments : quelle est la norme ? Il n’y a rien à faire, ça ne rentre pas. L’enfant se frappe le front avec son néocolor, se traite de tous les noms et particulièrement de nul et pour finir fond en larmes. Il est au désespoir, décidément trop nul, il n’y arrivera jamais. Le maître qui a heureusement de la bouteille gère la crise comme il peut : il interdit à l’enfant de se frapper le front ainsi, le laisse se cal mer et profite de s’occuper des autres élèves puis revient ensuite vers lui pour l’encourager. A la sortie des classes, il m’expliquera la raison de cette rougeur sur le front que j’avais prise pour une bosse. ****************** Un après-midi, en arrivant près de chez nous, nous apercevons une machine taille-haie qui prépare la route pour l’hiver, arrachant sans ménagement les branches qui pourraient gêner la vision des automobilistes. Dans un excès de zèle, la mâchoire d’acier cisaille à plus de 4 mètres de hauteur les branches d’un magnifique cèdre que nous avons la chance d’admirer quotidiennement. L’extrémité des ramures pend lamentablement, déchiquetée. Le même petit garçon est au cent coups, il souffre pour l’arbre. Décidant ni une ni deux de le soutenir et de forcer la réalité pour une fois à s’adapter à sa sensibilité, je m’avance vers le conducteur de la machine et lui explique que cet arbre est l’ami de mon fils (au secours il va me prendre pour une folle) et lui demande s’il ne pourrait pas, s’il vous plaît, s’arrêter là. Il me regarde perplexe, mais amical, m’explique qu’il a fini et ajoute en parlant de mon fils : « Il en verra d’autres ». Je reste muette devant la justesse de la remarque. ****************** Chez lui, l’annonce d’un séjour chez grand-mère provoque des youpii et des sauts de joie à n’en plus finir, dans une danse digne du Zébulon de mon enfance. La grand-mère n’a besoin de réclamer aucun bisou et devrait plutôt se défendre contre un excès de câlins. ********************** D’une très grande sensibilité et d’une très grande transparence, cet enfant vit chaque événement, chaque émotion de façon extrêmement intense et ses sentiments se disent immédiatement au superlatif. En bonne famille contemporaine, nous essayons dans la mesure du possible d’accueillir cette particularité et ses manifestations, la seule censure au sein de la famille provenant de nos limites nerveuses et de notre fatigue en fin de journée. En public, l’exercice se complique de façon évidente, en raison des règles de vie en société, mais aussi, plus subtilement, à cause du regard des autres. A cet égard, j’ai été surprise de constater plus de compréhension et de compassion du côté des hommes que des mamans, bien heureuses pour la plupart que leur fils soit un battant conforme. Dans ce domaine, pas d’égalité des sexes. Oui Monsieur le conducteur, il en verra d’autres, j’espère seulement que d’ici là il aura trouvé comment vivre avec lui-même. |
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