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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Eduquer… c’est mettre des limites

Lorsque l’année dernière une des rédactrices a proposé que les Entretiens fasse partie de la campagne «L’Education donne de la force», quoi de plus évident pour nous que d’y participer en publiant chaque mois un article correspondant à l’un des 8 piliers identifiés par les initiateurs. Nous nous sommes donc réparti les sujets et sans hésitation chacune d’entre nous a choisi celui qui lui correspondait le mieux. C’est ainsi que je me retrouve à écrire un texte sur «éduquer c’est mettre des limites », thème qui m’interpelle, alors que je suis grand-mère et que les tâches éducatives ne font plus partie de mes priorités.
Pourtant voilà, si j’ai envie de vous en parler, c’est que j’ai l’impression, peut-être un peu prétentieusement, de récolter aujourd’hui les fruits d’une éducation qui n’avait pas peur de mettre certaines limites. En effet, lorsqu’ils parlent de leur jeunesse, mes enfants n’ont pas l’air traumatisé d’avoir dû se plier à certains interdits, d’avoir essuyé des frustrations, au contraire ils acquiescent plutôt et évoquent ces moments de confrontations entre eux et nous avec amusement aujourd’hui, alors qu’à l’époque on ne rigolait pas
toujours!
Voici ce qu’en dit une de mes filles
Elle résume en peu de mots « le bienfait » des limites et ce qu’elles ont signifié pour elle. « C’était chouette les limites, car d’une part cela nous permettait d’inventer des stratagèmes pour les contourner, mais d’autre part cela développait la confiance entre les parents et nous. C’était à chaque fois une sorte de contrat qu’on passait et il s’agissait de le respecter. Certains interdits étaient acceptés, d’autres moins. Par exemple l’heure de rentrée après une soirée est restée trop longtemps celle du dernier bus, c’est-à-dire minuit trente. Il y a eu des exceptions et on savait que si on loupait le bus, vous viendriez nous chercher. On n’abusait pas de cet échappatoire, mais c’était une base pour négocier une nouvelle heure. Autre exemple, on n’avait pas le droit de regarder les films du soir à la télé, même si on n’a jamais compris pourquoi, on a respecté cette consigne. On s’arrangeait de temps en temps pour dormir chez une copine oĂą on pouvait transgresser cet interdit !!!
Ma fille est adulte maintenant et, comme vous pouvez le constater, elle garde de cette période un souvenir assez édulcoré, voire positif.
Et du côté des parents
Je me souviens qu’il nous arrivait à mon mari et à moi de nous retrouver face à ce que nous appelions le « syndicat». Lorsqu’ils n’étaient pas d’accord avec une interdiction, nos 3 enfants (très proches en âge) s’asseyaient en tailleur sur leur lit, bras croisés, et énuméraient leurs arguments, menaçant de ne plus bouger jusqu’à ce qu’on leur accorde tout de suite ce qu’ils réclamaient. Surtout vrai pendant l’adolescence, tout ou presque était matière à contestation : les lieux de sorties, les heures de rentrée, les loisirs du week-end, le temps passé devant la télé ou l’ordinateur, la répartition des tâches ménagères, l’argent de poche, les enjeux scolaires etc. etc. Multipliées par trois, ces discussions représentaient une dépense d’énergie incroyable au sein de la famille. Les enfants auraient mieux fait d’utiliser cette énergie pour des choses plus utiles, pensions-nous, mais en fait à cet âge, on en a besoin pour s’affirmer. Les décibels avaient tendance à monter très haut et face aux aboiements, nous devions rester calmes, fermes et conséquents avec nous-mêmes. Si ce n’était pas toujours facile, c’était en tout cas instructif. En fin de compte, ces joutes oratoires souvent accompagnées de claquements de porte, de bouderies ou de « en tout cas vous les vieux vous n’y comprenez rien, c’est pas comme les parents de ma copine » auront servi à aiguiser leur talent de négociateur et le nôtre, et surtout à leur apprendre que tout n’est pas gagné d’avance !
En tant que parents, nous donnions notre opinion, tout en écoutant celle des enfants, nous osions prendre une décision impopulaire sur le moment, tout en acceptant d’être mal vus, voire carrément mal aimés pendant un certain temps. Ceci a demandé de notre part une sacrée dose de patience, de confiance et beaucoup d’amour.
Avec le recul, je crois pouvoir affirmer que dans l’éducation, mettre des limites aux enfants c’est aussi leur donner de la force ! Se heurter à des barrières dès la petite enfance pour se construire, offrir un cadre de valeurs, des codes familiaux face à la pression sociale si envahissante, c’est leur permettre de se constituer une confiance en eux et envers les autres.









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