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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURL’imagination d’un enfant Il est 22h et les urgences pédiatriques reçoivent un couple dont l’un des deux enfants de 6 ans semble souffrir d’un traumatisme crânien. Les parents, inquiets et nerveux, attendent le médecin dans une petite salle de consultation où Xavier est allongé. Son frère jumeau, Jérôme, se tient pour une fois à carreau. A l’arrivée de l’interne de garde, le papa résume les circonstances qui les ont amenés aux urgences : « Ma femme et moi lisions au salon après le dîner lorsque tout d’un coup, nous avons entendu un grand «BOUM» provenant de la chambre des enfants, au premier. Nous grimpons l’escalier quatre à quatre et apercevons Jérôme, debout sur son lit. Voyez-vous, leurs lits sont superposés et Jérôme occupe celui du haut. Ce n’est qu’ensuite, que nous découvrons, Xavier, couché sur le parquet, au pied du lit. Il ne bouge pas. Nous pensons tout de suite à une chute. Il garde les yeux fermés et bizarrement, il a une sorte de cordon ombilical qui relie sa taille à la barre fixée au sommet du lit ». Jérôme, tête basse, scrute du coin de l’œil la réaction du médecin face au récit de son papa. Il est mal à l’aise : il se sent coupable, porteur d’une nouvelle grosse bêtise dont cette fois il devra, vu l’état de son alter ego, assumer tout seul la responsabilité. En plus, comme Jérôme est toujours en pyjama, (ses parents n’ont pas voulu perdre de temps à l’habiller), il se sent également ridicule. Caché derrière sa maman, il se remémore les événements et surtout le « crash » de son frère. Visiblement, leur aventure sportive n’a pas marché: Jérôme se souvient du choc, suivi de l’inertie de Xavier et l’apparition précipitée de ses parents dans l’encadrement de leur porte. - J’aimerais savoir ce qu’il se passe ici ! avait tonné son père d’une voie grave en détachant le double nÅ“ud qui enserrait la taille de Xavier sans connaissance. - On… on a joué à faire un saut à l’élastique, avait avoué Jérôme tout bas. Les parents l’avaient alors regardé comme si leur fils vivait dans un monde parallèle et comprirent seulement à ce moment-là, ce que l’élastique de la boîte à couture faisait autour de la taille de Xavier et pourquoi ce dernier était relié à la barre en haut du lit. A l’hôpital des enfants, au bout de longues minutes d’attente, la chef de clinique vient réconforter la famille de Xavier : - Son épaule a été remise en place. Il est commotionné et aura encore plusieurs jours un gros bleu au front; mais fort heureusement, il n’a rien de cassé. La doctoresse qui a examiné les premières radiographies de l’enfant, ajoute : - Nous allons toutefois le garder en observation jusqu’à demain matin. Les parents secouent la tête comme si la réalité dépassait la fiction : - Comment ont-ils pu croire que cet élastique pour culottes, d’un centimètre de largeur, pouvait servir à les maintenir suspendus… - Ah ça… conclut la thérapeute en leur serrant la main, avec ce que je vois ici, je peux vous certifier une chose : l’imagination d’un enfant n’a pas de limite ! |
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