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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURDuchesse ou servante ? Mon fils, 8 ans, a quelques difficultés d’apprentissage. Après discussion avec son professeur, me voilà promue répétitrice de façon intensive. Puisque je suis à la maison et qu’il s’agit des bases de 2ème primaire, nous trouvons inutile d’engager pour cela un étudiant que nous devrions payer. 7h50, le même enfant vient de disparaître au coin de la rue sans son cartable : qu’à cela ne tienne, j’ai juste le temps de le rattraper en voiture avant le début des cours. Sa sÅ“ur, 14 ans, revient de son spectacle de cirque avec les costumes à laver. C’est dimanche : je lave cette lessive supplémentaire dont je me serais passée, j’étends, je repasse puisque j’ai le temps et pour qu’elle puisse faire ses devoirs. Un autre jour, mon ado arrive vers moi avec une jaquette trouée sous le bras: « maman, tu pourrais me réparer ça ? » me demande-t-elle avant de retourner à sa BD. J’emporte la jaquette (comme je l’ai fait de puis des années) et réalise soudain mon erreur, peut-être parce que ma fille est devant « Les cigares du pharaon » et non devant un problème de math. Je reviens dans la chambre avec fil de la bonne couleur et aiguille et lui dis : « tiens, tu es au moins aussi capable que moi de le faire ». Naturellement, je ne m’attire pas ainsi ses faveurs. Entre métier revendiqué de femme au foyer et besoin de reconnaissance, entre services naturels et assumés et sentiment d’être exploitée, la navigation n’est pas toujours facile. Souvent le discernement me man que pour savoir où se termine le métier de maman et où commence celui de bonne bénévole. Dans ce domaine, personne pour vous dire si vous tombez dans le perfectionnisme ou la tyrannie ou si, au contraire, vous vous payez du bon temps. De plus, les enfants grandissent et cela me pousse à des réajustements qui peuvent surprendre. En effet, pourquoi changer puisqu’on a toujours fonctionné ainsi ? Pourquoi notre fille devrait-elle s’occuper de ses costumes puisque maman ne travaille pas et s’est toujours chargée de toutes les lessives ? Pourquoi devrait-elle faire son raccommodage elle-même ? Elle a bien le droit de se reposer avec Tintin ! Pourquoi ? Parce que, quel que soit le choix que mes enfants feront plus tard, j’aimerais pouvoir leur dire : « maman à plein temps c’est un métier qui a ses bons et ses mauvais côtés. Son côté luxe (qui, à l’heure actuelle, a encore le choix de s’occuper comme moi de ses enfants ?) et son côté plébéien (c’est une activité de l’ombre qui n’est pas payée, pas reconnue, etc.), mais que c’est un métier dans lequel j’entends être respectée maintenant pour ne pas regretter plus tard de l’avoir choisi. » |
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