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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURUn congé paternité, ENFIN ! La Suisse a instauré depuis peu un congé maternité pour les femmes qui travaillent et je m’en félicite. Maintenant le Parlement discute de l’introduction du congé paternité et certains s’en offusquent. Pourquoi ? La naissance d’un enfant, son éducation et les soins qu’on lui prodigue, seraient-ils l’apanage de la femme, de la mère ? Bien sûr, ce sont les femmes qui portent les enfants pendant 9 mois, qui les mettent au monde et les allaitent et qui doivent pour cela arrêter de travailler un certain temps afi n de se consacrer à leur bébé, mais les pères aussi ont un rôle primordial à jouer. Après la naissance d’un enfant, ils sont des soutiens affectifs et pratiques importants et ils vont devoir aussi trouver leur place dans ce nouvel équilibre qui s’instaure lentement. Ce n’est pas tant par souci d’égalité, mais bien par souci de préparer le père à son nouveau rôle qu’un congé paternité est un atout inestimable pour assurer le démarrage d’une famille dans les meilleures conditions. La présence du père pendant quelques semaines à temps complet dans le courant de la première année de l’enfant permet à chacun des parents de se positionner face à l’enfant et aussi l’un par rapport à l’autre. Tous les pères que j’ai connus et qui ont pu expérimenter le congé paternité (en Norvège par exemple) ont décrit cette période avec enthousiasme. Ceci concernait aussi bien des cadres de haut niveau, des indépendants (médecins etc..) ou des ouvriers. Et pour les enfants, avoir leur père 24 h sur 24 auprès d’eux pendant quelque temps, permet d’appréhender une manière de faire masculine qui leur renvoie une image différente de celle très féminine qu’ils côtoient pendant leur enfance : éducatrices dans les crèches, maîtresses d’école, grand mères et mères de familles monoparentales qui sont de plus en plus nombreuses. Je me plais souvent à citer l’exemple de cette ministre de l’Energie en Norvège qui était en congé maternité (environ 12 mois !) lorsque 4 mois après son accouchement, elle dût remplacer le premier ministre atteint d’une dépression. Elle ne voulut pas arrêter d’allaiter son bébé. Son mari avança la date de son congé paternité (1 mois obligatoire) pour pouvoir s’occuper du bébé et surtout pour l’amener au Parlement à sa mère à midi afin que celle-ci puisse le nourrir. Ils « déjeunaient » tous les trois ensemble et le mari repartait ensuite avec son enfant jusqu’au soir laissant Mme la Ministre vaquer aux affaires de l’Etat. Voilà un soutien de la part d’un père et mari qui fut bien utile pour toute la famille et pour la Nation ! Nous n’en demanderons pas tant à nos parlementaires (il y a d’ailleurs peu de candidates !), mais nous pourrions offrir cette opportunité aux employés. Il est bien connu que des hommes et des femmes épanouis dans leur vie personnelle sont des employés plus performants au travail! De plus, une des vertus du congé paternité pourrait être de donner envie aux pères de travailler à 80% par la suite afin d’être disponibles un jour entier par semaine par exemple auprès de leur progéniture, pour autant que les employeurs suivent le mouvement. Je me rends compte que tout cela a un coût, mais l’investissement en vaut la peine si nous désirons développer une société entre autre fondée sur la famille, lieu privilégié où se transmettent des valeurs, telles que l’amour, la responsabilité, le partage, le respect et la liberté. |
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