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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes risques font partie de la vie Au bord des pistes de ski, j’observe ces petits descendeurs casqués qui s’en donnent à cÅ“ur joie et foncent vers le départ du téléski qui les transportera pour la énième fois vers le sommet. Ils ont entre 4 et 6 ans et les parents qui ne sont pas loin suivent d’un Å“il fier les exploits de leur progéniture, les encourageant de leur vas-y, super, fonce, encore une fois, bravo etc… Plus loin sur le plat, ce sont des débutants qui tricotent avec leurs skis à ne plus savoir comment s’extirper d’une mauvaise posture, toujours secondés d’un papa ou d’une maman qui commence à perdre patience, mais qui a encore assez de voix pour crier « arrête de pleurer et de geindre, concentre-toi et tu y arriveras ». Au printemps, ces petits seront peut-être juchés sur un vélo à 2 roues et les parents courront derrière en criant à nouveau vas-y, super, tu vois, ça y est, plus vite !! puis ils prendront le chemin de l’école où tant de dangers les guettent. Souvenons-nous aussi, lorsqu’ils avaient à peine 12 mois, nous les avons encouragés à lâcher notre main sécurisante pour qu’ils s’élancent enfin seuls à la conquête du monde et de leur entourage. ….Qu’en est-il 10 ans plus tard ? Lorsque nos adolescents dévalent les pistes et les parois rocheuses en snowboard, lorsqu’ils prennent leur vélomoteur, puis leur moto sur les routes sinueuses le soir ou pire à l’aube après une soirée animée ? A quoi pensons-nous quand ils empruntent notre voiture et sortent avec leur petite amie ou que plus tard nous attendons le retour du fils prodigue après un voyage à l’autre bout du monde ? Nous nous persuadons que le risque zéro n’existe pas et que le risque est même formateur. Lorsqu’ils sont petits, nous avons plutôt tendance à les pousser, à vouloir qu’ils aillent plus vite, qu’ils soient plus forts, plus débrouillards. Nous sommes fiers s’ils marchent avant 1 an, glissent sur un toboggan à 18 mois, enjambent le lit à barreaux à 2 ans et sautent depuis la deuxième marche des escaliers avant 3 ans. En effet il est important que le petit enfant développe ses facultés motrices et son agilité pour devenir grand, et dans ce processus il a besoin d’être encouragé. Il ramassera quelques bosses et bleus et parallèlement les parents quelques frayeurs, mais ces bobos seront autant d’étapes qui lui permettront de prendre de l’autonomie et de la confiance en lui. Peu à peu son monde s’élargit, l’enfant évolue en dehors de la sphère familiale et les garde-fous se font plus discrets. Le rôle régulateur des parents devient alors délicat : pas trop protecteurs, pas trop conciliants. Difficile de savoir quand il faut encourager et quand il faut freiner, quand on peut laisser aller, quand on doit sévir. Nos « vas-y, plus vite, plus haut » se transforment en : « attention, arrête, sois prudent, lentement » pour autant que nous puissions encore le leur glisser à l’oreille. Rester présents, rester discrets, mais les accompagner dans leur prise de risques, c’est un défi passionnant. En tant que parents nous devons savoir que la vie quotidienne n’est pas sans risque et que la quête de la sécurité à tout prix est un leurre. Elle est même contre nature! Nous ne pourrons jamais protéger nos enfants à 100% et heureusement ! sinon nous n’aurions plus la possibilité de leur enseigner la responsabilité, la maîtrise des peurs et la faculté de développer leur sens critique et leur sens de la mesure. Il faut aussi savoir que les risques ne sont pas toujours là où l’on croit. Laisser des enfants seuls devant la télévision, devant l’ordinateur pendant des heures ou dans la rue représentent aussi des risques dont les conséquences sur leur développement affectif peuvent être dramatiques. Habituer nos enfants à apprivoiser les risques… un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ??? Ceci aussi c’est un risque ! |
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