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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Bâton de parole

Depuis quelque temps, les conversations à table sont devenues impossibles. Avec deux adultes et trois enfants qui ont tous des choses passionnantes à dire, ce qui devrait me réjouir - chacun a envie de parler aux autres de sa journée - finit par me couper l’appétit.
Flash back :
Il y a encore quelques années, l’idée d’une conversation à table ne nous aurait même pas effleurés. Nous, les parents, communiquions au sujet de l’organisation et nous levions sans arrêt pour subvenir aux besoins des plus ou moins petits qui eux piaillaient à qui mieux mieux.
Puis l’aînée a commencé à s’exprimer de façon suivie. La plupart du temps, nous nous interrompions de bonne grâce pour écouter, intéressés et amusés, le récit très clair de la journée d’école. Nos affaires pouvaient attendre le soir, une fois les enfants couchés. La petite sĹ“ur n’était pas encore en concurrence sur ce plan-là.
Quand ce fut son tour, notre travail a consisté à l’accompagner pour qu’elle puisse arriver sans encombre au bout de son récit. En effet, sa narration chaotique avait tendance à nous perdre en route et surtout le don d’agacer la grande qui ne se gênait pas pour la mettre en boîte à la moindre erreur. La petite racontait en jetant des coups d’oeil inquiets à sa soeur et la plupart du temps perdait ses moyens et le fil déjà ténu de son récit. Il n’était pas rare que la scène se termine dans les larmes, sans que nous ayons pu connaître le fin mot de l’affaire.
Aujourd’hui, les grandes peuvent avoir de véritables conversations “d’adultes” que nous, les parents, sommes très intéressés à pouvoir poursuivre.
Ceci est quasiment impossible au delà de trois échanges, temps nécessaire au troisième larron pour débarquer impromptu avec une phrase en général totalement hors sujet pour nous, mais révélatrice de son monde à lui. Pour compliquer les choses, c’est un grand bavard qui a toujours quelque chose à dire.
Hier soir, chacun est reparti très frustré de ce moment dont je rêve encore comme un moment privilégié de réunion familiale. L’aînée, parce qu’elle n’a pas pu raconter son anecdote trois fois commencée. La cadette, parce qu’à force d’être interrompue, elle a oublié ce qu’elle avait à dire. Les parents, parce qu’ils n’ont pas pu “en placer une” et le cadet parce qu’il s’est fait ramasser par le reste de la famille réunie.
Pour le moment, nous n’avons pas trouvé de moyen pour répartir “justement” le temps de parole entre les différents membres de la famille ou pour introduire une notion d’écoute respectueuse de l’autre.
Même le « bâton de parole » des pow-wow indiens, un peu artificiel dans une famille européenne, a fait long feu.
De quoi me donner presque la nostalgie d’un temps, que je n’ai pas connu, oĂą, paraît-il, les enfants n’avaient pas le droit de parler à table…









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