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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURFaut-il oser ? Récemment j’ai participé à un dîner entourée de personnes que je ne connaissais pas. Le sujet de conversation s’est porté sur la jeunesse, qui n’est naturellement plus comme avant. Ce genre de discussion a tendance à m’agacer, car elle est rarement constructive et souvent peu objective. Cependant je me suis tue, ayant peu de risque de me retrouver régulièrement avec ces convives. J’ai ressenti quelques essais timides pour contrer le ton général, mais la véhémence de certains propos a étouffé ces tentatives dans l’œuf. Nous avons eu ainsi droit à tous les poncifs dits et redits : ces jeunes ne sont pas travailleurs, ils sont mal élevés, ne pensent qu’à dépenser etc. etc. ; je laissais dire en pensant à autre chose, jusqu’au moment où la meneuse a dit: « D’ailleurs ces portables c’est exagéré, à leur âge je n’en avais pas et cela allait très bien ! » Là je n’ai pu m’empêcher de m’exprimer, pas très poliment je l’accorde : « Evidemment cela n’existait pas.» Ce qui m’a valu un regard noir de l’intéressée, un petit sourire amusé de quelques autres. Après un premier froid, le ton général a changé et quelques voix se sont élevées pour défendre cette jeunesse tellement décriée quelques minutes auparavant. Lorsque je me suis retrouvée devant le buffet des desserts, l’une de mes voisines est venue me dire : « Merci d’avoir réagi, j’en avais assez de les entendre ! » J’ai apprécié ses remerciements, mais pourquoi est-ce qu’elle n’avait rien dit? Pourquoi me soutient-elle alors que personne d’autre ne l’entend ? Mon premier réflexe est de la classer parmi les lâches, mais n’ai-je pas réagi comme elle durant un long moment ? J’ai l’impression d’être souvent celle qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Suis-je objective dans cette analyse ? Naturellement, à chaque fois que j’interviens de la sorte, je le remarque, mais lorsque quelqu’un d’autre le fait, cela me semble normal. Que faut-il apprendre à nos enfants ? A jouer parfois les kamikazes verbaux ou à se fondre dans la masse pour ne pas s’attirer des ennuis ? Je penche pour la première des solutions. Il est important de savoir défendre son point de vue, mais il faut le faire avec tact, sans blesser l’autre, sans le ridiculiser. Dans ce cas-là j’aurais pu mieux faire. Il faudrait aussi réagir plus vite, afin de ne pas laisser s’installer ce climat de délation où chacun ajoute son anecdote, ce qui amène à une conversation négative genre faits divers, plutôt qu’à un échange constructif. A nous d’essayer de donner l’exemple et de soutenir nos enfants, lorsqu’ils se lancent dans un débat dans lequel ils expriment une opinion différente de la nôtre, même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec leur point de vue. Nous avons la chance de vivre dans une société où l’interdiction de penser autrement n’existe pas, phénomène à cultiver précieusement … |
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