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Vive le Foot !
Alors qu’en ce mois de juin, tous les enthousiasmes semblent converger vers ce sport devenu universel, l’autre jour, par hasard, j’entends une déclaration péremptoire de la part d’un passant : «Si ça ne dépendait que de moi, je mettrais en prison tous les amateurs de foot ! Quel sport stupide !»
Waow ! En matière de jugement à l’emporte-pièce, en voilà un qui me surprend et me met en colère ! Et comme le passant a déjà passé son chemin et qu’il aurait été incongru de lui courir après pour le contredire, c’est à vous que je vais exposer mon avis sur le sujet.
Il faut dire qu’il y a quelques années, le foot ne faisait aucunement partie de ma vie et me laissait plutôt indifférente. Mais devenue maman de garçons aux intérêts sportifs divers, j’y suis venue par la force des choses, lorsqu’à 5 ans, mes fils ont voulu, sous l’impulsion de quelque copain je suppose, s’inscrire à l’école du Football Club de notre quartier. Cela fait sept ans qu’ils courent après le ballon avec une passion toujours grandissante et je puis affirmer que leur engouement pour ce sport n’apporte que du bien, pas seulement à eux, mais à toute la famille.
Je me souviens de leurs débuts, quand toute l’équipe se déplaçait en nuée autour du ballon, telle les abeilles d’une ruche au-dessus d’un rayon de miel. Rien à voir avec le jeu construit d’aujourd’hui, où chacun a appris à garder sa place et à jouer son rôle selon une stratégie savamment orchestrée et patiemment entraînée.
Je me souviens des appréhensions de mon fils, plutôt fluet, n’osant pas aller au corps à corps contre des adversaires le dépassant parfois de deux têtes. Aujourd’hui, c’est le roi du tacle bien maîtrisé, fier lorsque l’entraîneur le félicite d’être « le meilleur récupérateur de ballons qu’il n’ait jamais vu!».
Je me souviens aussi des mamans au bord du terrain, en train d’essuyer les larmes des petits joueurs après maintes défaites cuisantes… Je me souviens des shoots maladroits, du premier entraînement dans la neige:
«Mais ils vont tomber malades !», «Laisse-les faire – a dit le papa – ça fait partie du foot !» J’ai accepté les aléas de la météo et curieusement le nombre de rhumes a drastiquement diminué ! Courir des heures en plein air a aguerri physiquement mes enfants, encaisser des défaites les a renforcés psychiquement, remporter des victoires et s’améliorer constamment les a valorisés et a soudé l’équipe. Le foot s’est aussi révélé bénéfique socialement : autour des joueurs à l’amitié indéfectible, des liens se sont aussi créés dans ce que nous appelons «l’équipe logistique». A force de jouer les accompagnateurs et fans des gamins, les papas et les mamans ont aussi bâti des sympathies devenues au fil du temps précieuses.
Peut-être nos garçons ne joueront-ils jamais à la Manchester United, ni à Arsenal, comme ils en rêvent aujourd’hui, mais en tous cas le foot leur permet, entraînement après entraînement et match après match, de se construire une belle identité individuelle et collective.
Bon pour le corps, bon pour la tête, bon pour l’estime de soi et pour l’intégration sociale, voilà ce que ce sport signifie pour nous, loin du foot-business et des hooligans des stades !
Alors, convaincus ?
Références :
Pour comprendre de façon ludique toutes les règles et subtilités de ce sport, un livre Le Football, de Mathias Grueter et illustré par Mix & Remix aux éditions LEP.
Le Musée d’ethnographie de Genève (annexe de Conches) présente du
21 mai 2008 au 26 avril 2009 une exposition intitulée HORS JEU : le foot, ce sport-spectacle est envisagé avant tout comme une activité dont l’étude permet de s’interroger sur le monde dans lequel nous vivons.
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