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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Une passion

Il y a des enfants qui ne s’intéressent à rien et qu’il est impossible de captiver par autre chose que la télévision ou les jeux vidéo. A l’opposé d’autres ont une passion et il est difficile de diversifier leurs loisirs.
Il y a toutes sortes de passions: l’un est fanatique de techno, l’autre rêve de devenir Rubinstein tellement il aime jouer au piano, celui-là passe tout son temps à l’entraînement ou sur les terrains de foot, alors que le suivant n’arrive pas à lâcher son ordinateur. Il y a aussi les fervents de cuisine ou d’expéditions dans la nature.
Dans notre famille nous avons un fils passionné par le métier de pompier. Comme tant d’autres il a commencé à s’intéresser aux beaux camions rouges munis de sirènes stridentes lorsqu’il était petit. Puis à l’âge oĂą la majorité des garçons se tournent vers d’autres activités il a intégré le corps des jeunes sapeurs pompiers, oĂą semaine après semaine il a fait de la gymnastique, de la natation ou appris à connaître les techniques de base de lutte contre le feu. Dès qu’il a fêté ses dix-huit ans il a pu réaliser une première
étape de son rêve en devenant sapeur pompier volontaire. Mais son but ultime reste depuis des années celui de faire partie d’un corps de sapeurs pompiers professionnels. Pour intégrer cette profession il y a diverses contraintes: il faut posséder un CFC, avoir accompli son service militaire,
être âgé de 22 ans et naturellement être sélectionné pour suivre une formation.
Le premier choix en vue de ce but s’est présenté à la fin de la scolarité obligatoire: il avait les capacités d’intégrer le collège, mais aucune envie de suivre des cours théoriques de culture générale. Son idée première était de favoriser une formation qui serait utile dans le cadre des pompiers, même si elle ne lui plaisait pas forcément. Il a tout de même admis qu’il valait mieux choisir une voie qui l’inspirait, car il allait de toute façon y consacrer quelques années de sa vie et dans le cas, bien que peu probable, oĂą il aurait changé d’avis, mieux valait opter pour une profession qui présentait de l’intérêt.
Finalement il a suivi une formation de dessinateur en bâtiment, métier qu’il exerce en attendant impatiemment que le temps passe et qu’il puisse fêter se 22 ans.
Souvent nous nous sommes posés la question: faut-il l’encourager dans cette voie ou le retenir?
Chacun comprendra facilement que les parents d’enfants qui ne s’intéressent à rien se fassent du souci, mais est-ce que l’on réalise ce que peut représenter la vie de l’entourage d’un passionné?
Des heures de piano, même bien joué, envahissent l’espace sonore et la vie quotidienne et risquent bien de devenir insupportables à la longue.
Il n’est pas forcément aisé de s’enthousiasmer pour le x-ème match de foot, suivi les pieds dans la boue avec la perspective d’une lessive au retour pour que le maillot soit prêt pour le lendemain.
Autant il est agréable d’avoir de bons repas préparés avec ferveur par un futur cordon bleu, autant il est plus simple pour la vie quotidienne de pouvoir préparer un plat de spaghetti avec de la sauce en boîte.
Il n’y a pas seulement l’esprit, le temps et l’espace qui sont envahis par l’engouement, mais il y a aussi cet intérêt que l’on pourrait qualifier de monomaniaque, qui fait oublier qu’il peut exister des points de vue différents.
Comment ouvrir l’esprit de notre enfant à d’autres activités? Faut-il adapter la vie familiale pour lui permettre d’assouvir sa passion? Comment s’assurer que sa scolarité ne sera pas entravée?
L’envie du jeune de pouvoir atteindre son but est un excellent moteur pour le faire avancer dans d’autres domaines. Il comprendra facilement qu’une baisse dans ses résultats scolaires signifiera rapidement l’arrêt ou présentera un sérieux frein pour son loisir préféré. Son enthousiasme sans bornes lui permettra de comprendre celui de ses camarades, même s’il se concentre dans d’autres domaines. Ce sera probablement pour ses parents qu’il aura le moins d’indulgence, car il aura de la peine à comprendre que eux aussi ont le droit d’avoir d’autres envies.
Forts de ces réflexions nous avons soutenu notre futur pompier. Bien qu’en tant que parents on craigne toujours les accidents et les dangers liés à une telle profession, il faut admettre qu’il y a d’autres occasions dans la vie de courir des risques et que ce n’est pas un argument à mettre en avant.
Il sait aussi que s’il changeait d’avis il aura notre appui et notre soutien, bien que cette probabilité semble très incertaine.
C’est ainsi que tous ses loisirs, ses intérêts, la décoration de sa chambre… tournent autour des pompiers.
Et ce but l’a aussi stimulé dans sa formation scolaire, car autant il avait de la difficulté à retenir des dates historiques, ses mots d’allemand ou les règles de grammaire, autant il était capable de décrire le contenu détaillé et précis de tous les véhicules pompiers de la caserne de Genève. Comme quoi il suffit de s’intéresser à un domaine pour que la mémoire suive. Mais le but à atteindre l’a aussi stimulé et il a suivi toute sa scolarité sans échec et même en terminant avec une maturité professionnelle et d’excellentes notes!
Il ne nous reste qu’à le soutenir dans sa voie et à compter les jours qui passent trop lentement à son gré pour atteindre l’anniversaire fatidique. S’il était possible de se faire congeler en attendant, il est bien probable qu’il tenterait sa chance.









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