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Simplicité au point de vue social

Nous ne traiterons pas la question de la simplicité en ce qui concerne son importance pour nos enfants eux-mêmes, je vous renvoie pour cela à un excellent article paru dans le no 8 de la 2ème année de ce journal.

Nous voulons aujourd'hui, comme notre titre l'indique, envisager la simplicité en ce qui concerne nos rapports avec tous ceux qui nous entourent quelle que soit leur position de fortune ou de société. Je crois qu'on restreint la portée du terme «social» quand on n'y voit que la question ouvrière et qu'on se place uniquement au point de vue des intérêts de la partie laborieuse de l'humanité. Je comprends le soupir d'une grande dame que j'entendais s'écrier un jour: «Pauvres riches ! quand se préoccupera-t-on de leurs âmes comme de celles des pauvres ?»

Envisagée aussi dans l'ensemble de son action sur autrui, la question devient très complexe et ce n'est que de haut que nous pouvons la résoudre ou plutôt nous ne pouvons nullement prétendre à la résoudre dans ses applications, mais seulement à indiquer quelques lignes générales de conduite.

Nous partons, n'est-ce pas, de cette idée que nos enfants doivent être élevés et développés non seulement pour eux mêmes, mais en vue du bien général, en vue d'une action à exercer autour d'eux; ils doivent devenir de ces lumières qui brillent devant les hommes, non à leur propre gloire mais «afin que les hommes glorifient le Père qui est dans les cieux».

C'est là tout d'abord ce qu'il faut chercher à implanter dans leur coeur; il faut leur faire sentir combien leur mission ici-bas est grande et belle et, à l'occasion leur montrer que, dès leur enfance ils peuvent, en s'associant volontairement à tel sacrifice, tel retranchement que nous jugeons bon au point de vue social, coopérer à une oeuvre de justice et de solidarité.

Trois catégories principales de personnes nous entourent, sur lesquelles notre apparence, notre manière de vivre et celles de nos familles peuvent exercer soit en bien, soit en mal une influence d'autant plus grande que nous faisons profession de christianisme. Ce n'est pas d'un oeil bienveillant qu'on étudie généralement la vie des chrétiens; leurs défaillances et leurs erreurs sont sévèrement jugées et portent préjudice à l'Evangile. Il faut beaucoup de sagesse pour ne pas verser trop d'un côté par crainte de nuire de l'autre. Nous nous trouvons donc placés entre: certaines gens du monde que l'austérité repousse, certaines personnes sérieuses cherchant la vérité et le bien et que les inconséquences scandalisent, puis les faibles et les ignorants que l'exemple entraîne.

Comment concilier nos devoirs, quant au sujet qui nous occupe, vis-à-vis de ces trois catégories de personnes ?

Avons-nous le droit de dire que l'opinion de l'une ou de l'autre ne nous importe pas ? Non certes; nous devons veiller à n'être, autant que possible, une pierre d'achoppement sur le chemin de personne. Pour cela, soyons tout d'abord dans le vrai de notre situation et enseignons à nos enfants à ne pas vouloir paraître plus qu'ils ne sont en réalité. Ne nous croyons pas obligés à avoir dans nos maisons, à notre table, sur notre personne des objets coûteux parce que nos voisins ou nos parents en ont de semblables.

Que nos enfants ne puissent jamais surprendre en nous un mouvement d'humiliation ou d'envie parce que nous ne pouvons pas rivaliser d'élégance pour eux ou pour nous-mêmes avec tels ou tels. Soyons sûrs que les gens du monde ne nous sauraient aucun gré de chercher à les éblouir et nous en blâmeraient au contraire les tout premiers; mais, d'autre part, ne les effarouchons pas par une simplicité affectée ou exagérée. De même que nous ne devons pas être des chrétiens moroses nous ne devons pas être des chrétiens laids et de mauvais goût; mais prendre pour règle d'éviter d'attirer l'attention sur nous par un excès quelconque.

Notre vie intérieure se trahit souvent par notre extérieur et si nous voulons être agréables à notre prochain nous saurons bien en trouver le moyen sans étalage de luxe.

Nos enfants pourront avoir des humiliations à subir de la part de camarades plus riches ou seulement plus vaniteux et la question pourra se poser pour nous: faut-il leur éviter cette souffrance, faut-il si nous le pouvons, céder à leur désir d'égaler ceux qui leur font envie. Cela dépend en partie, du caractère de l'enfant. Dans certains cas nos mobiles restant incompris nous risquons d'irriter ou de froisser un jeune coeur. Que les parents décident donc, sous le regard de Dieu la ligne de conduite à suivre pour chaque cas particulier. Cependant, en thèse générale, nous pensons qu'il y a là une occasion de fortifier nos enfants contre les entraînements de l'exemple et de leur donner une bonne leçon d'altruisme.

Faisons-leur comprendre la valeur d'une vie conséquente avec son principe. Disons-leur que beaucoup de gens sérieux mais non encore chrétiens jugent du christianisme par ses fruits et qu'ils sont eux, nos enfants, les fruits d'une éducation chrétienne. Si, par conséquent, ils se montrent curieux, vaniteux, amateurs de certains plaisirs on aura le droit d'en conclure que les familles chrétiennes ne valent pas mieux que les autres et que ce n'est pas la peine de prétendre suivre le Christ pour avoir des enfants qui suivent le train du monde.

Disons surtout à nos enfants, et ceci en pensant à la troisième catégorie de personnes qui nous entourent, disons-leur quel mal incalculable l'exemple du luxe fait parmi la jeunesse ouvrière. Le souffle actuel d'égalité - qu'il soit légitime ou non, cela n'importe, il est un fait - pousse ceux que la fortune n'a pas favorisés à regarder à ceux qu'ils croient plus heureux parce qu'ils sont riches. Le jeune apprenti, la pauvre ouvrière veulent, à tout prix, ne fût-ce qu'un jour par semaine paraître et se croire les égaux des riches.

C'est un tort, dira-t-on. Sans doute. Mais si nos enfants qui ont reçu une bonne éducation sont accessibles à ces attraits comment le reprocherait-on à ceux qui, ayant la tête et le coeur plus vides sont par là même livrés presque sans défense à tout ce qui frappe les sens.

Voici ce qui se disait dernièrement dans un rapport présenté à un congrès d'Unions Chrétiennes de jeunes filles: «Oh! qui dira le mal fait par les gens fortunés, que de semences de haine, d'envie, de révolte, leur luxe jette dans les coeurs ! Inspiré par la vanité il engendre la vanité; puissance destructrice qui cause tant de mal et de péché!»

Oui notre luxe, le luxe de nos enfants que nous traiterions volontiers de péché mignon, peut être fécond en conséquences tragiques. Il peut entraîner des êtres faibles et ignorants dont nous devrions être les gardiens, les conseillers et les modèles, sur la voie des folles dépenses, sur la pente fatale des vices honteux et peut-être un jour dans l'abîme des revendications sociales fomentées par les haines de classes auxquelles les chrétiens doivent à tout prix, éviter de donner lieu.

Il nous reste à dire quelques mots sur la légitimité des dépenses de luxe en face des souffrances sans nom dans lesquelles la misère plonge tant de familles et d'individus.
Avant de passer outre en nous écriant que cette misère est souvent le résultat de l'inconduite, demandons-nous en quoi nous et nos enfants avons mérité de naître dans un milieu développé intellectuellement et moralement, et d'hériter, avec les tendances de nos ascendants des biens amassés par leur travail. Demandons-nous aussi, si l'usage que nous faisons de ces biens est celui qu'on peut attendre de dispensateurs de Jésus-Christ. Nous comprendrons peut-être alors le sentiment qui portait le grand économiste Lavelaye à consacrer à la bienfaisance une somme égale à chacune de celles qu'il mettait à une dépense de luxe; nous comprendrons aussi l'exclamation
douloureuse arrachée à un collecteur parisien devant un don qui lui était remis dans un salon somptueux: «Je ne m'étonne pas, que lorsqu'on est logé ainsi il reste si peu pour le règne de Dieu !»









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