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Du travail

Le besoin d'agir est inné chez l'enfant et la sagesse divine a voulu que l'activité contribuât puissamment à la croissance et à la santé. C'est aux parents qu'il convient de diriger cette activité pour le bien de leurs enfants, car elle peut donner de bons ou de mauvais résultats, se dépenser au service du mal comme au service du bien. Les enfants dits polissons ou turbulents sont généralement ceux qui possèdent une abondante force vitale qui a besoin de se dépenser ; or, cette force, bien dirigée, peut trouver son emploi sans causer aucun désagrément. C'est dire que la polissonnerie n'est qu'une activité mal dirigée.

Pour former un caractère bien équilibré, il faut que le travail et le jeu aient tour à tour leur place dans la vie de l'enfant. Quelques personnes considèrent le jeu comme la prérogative naturelle des enfants et le travail comme un facteur peu important dans l'éducation. Aussi pensent-elles que, sauf les cas de nécessité, on peut, sans inconvénient, dispenser les enfants de travailler, du moins pendant leurs premières années. C'est ainsi que bien des mères s'imaginent que leurs enfants ne peuvent mieux faire que s'amuser beaucoup et fréquenter l'école plus ou moins régulièrement. « Je désire, disent-elles, qu'ils aient du bon temps et jouissent de la vie pendant qu'ils sont jeunes ; les soucis viendront assez tôt. »

Mères insensées! ne comprenez-vous pas que le moyen de rendre plus pesant pour eux le fardeau de la vie, est justement le soin que vous prenez, de bannir de leur enfance et de leur jeunesse toute occupation utile? Désoeuvrés chez eux, ne s'intéressant ni au métier du père, ni aux occupations de la mère, ils chercheront hors de la maison leurs amusements et leurs distractions. Les voici, ces petits hommes de dix à douze ans, rôdant dans les rues, sur les places publiques, arrêtés devant les vitrines des magasins, partout où quelque objet attire leur attention, occupe leur imagination ou simplement les aide à tuer le temps. Leur mères insouciantes, travaillent, elles, sans perdre un instant; mais elles ne se doutent pas à quel point leurs fils ont soif d'agir, et combien l'activité, si elle ne concourt pas à leur bien moral, devient pour eux une source de péché et de douleur. C'est ainsi qu'en se sacrifiant elles-mêmes, elles les libèrent de tout travail, de tout souci, et les laissent vivre sans autre but que celui de passer le temps aussi agréablement que possible.

Quant aux filles, les statistiques sont là pour prouver que la paresse ne contribue pas seulement à en faire des femmes inutiles et dépendantes, mais qu'elle met en grand danger leur moralité. L'habitude prise dès l'enfance de ne rien faire à la maison et de compter toujours sur le travail d'autrui est une préparation au vice ; c'est tout au moins une cause de faiblesse en face de la tentation. Que la mère dirige donc l'activité de ses fils et de ses filles. Qu'elle leur inculque l'amour du travail, de sorte que jamais l'oisiveté ne leur paraisse chose agréable.

Cet amour du travail, doit commencer de très bonne heure dans la vie de l'enfant, croître avec sa force et ses années, s'enraciner et se développer par des occupations appropriées à sa vigueur et à son intelligence. Si l'éducation des tout petits enfants présente si souvent une lacune à cet égard, cela ne provient généralement pas de mauvaise volonté de leur part, mais c'est bien plutôt la faute de leurs mères qui n'ont pas la patience d'enseigner et de surveiller. « Cela me donne plus de peine de lui montrer à faire un ouvrage que de le faire moi-même, » disent-elles souvent. Certainement, mais il faut que les mères se souviennent qu'il n'est pas question ici de ce qui leur plaît, mais de ce qu'elles doivent à leurs enfants et de la responsabilité qu'elles ont devant Dieu quant à l'avenir moral de ceux-ci.

Cette parole qui sort si souvent de la bouche de l'enfant : « Maintenant, maman, qu'est-ce que je peux faire? » montre assez qu'il s'ennuie d'une activité sans but. Néanmoins nombre de mères répondent : « Va t'amuser dehors. » Elles pensent qu'elles ne peuvent rien lui donner de mieux, puisque l'enfant a besoin de grand air et d'exercice. C'est vrai, mais l'envoyer jouer dehors jour après jour, sans but, à sa guise et cela du matin au soir n'est ni bon, ni prudent. L'enfant désoeuvré sera polisson aussi bien, et plus, dans la rue qu'à la maison, seulement il dérangera moins sa mère. Nous l'avons déjà dit: C'est une activité funeste que celle qui consiste à rôder en quête d'amusements loin de la surveillance maternelle, et cette habitude prise dans les premières années de la vie sera difficilement déracinée plus tard. Prévenir vaut mieux que guérir; un caractère est plus facile à former qu'à réformer. Si les mères le comprenaient, elles n'épargneraient ni temps ni peine pour que, dès leur jeune âge, leurs enfants prennent goût au travail.

C'est jusqu'à l'âge de sept ans que l'esprit de l'enfant est le plus impressionnable ; si à ce moment-là il n'a pas appris à aimer le travail, il lui sera pénible de s'y mettre plus tard. Pour implanter en lui cet amour du travail, donnez à votre petit enfant des taches faciles ; que son temps soit réparti, avec régularité, entre des jeux et des occupations utiles. Rendez-lui soit travail aussi agréable que possible en lui procurant ce qui lui est nécessaire pour l'accomplir, en lui enseignant avec patience la meilleure manière de s'y prendre et en témoignant beaucoup d'intérêt pour ce qu'il fait. Ayez soin aussi de proportionner la tache à ses forces et à ses aptitudes et de varier souvent ses occupations, car l'enfant aime le changement et ne peut pas, sans inconvénient, être astreint à un travail de longue durée. Enfin, que votre tendre approbation soit la récompense de tout effort persévérant.

Exigez que le peu que font vos enfants soit bien fait, avec promptitude et avec suite ; car un travail mal fait ne procure aucune joie. Enseignez-leur à ne pas commencer une chose sans avoir fini la précédente et à mettre en ordre les outils ou les ustensiles dont ils se sont servis. Ces dispositions s'affermiront et vos enfants feront l'expérience que tout ce qui est exact, bien fini, complet donne un sentiment de satisfaction. Dieu l'a voulu ainsi. Un homme qui a appris à bien faire tout ce qu'il fait, y prend plaisir.

Les garçons aussi bien que les filles devraient être employés aux petits travaux de la maison. Il faut enseigner aux uns et aux autres à se rendre utiles et leur faire comprendre que rien de ce qui est honnête ne dégrade l'individu ; qu'il n'est pas plus ridicule pour un garçon de laver la vaisselle ou de cirer les souliers qu'il ne l'est pour une fillette de planter un clou ou de sarcler une platebande. Lorsqu'une chose doit être faite et que l'enfant est capable de la faire, qu'il la fasse. La distinction à faire entre les sexes doit être aussi peu marquée que possible dans l'éducation de famille. On évitera ainsi bien des inconvénients que peut produire le sentiment d'inégalité lorsque les enfants sont plus âgés.









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