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Rien à montrer !
Le soleil se couchait. Debout à sa fenêtre,
Une femme parlait, le voyant disparaître.
«Ma journée est finie, et que puis-je espérer ?
Du fruit de mes efforts ton âme était avide,
J'ai travaillé, Seigneur, pourtant ma main est vide,
Je n'ai rien à montrer !»
N'avoir rien à montrer? Alors que faisait-elle ?
Quel était ce travail, cet effort, dont le zèle
Loin de la réjouir, la faisait soupirer?
Au coucher du soleil, pourquoi cette humble femme
Résume-t-elle ainsi la douleur de son âme:
«Je n'ai rien à montrer ?»
Suivez-la pas à pas: dans l'ombre et le silence,
Elle marche avec Dieu; sa divine Présence
L'illumine en tous lieux et tout le long du jour;
De très petits devoirs son oeuvre se compose,
Le monde en la voyant se dit: «C'est peu de chose»
Lui qui n'a pas d'amour.
Où l'on souffre, où l'on pleure, où l'on est en détresse,
Elle accourt, apportant des trésors de tendresse,
Baume divin qui calme et guérit la douleur;
Elle soutient le faible, adoucit la misère,
Recueille en sa maison le pauvre enfant sans mère,
Donnant à tous son coeur.
Hier, elle amenait à sa mère éplorée
La pauvre fille, hélas! dans le vice égarée;
Demain, avec l'enfant qui rit, insouciant,
Elle aura la gaîté, l'aimable sympathie
Qui gagne un jeune coeur, lui fait aimer la vie
Et le rend confiant.
Et cela, simplement, s'ignorant elle-même
Trouvant tout naturel qu'on agisse et qu'on aime.
Peut-être que ce soir, elle ose comparer
A sa modeste tâche une oeuvre plus puissante
Voilà pourquoi sa voix est émue et tremblante
«Je n'ai rien à montrer».
Mais, dis, ne sais-tu pas qu'un Dieu tendre et fidèle,
Le Maître que tu sers, connaît pour Lui ton zèle?
Dans le Livre où s'inscrit le nom de ses élus,
Un ange, chaque jour, burine en traits de flamme
Tous tes actes d'amour, les élans de ton âme;
Tu ne peux les montrer, mais son oeil les a vus.
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