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Punitions
(Suite).
Examinons les cas où l'enfant mérite une punition, car il en est où elle serait mal à propos. Par exemple, si en desservant la table, notre garçon laisse échapper une assiette, c'est une maladresse et non pas une faute, à moins qu'ayant été averti qu'il prenait trop d'assiettes à la fois, il ait persisté; dans ce cas il devra la remplacer; sinon montrez-lui qu'il aurait pu s'y prendre autrement, mais pas de punitions pour cela, pas plus que pour un vêtement déchiré, un encrier renversé, si ce n'est pas le résultat d'une désobéissance. C'est ainsi que nous donnerons à nos enfants des notions justes sur le bien et sur le mal. Nous devons aller jusqu'à la source, comprendre les intentions, le fond du coeur; une étourderie, une maladresse ne sont pas des péchés et tiennent simplement à l'âge de l'enfant, à son inhabileté naturelle. Qu'il comprenne bien que pour nous comme pour Dieu, le mal est dans la fausseté, la méchanceté, la désobéissance. Au premier abord, une mère peut être plus directement atteinte par une maladresse de son enfant que par un mensonge et risque de se montrer plus sévère dans le premier cas que dans le second. Par exemple, si sa fillette, en l'aidant à repasser brûle une pièce de linge, sans mauvaise volonté de sa part, c'est fort désagréable, mais ce n'est qu'un accident et la mère aurait tort de punir l'enfant pour cela. Si le lendemain, la surprenant en flagrant délit d'un mensonge qui n'aurait pas de conséquences fâcheuses pour elle, la mère passe légèrement dessus, elle a bien plus tort encore; la fillette en concluera qu'il est beaucoup plus mal de brûler une pièce de linge que de mentir; et voilà une enfant qu'on peut appeler «mal élevée». La plupart des mères ne se rendent pas compte du mal moral qu'elles font à leur enfant en agissant ainsi. Un autre cas où il ne faut pas punir, c'est lorsque l'enfant de lui-même avoue une faute que vous n'avez pas vue, que vous n'auriez même peut-être pas sue. Un enfant élevé avec soin, dont on a développé la conscience, dit tout à sa mère, il n'a pas peur d'elle; s'il commet une faute, il en est malheureux et a besoin de s'en ouvrir à elle. Dans ce cas, écoutons tranquillement sa confession, sans l'interrompre par des reproches; et le récit fini, causons paisiblement avec lui, en lui faisant comprendre en quoi, il a mal agi et ce qu'il aurait dû faire; mais ne le décourageons pas par des gronderies ou une punition, ce serait couper court à la confiance qu'il nous a montrée. Encourageons-le au contraire à ne rien nous cacher, disons-lui: «Mon enfant, puisque tu m'as avoué ta faute, cela me montre que tu la regrettes et je ne te punirai pas; continue à tout me dire, profite de la tendresse de ta mère, tu n'auras jamais une amie plus sûre pour te comprendre et te guider.» Puis, prions avec lui, ah ! n'oublions jamais cela. L'enfant sortira de cet entretien toujours plus attaché à sa mère et encouragé vers le bien.
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