Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Causeries maternelles

Confiance

Dans notre précédente causerie, nous avons effleuré le sujet des relations entre mère et enfant. Disons sans tarder davantage de quelle importance elles sont et combien une mère qui a obtenu la confiance de son enfant a de prise sur lui et en a sa tâche facilitée. Mais pour cela comme pour l'obéissance, il faut s'y prendre de bonne heure. La mère a immanquablement la confiance de son tout petit enfant, à moins qu'elle ne soit une vraiment mauvaise mère. Il est constamment avec elle, dépend d'elle, elle est mêlée à ses premières impressions; dès qu'il commence à parler, c'est à elle qu'il a recours dans ses petits chagrins comme dans ses joies. Les deux ou trois premières années, une mère qui aime tant soit peu son enfant l'accueille avec affection, essuie ses pleurs, lui donne des caresses sans marchander, ou s'associe à ses petits plaisirs. Mais peu à peu les choses changent et voici trop souvent où elles peuvent en arriver:

Henri revient de l'école et s'élance dans la cuisine: «Maman, il y a un nouveau qui est très drôle, il ne veut pas jouer avec nous, il ne répond rien, il a une tête!» La mère, affairée à son dîner ne répond rien. Henri continue un instant, puis refroidi par le silence de sa mère, s'interrompt pour lui dire: «Maman, tu ne m'écoutes pas ? - Eh! bien, quoi, qu'est-ce que tu jacasses? si tu crois que j'ai le temps d'écouter tes histoires d'école, j'ai bien autre chose à faire!» Henri vexé, blessé jusqu'au coeur, ou bien s'en ira avec humeur, ou, s'il ne manifeste rien, n'en sera pas moins atteint, arrêté dans l'élan qui le porte vers sa mère. Voilà des relations rompues, qui seront bien difficiles à renouer, si plus tard la mère s'aperçoit de son erreur.

Supposons au contraire la petite Marie rentrant chez elle: «Maman, Lucie n'avait pas pu apprendre sa leçon, alors Mademoiselle la lui a donnée à copier et l'a bien grondée; elle n'a fait que pleurer depuis, je la plains bien.» - L'as-tu consolée, ma petite ? tu aurais aussi pu aller dire à Mademoiselle, à la récréation, si Lucie ne l'a pas osé, que sa mère a été malade et qu'elle a dû la soigner.» L'entretien se poursuit pendant que Maman vaque à son ouvrage, et voilà notre petite Marie qui sûre de trouver sympathie auprès de Maman, continuera à aller droit à elle dans ses préoccupations d'enfant et fera de même à mesure qu'elle grandira et que ses préoccupations changeront. Mais il est des caractères auxquels l'abandon, l'ouverture de coeur ne sont pas naturels et qui peu à peu se renferment en eux-mêmes. Pour ceux-là, il faut un travail de la mère tout spécial: il faut que comprenant l'importance du fait d'avoir la confiance de son enfant, elle arrive à la gagner en y apportant une attention et des soins continus. Par exemple, lorsque la fillette ou le garçon rentre de l'école, elle le recevra par un aimable bonjour, lui demandant un baiser, s'il ne pense pas à le donner, le questionnnant sur ce qu'il a fait soit à l'école, soit en revenant, et cela non pas d'un ton brusque et impérieux qui ne ferait que l'éloigner, mais avec bonté, enjouement, en ayant soin toutefois de ne pas l'exciter à la médisance dans ses récits sur ses maîtres et ses camarades. Qu'elle demande le carnet des notes, non pas pour y jeter un regard distrait, mais l'examinant avec l'enfant en lui donnant à mesure approbation ou blâme, ce qui ne peut être qu'un stimulant pour lui. De même lorsque le jeudi, il est allé jouer avec des camarades ou a quitté la maison pour tout autre motif, qu'elle s'informe de la manière dont il a passé son temps, en sympathisant ou à ses plaisirs ou à ses déceptions; et tout celà, répétons-le, sur un ton aimable, affectueux; s'il n'en est pas ainsi, l'enfant pourrait avoir le sentiment que sa mère l'espionne pour ainsi-dire, contrôle tout ce qui le concerne pour le gronder ensuite, tandis qu'il doit sentir son intérêt plein d'amour, la part bienveillante qu'elle prend à sa petite vie. Prenons un exemple: L'enfant ouvre la porte: «Tiens, c'est toi! Allons entre et ne va pas me salir mon plancher ! Qu'est-ce que tu as fait à ton école ? je suis sûre que tu n'as pas su ta leçon ! et voilà que tu as taché ton tablier, tu te seras battu ! c'est encore heureux que tu ne te sois pas déchiré !»

Exemple contraire: «Bonjour mon petit, te voilà! viens vite m'embrasser, mais essuie soigneusement tes pieds d'abord; tu ne voudrais pas salir mon beau plancher! Bien, maintenant raconte-moi ton après-midi. As-tu bien compris tes leçons ? j'espère que tu ne t'es pas attiré de gronderies. Mais comme tu as taché ton tablier ! es-tu tombé?
Lequel de ces deux enfants aura du plaisir à s'ouvrir à sa mère, lui témoigner de la confiance?

Ne craignons pas de faire part à nos enfants de ce qui nous intéresse nous-mêmes, de ce que nous avons fait et vu, du moins, dans ce qui est à leur portée. Un enfant est comme honoré de ce que sa mère le fait entrer dans sa vie à elle; c'est aussi un moyen d'entretenir l'affection, les bons rapports. Ne disons pas que cela prend trop de temps, car c'est un temps bien employé; et tout en stimulant, en entretenant l'ouverture de coeur de nos petits, il faut aussi se garder de les ennuyer en les harcelant de questions, et surtout ne jamais leur reprocher aigrement ou durement leur manque d'expension; ce serait Il meilleure manière de l'empêcher. Sachons être tendre, aimable, prévenante avec notre enfant, lorsque sa nature est réservée. Si chaque jour il trouve sa mère l'accueillant avec affection, entrain, petit à petit il s'ouvrira. Soyons patientes! ce n'est pas en un jour que se fait un travail intérieur. Sachons persévérer et attendre, comme l'agriculteur qui laboure, sème, arrose, soigne son terrain et attend sans s'impatienter le moment de la récolte. Mais cette patience, cette persévérance, cet amour, les trouverons-nous en nous-mêmes ? Non certes, c'est «en Christ que nous trouvons tout pleinement». Il est notre sagesse, aussi bien que notre justice, et si nous allons à lui chaque jour, comprenant notre insuffisance et décidée à recevoir de lui ce qu'il nous faut pour la journée, nous l'aurons en effet. Et à côté de cela, présentons nos enfants à Dieu, un à un, chaque jour. Dieu nous a confié à nous mères un vrai ministère, et nous devons mettre tous nos soins à nous en acquitter, mais il serait vain, sans son action directe sur les coeurs de nos enfants. «Nous semons, nous arrosons, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement» nous dit l'apôtre Paul; ne négligeons donc jamais de demander à Dieu de donner l'accroissement à notre travail, si nous savons ce qu'est la vraie prière et si notre plus grand désir est que nos enfants soient à lui véritablement.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève