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La mère des Wesley

Se sacrifier elles-mêmes, se consacrer à leurs enfants, vivre de leur vie, tel est le fond de la nature de toutes les mères. A quelques rares exceptions près, écrire l'histoire de l'amour maternel dans le monde, serait écrire l'histoire de la race humaine tout entière.

Dieu lui-même, le Père de miséricorde, n'a pu trouver de plus forte image pour faire comprendre son amour aux hommes, qu'en déclarant que cet amour est plus grand que celui d'une mère.

Mais après l'amour, c'est le caractère de la mère qui fait de la tendresse maternelle une bénédiction pour ses enfants, durant tout le cours de leur vie. Chez les femmes d'un caractère violent et indiscipliné, l'amour maternel, poussé à l'excès, peut conduire à l'injustice et même à la cruauté vis-à-vis des autres; chez les femmes faibles, l'amour maternel petit être fatal aux enfants, par une fausse et égoïste condescendance à leurs désirs insensés.

L'amour de la mère est toujours un instinct sacré placé dans le coeur par la main de Dieu lui-même; mais il devient pour les enfants une source inépuisable de force et de bénédiction, lorsque la mère est une sainte mère...

Il y a environ cent soixante-dix ans, vivait en Angleterre, dans un paisible presbytère de campagne, une femme dont la vie nous présente le type parfait de la mère chrétienne.

Elle se nommait Suzanne Wesley. Elle était fort belle et avait épousé à dix-neuf ans un pasteur de campagne. Elle lui donna dix-neuf enfants. Deux de ses fils ont rendu à l'Eglise de bons et utiles services. Charles composa quelques-uns de nos plus beaux cantiques; John fut entre les mains de Dieu l'un des instruments les plus puissants pour apporter l'espérance dans les coeurs désespérés, et ramener les pécheurs à une vie pure.

Jusqu'à la fin de sa longue vie, ses fils regardèrent à elle comme à leur meilleure amie et à leur plus sage conseiller.

Que ne pouvons-nous pénétrer un instant dans ce presbytère d'Epworth qui fut le berceau des Wesley, dans cette maison où régnait un admirable mélange d'ordre et de gaité, de liberté et de travail, où le bruit odieux des cris d'enfants n'était jamais toléré, mais où leurs rires joyeux avaient un libre cours ! Que ne pouvons-nous entendre les choeurs de ces voix enfantines avant et après chaque leçon; voir à 5 heures du soir l'aîné des enfants prendre à part le plus jeune, le second, le suivant et ainsi de suite, pour lire ensemble les Psaumes du jour et un chapitre du Nouveau Testament; puis, trois heures après, aller dans les chambres à coucher, et regarder toutes ces figures roses doucement endormies, jusqu'au bébé d'un an qui ne fait pas de bruit si par hasard il se réveille, ou qui ne s'aventure à crier que bien doucement, sûr que s'il souffre vraiment, sa mère viendra soulager sa plus petite misère! Que ne pouvons-nous surtout observer ensemble, sans être vus, cette mère s'entretenant seule avec un de ces petits chaque soir, écoutant leurs confessions d'enfants et les conseillant dans leurs perplexités!

Ce fut après avoir lu les vies de quelques pieux missionnaires danois qu'elle adopta cette habitude de prendre chaque enfant à part. Elle écrivit à son mari à ce sujet : « Je n'ai pu m'empêcher d'employer une grande partie de la soirée à bénir et adorer la divine Bonté qui a inspiré à ces hommes un zèle si ardent pour sa gloire. La pensée que, bien que je ne fusse ni homme ni pasteur, je pourrais cependant faire pour Dieu bien plus que je ne fais, si mon coeur lui était sincèrement dévoué, se présenta enfin à mon esprit. Je pensais que je pourrais prier davantage pour les autres, et parler avec plus de chaleur de coeur à ceux qui m'entourent. Je résolus de commencer par mes enfants, et j'ai observé avec eux la méthode suivante. Je mets chaque soir de côté tout le temps possible pour m' entretenir avec l'un d'eux séparément. Le lundi je cause avec Molly, le mardi avec Hetty, le mercredi avec Nancy, le jeudi avec Jacky (John), le vendredi avec Patty, le samedi avec Charles, et le dimanche avec Emily et Suky.»

Elle avait plusieurs règles sages qu'elle appliquait fidèlement et dont son fils nous parle en ces termes : « Elle croyait que l'esprit volontaire est la source de tout péché et de toute misère, et que la religion consiste à faire la volonté de Dieu et non la nôtre. Aussi s'appliqua-t-elle, dès le commencement, à rendre ses enfants obéissants et soumis, pour leur propre bonheur et pour celui des autres. Le tapage et les cris étaient presque inconnus dans la maison. Dès que les enfants pouvaient parler, ils apprenaient à dire, à leur lever et à leur coucher, la prière du Seigneur, puis d'autres courtes oraisons, une prière pour leurs parents, et quelques passages des saintes Ecritures.

Ils furent amenés de bonne heure à comprendre qu'ils n'obtiendraient rien par des cris ou des larmes, et apprirent à demander gentiment ce dont ils avaient besoin. Il leur était interdit de réclamer le plus humble service du dernier des domestiques sans dire poliment : S'il vous plait.

Aucun enfant n'était grondé ou battu deux fois pour la même faute, et le repentir leur valait toujours, un généreux pardon. Chaque acte d'obéissance difficile à accomplir recevait un éloge; si une chose était faite dans l'intention de plaire, bien que le résultat fût imparfait, l'obéissance et l'intention étaient acceptées avec bonté et l'enfant apprenait doucement à mieux faire à l'avenir.

La propreté était strictement respectée et la fidélité aux promesses toujours requise. »

L'empire de cette mère sur le cœur de ses fils était si profond qu'elle eut à reprendre doucement son fils John parvenu à l'âge d'homme, de « son désir passionné de mourir avant elle. »

(A suivre)









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