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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURCauseries maternelles Le chez-soi Une mère qui désire vraiment faire de ses enfants des hommes et des femmes de bien, doit exercer sur eux une surveillance constante, s'en occuper hors des heures d'école et ne pas leur permettre comme cela se voit si fréquemment d'aller jouer dans la rue, dans leurs moments de loisir. Ce n'est certes pas là qu'ils auront de bons exemples, de salutaires influences, qu'ils se formeront pour le bien. Que de choses malsaines à voir et à entendre, non seulement parmi les camarades de jeu, mais souvent aussi parmi les voisins dont beaucoup sont inconnus ! Une mère sage et prudente ne laissera pas son enfant courir n'importe où et fréquenter n'importe qui. Nous ne voulons pas dire par là qu'il faille dans tous les cas tenir l'enfant à l'écart de son entourage, mais que la mère sache bien comment celui-ci est composé et ne laisse pas son petit monde prendre le pli de se sauver hors de la maison dès la rentrée de l'école. Comment obtenir cela ? Suffira-t-il de défendre à l'enfant de sortir ? S'il est vraiment obéissant, oui; mais là n'est pas tout; s'il reste à la maison et s'y ennuie, l'avantage n'est pas grand. Il faut qu'il se trouve bien chez lui, au sein de la famille, et puisse ainsi y recevoir les bonnes influences nécessaires à son développement vers le bien. Et de même qu'on dit à une épouse: «Si vous voulez retenir votre mari chez vous, faites-lui un intérieur agréable, qu'il y trouve une femme aimable et aimante», nous dirons: «Mères, si vous voulez que vos enfants se plaisent à la maison, rendez-la leur attrayante; si simple, si modeste que soit votre foyer, qu'ils y trouvent toujours une mère accueillante et de bonne humeur. Même un enfant ne peut pas avoir une impression de bien-être avec un plancher sale, des meubles en désordre, des vêtements jetés ça et là... Il est certainement des situations difficiles, des santés faibles pour une lourde tâche; mais que chacune de nous s'examine soigneusement devant Dieu à ce sujet. Avec l'intérieur propre et avenant, soyons des mères aimables et avenantes aussi, et non grondeuses et taciturnes. La jeunesse a besoin de gaîté, si elle n'en trouve pas à la maison elle ira en chercher ailleurs. Sachons donc causer, rire, plaisanter avec elle. Si nos enfants se sont mal conduits, reprenons, corrigeons, mais sans criailleries, ni mauvaise humeur. Les mères bourrues, criant, grondant sans cesse sont un vrai fléau dans la famille, et loin d'y avoir une bonne influence, en éloignent leurs enfants auxquels ces reproches ou ces tracasseries perpétuelles ne font aucun bien. Ils s'y habituent comme au bourdonnement d'une mouche ou au bruit d'une machine et n'en tiennent aucun compte. J'ai connu de ces mères acharnées après leurs enfants: «Georges, reste tranquille - ne touche pas ça - tais-toi - ôte-toi de là - quel garçon insupportable ! ... et ainsi de suite. Et combien de mères qui, loin de désirer faire aimer la maison à leurs enfants, ne tendent qu'à se débarrasser d'eux, heureuses d'avoir la cuisine ou la chambre toute à elles et de ne pas être interrompues dans leur travail. Mais voyons: Avons-nous mis des enfants au monde pour nous en débarrasser après ? Est-ce une manière de remplir sa tâche ? Il est vrai que cette tâche de l'éducation est absorbante, nous laisse peu de temps pour nous-mêmes, mais c'est notre tâche, et puisqu'en nous mariant nous l'avons acceptée, ne devons-nous pas la remplir fidèlement ? Et quelle récompense, quelle joie, lorsqu'en retour de notre peine, du don de nous-mêmes répété chaque jour, nous obtenons la tendresse, la confiance de nos enfants, et les voyons marcher dans la bonne voie ! Maintenant, comment les occuper dans la maison, comment la leur faire aimer ? En rentrant de l'école, et les devoirs finis, il y a pour les fillettes les travaux du ménage où elles peuvent toujours donner un coup de main; ne craignons, pas d'y mettre aussi leurs frères, c'est leur rendre un vrai service. Le jeudi après-midi, si vous ne pouvez sortir avec eux, envoyez-les ensemble ou avec de bons camarades faire une promenade dans la campagne. S'il pleut, réservez pour ce jour-là les quelques jeux qu'ils peuvent avoir, auxquels on peut ajouter facilement un cahier blanc, un crayon, quelques modèles de dessin, passe-temps utile et qui intéresse beaucoup les enfants; ces dessins peuvent être ensuite collés dans un cahier. Faites-leur chanter leurs cantiques ou chants d'école, et en vous joignant à eux si vous le pouvez. Que les fillettes prennent leur bas ou leur ouvrage de couture, travaillant à côté de Maman, qui a réservé pour ce jour-là ses propres raccommodages (1), pendant que les frères leur liront à haute voix. Insistons sur ce passe-temps en famille; il lie les parents et les enfants entre eux, alimente les conversations et chasse l'ennui; et c'est aussi un service à rendre à la jeunesse que de lui apprendre la lecture à haute voix. Il ne faut, pas craindre au cours de la lecture de faire une remarque, d'apprécier la conduite, le caractère des personnages du livre, et aussi de questionner ceux qui écoutent afin de se rendre compte s'ils comprennent. Recommandons aussi le «Jeu des familles» auquel parents et enfants peuvent jouer ensemble après l'avoir confectionné eux-mêmes. Et c'est par ces détails réunis que nous rendrons la maison agréable à nos enfants. (1) Les travaux de ménage particulièrement encombrants ou absorbants, tels que savonnage repassage, récurage devraient, autant que possible, être faits les jours d'école afin que, aux jours de congé, les enfants aient plus de place pour s'amuser et la mère plus de temps pour s'occuper d'eux. |
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