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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURMontrons-leur que la vie peut être heureuse D'après un article de Irène Day dans un «Journal des Parents» américain. «Quel grand garçon tu es», dis-je un jour à mon fils aîné. «Bientôt tu seras un homme.» «Je ne veux pas être un homme, je veux rester un garçon», répondit-il. «Pourquoi?» «Parce que quand on est grand, on n'a que des tas de soucis. A quoi ça sert? C'est pas drôle !» J'essayai de lui décrire la belle vie des grandes personnes. Je commençai avec enthousiasme, mais dus bientôt m'arrêter; j'eus beau faire, je ne réussis qu'à convaincre mon fils - et moi-même! - que mieux valait, tout compte fait «rester un garçon» ! Il s'en alla jouer et je restai songeuse. Tâches ménagères, corvées - mots synonymes de monotonie et d'ennui - c'était pour lui le seul avantage qu'on avait à «être grand». Papa a une jolie position et aime son travail, mais qu'en savent les enfants ? Il part tous les jours pour son bureau et est si fatigué quand il rentre ! Honnêtement je ne crois pas que la vie devrait paraître si insipide aux enfants. Bien sûr, nous n'exprimons pas nos joies et nos bonheurs comme il le font ! Mais ils existent quand même. Mon mari et moi avons discuté ce problème et pris quelques résolutions. En premier lieu nous nous sommes rendu compte que nous parlions beaucoup trop souvent de notre situation financière devant nos enfants. Secondement, nous étions trop «gens de devoir». Nous affrontions nos tâches ménagères avec un pli volontaire entre les sourcils et une totale absence de lumière dans notre regard. La pelouse doit être passée à la tondeuse aujourd'hui. Le repassage ne peut plus attendre une seconde. Qu'avons-nous vu sur le tapis du salon récemment passé à l'aspirateur ? Serait-ce de la boue ? Du sable ? 0 horreur ! Et ici se plaçait un «sermon» de cinq minutes sur le devoir d'essuyer ses chaussures en rentrant, l'ennui de nettoyer à l'aspirateur et la fatigue de cette pauvre maman ! Troisièmement, nous parlions beaucoup plus souvent de nos espoirs et de nos plan pour l'avenir au lieu de nous réjouir des bonheurs du présent. Nous décidâmes de faire, comme au militaire, une conversion complète. Nous allions nous détendre ! Après tout, un peu de boue sur le tapis, ce n'est pas terrible ! Le total dénuement ne semble pas devoir être le lot de nos enfants, donc gardons nos craintes pour nous ! Nos rêves et nos plans d'avenir aussi du reste! Car s'ils ne se réalisent pas, nos enfants éprouvent un sentiment de frustration et de désappointement. Nous avons souri plus souvent, nous avons ri chaque fois que c'était possible ! Tout de suite, nos enfants ont senti s'accroître leur sentiment de sécurité. Et de plus, nous avons acheté des engins de pêche et des sacs de couchage. Je me suis inscrite à un cours de travaux manuels, et mon mari fait partie d'un club littéraire. Les besognes domestiques ont été remises à leur juste place: elles sont bien faites cependant, mais je les fais pour en être débarrassée et non pas comme si elles avaient leur fin en elles-mêmes, ou comme si elles avaient le droit d'absorber toute ma journée et toutes mes forces. Je requiers aussi l'aide de mes fils afin qu'ils apprennent que ce terrible «travail de maison» peut être intéressant et amusant. Je ne suis plus trop occupée pour pouvoir «faire une partie», ou lire à haute voix et j'ai appris à tout quitter pour regarder un château de sable ou écouter les aventures passionnantes que vivent mes deux petits hommes. Nous nous sommes convaincus, et nous avons convaincu nos enfants que la vie peut être heureuse et riante. Elle l'est chez nous. |
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