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L'enfant avant sa naissance

Extrait d'une leçon donnée à l'Ecole des Parents, de Genève.

Tout n'est pas facile dans la vie d'un jeune couple. Chacun arrive avec son caractère propre et les habitudes de sa famille, et ce n'est pas sans heurts que tout cela s'harmonise, même si les deux époux s'aiment tendrement.

La présence d'un tiers dans leur ménage complique cette adaptation. La solitude à deux que leur entourage taxe facilement d'égoïste est une attitude très sage, une défense instinctive; il serait heureux que les familles comprennent ce besoin et le respectent.

Imaginons maintenant que dans un de ces foyers en formation un bébé soit attendu dans les mois qui suivent le mariage. Il sera, bien malgré lui, un de ces tiers parfois indésirables. Il troublera ou ralentira l'adaptation et diminuera les libertés du jeune couple.

Aussitôt qu'elle est enceinte, la jeune femme se transforme, le bébé attendu la préoccupe. Toute une partie de sa vie, tant physiologique que psychique, est centrée sur l'enfant. Son mari n'est plus «l'unique» et suivant son caractère, il en souffrira plus ou moins. Constatant peu à peu chez sa femme un alourdissement de sa taille, il regrettera peut-être la fine silhouette qu'il aimait voir évoluer autour de lui. Tous deux penseront avec une certaine mélancolie aux joies qu'ils s'étaient promises: sorties, courses, sport en commun. Ils penseront peut-être qu'ils ne jouiront plus jamais d'une telle liberté; et cela est vrai, du moins pour quelques années. Il se peut aussi que la présence de l'enfant déséquilibre un budget encore précaire et crée de gros soucis d'argent.

Les futurs parents savent très bien que le bébé est la cause de ces difficultés. De temps en temps, et plus ou moins consciemment, ils lui en voudront, ou regretteront de l'attendre. Hélas, la morale courante n'admet pas de semblables pensées. Sauf de rares exceptions, on doit se réjouir d'attendre un enfant et, au lieu de regarder le problème tel qu'il se pose, de l'accepter, on refoule ces sentiment négatifs à l'égard du bébé. On ne s'autorise qu'à penser aux joies très réelles promises par l'enfant et qu'à être fier de la dignité nouvelle que va conférer l'état de parents.

Malheureusement, les sentiments refoulés ne perdent rien de leur dynamisme. Ils se manifesteront de façon variée après la naissance de l'enfant. Cela pourra être une fatigue exagérée, ou un manque de patience. Le père ou la mère auront peut-être des gestes agressifs, inattendus à son égard. Ils les regretteront vivement sans en comprendre les raisons.

D'autre fois, les parents se feront des soucis exagérés au sujet de leur enfant: «Il va sûrement lui arriver un accident, il tombera de son lit, ou par la fenêtre; il se fera écraser; pourvu que le cadre de sa bicyclette ne se rompe pas à cette descente de col», et bien d'autres choses encore. C'est comme si les désirs, à peine formulés, de voir disparaître l'enfant attendu devaient magiquement lui porter malheur. Il va sans dire que l'enfant souffre de cette attitude, et que cela entrave, plus ou moins suivant les cas, son évolution normale.

Il semble que les soucis matériels ou moraux, qu'éventuellement les parents ont eu au moment de la conception ou pendant la gestation, n'influent pas directement sur la vie de l'enfant. Par contre, les sentiments agressifs éveillés en eux par l'enfant attendu et qu'ils ont soigneusement refoulés peuvent agir de façon néfaste sur lui.

Il faut donc que les parents osent regarder la vie en face, qu'ils s'accordent le droit d'avoir parfois des sentiments négatifs et qu'ils en cherchent et en comprennent les causes. Après cela, il faut qu'ils se tournent résolument vers l'avenir en faisant confiance à la vie. C'est ainsi qu'ils augmenteront leurs chances de bonheur et celles de leurs enfants.









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