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Les défauts de l'enfant et l'éducation

Tout d'abord, il convient de poser deux principes:

1. Toute mauvaise conduite, tout défaut a sa raison.

On a cru longtemps que l'enfant naissait menteur ou franc honnête ou malhonnête, comme il naît avec les yeux bleus ou noirs, avec de petites ou de grandes oreilles. On est revenu de cette erreur. Les défauts ont une signification.

Ils sont souvent un essai de compensation d'un état ressenti comme un état d'infériorité. Ils sont souvent aussi la réaction à une souffrance provoquée soit par une cause organique, soit par une mauvaise adaptation au monde ambiant. Cette mauvaise adaptation crée une atmosphère de malaise insupportable, donnant à l'enfant l'impression que sa valeur n'est pas reconnue (1).

2. Nous, adultes, parents ou maîtres, qui sommes en rapport avec l'enfant, nous devons nous attendre à ses fautes de conduite et les accepter à l'avance. Notre rôle ne consiste pas uniquement à lui enseigner des notions intellectuelles, et la partie la plus importante de notre tâche consiste à lui donner toutes les possibilités d'une bonne adaptation au monde social. Appartenant à une collectivité qui s'élargira sans cesse, passant du petit cercle familial à l'école, puis au monde du travail, l'enfant se trouvera successivement en face de problèmes très divers, d'épreuves à affronter, et nous ne serons pas toujours là pour l'aider à les résoudre et à les franchir.

Nous devons donc, dès sa naissance et progressivement, lui permettre de développer les qualités nécessaires à l'acquisition de son indépendance et de son autonomie dans le cadre des règles de la société auxquelles il s'adaptera sans en souffrir. Ses mauvaises attitudes, ses erreurs, ses défauts, manifestations d'une mauvaise compréhension de sa position réelle, prouvent à tout instant qu'il a besoin de nous.

Or, trop souvent ces erreurs sont comprises comme des insultes à notre égard. C'est «contre» nous qu'il ment. C'est «pour nous gêner» qu'il s'agite. Nous ressentons tout ce qu'il fait comme des atteintes portées à notre personnalité, à notre propre puissance.

Cela est si vrai qu'il est assez amusant de voir la tendance que nous avons à minimiser les fautes qu'il fait dans un cadre qui n'est pas le nôtre; le récit d'une entorse faite à l'honnêteté en ne payant pas sa place dans l'autobus est admise avec un sourire indulgent, alors que quelques francs pris dans notre porte-monnaie conduisent à voir d'un oeil pessimiste son avenir.

L'enfant n'agira généralement contre nous que lorsque, par notre propre attitude, nous aurons suscité en lui des sentiments d'hostilité. Mais sa faute n'avait rien à voir au début avec nous; elle était le résultat d'une mauvaise adaptation, d'une mauvaise compréhension. A nous de ne pas la fixer.

3. Cependant, l'enfant vit dans une collectivité: il doit sentir très vite qu'il y a certaines règles qu'il doit respecter. Ces règles sociales et matérielles doivent présenter un caractère d'immuabilité rassurante pour lui permettre de se sentir en sécurité. La volonté des parents, la parole des parents, les principes des parents doivent être des choses constantes et stables. Aussitôt que possible, et l'enfant comprend très vite, on lui expliquera les raisons de ces rêgles. Son désir d'indépendance qui est un sentiment naturel et qui le pousse à progresser constamment, doit être limité par la liberté des autres; et on doit lui faire sentir le plus tôt possible la solidarité qui unit tout le monde autour de lui, cette sorte d'interdépendance qui fait que l'être humain vit dans un système de rapports avec ses semblables, dans un échange perpétuel.

L'enfant auquel on n'aura pas su faire comprendre la nécessité de ces règles, soit en le négligeant, soit en le gâtant trop, aura l'impression qu'il est en dehors des lois qui lient les membres de la famille et plus tard de la société. Il en souffrira lorsqu'il aura à subordonner ses désirs aux autres, et cela l'empêchera de prendre la responsabilité de ses actes.

Malgré notre différence d'âge avec l'enfant, nous nous sentons souvent faibles, désarmés en face de lui et de ses difficultés: nous ne savons comment nous y prendre pour l'amener à comprendre les règles auxquelles il doit se plier. Alors, nous nous fabriquons des instruments. Ces instruments ce sont les punitions.


(1) Certains défauts «réactionnels» ont parfois leur origine dans le patrimoine héréditaire de l'enfant. Pour ces défauts, l'attitude éducative des parents sera prépondérante en vue de leur atténuation.

Réd.









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