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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURLes punitions valables La punition valable, celle qui a une réelle valeur éducative, est celle qui n'est pas arbitraire, qui apparait comme la conséquence naturelle de l'acte mauvais accompli par l'enfant, qui constitue pour lui une expérience. Toute expérience enrichit et, quelle que soit la douleur physique qu'elle puisse provoquer à l'occasion, elle n'abaisse pas, elle n'humilie pas. A travers elle, on apprend que tel acte est bon ou n'est pas bon à faire; que telle règle d'ordre, de propreté, doit être observée si on ne veut pas en pâtir que le bien des autres n'est pas le nôtre et que nous ne pouvons pas en disposer comme tel. L'expérience ne doit pas comporter d'intention hostile et nous faire sentir tout le monde contre nous. Pour que la punition présente ce caractère de conséquence, il faut: 1°) Qu'elle soit appliquée sans colère, sans que l'adulte y paraisse intéressé. C'est une loi naturelle qui s'applique et qu'il faut subir. Les parents peuvent même être sincèrement désolés que leur enfant ait à supporter de tels ennuis. L'enfant doit comprendre la nécessité de la conséquence qui retombe ainsi sur lui. 2°) Qu'elle soit en rapport direct avec le méfait causé: Trop de lenteur mise par Jacques à se préparer entraîne le fait de rester à la maison, la suppression de la promenade attrayante. Si Danièle n'a pas faim pour les carottes, l'appétit ne reviendra pas brusquement pour le dessert et elle devra attendre l'heure du prochain repas pour manger quelque chose. Si Jérôme a fait l'école buissonnière, il est tout naturel qu'il reste à la maison le dimanche afin de travailler pour rattraper le temps perdu, et que le cinéma promis soit supprimé. Ayant pris conscience, et cela se fait dès le plus jeune âge des conséquences naturelles de son acte, l'enfant s'ajustera de lui-même aux situations et agira en conséquence. Ce pas fait sur le chemin de l'indépendance et de l'autonomie aura beaucoup plus de valeur que s'il n'avait fait le même acte qu'en obéissant à un ordre donné. Dans quelques cas, on peut susciter certaines expériences: faire constater à l'enfant que le poêle est chaud, qu'une aiguille pique, qu'une chaise peut tomber, etc... En amenant ces faits dans le champ d'expériences de l'enfant, on aura fait beaucoup plus qu'en lui interdisant sous peine de punition, ou qu'en l'avertissant constamment. L'enfant déduira que certaines conséquences découlent de certains faits: si l'enfant n'est pas à la maison à l'heure des repas, il ne trouvera plus rien à manger en rentrant; s'il refuse de ranger ses jeux, il s'apercevra sans doute qu'il en manque quelques-uns le jour suivant, etc... Il vaut donc mieux que l'enfant ne considère pas les punitions comme des moyens d'actions choisis arbitrairement par les parents. De telle façon, ceux-ci peuvent garder une attitude bienveillante, exprimer le regret que l'enfant ait à passer à travers des expériences pénibles. Mais d'aucune manière, ils ne doivent l'en soulager. L'enfant doit les subir: il ne peut en être autrement. |
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