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La femme, mère et éducatrice. (1)
Toute femme qui se rend compte de la valeur d'une âme se préparera sérieusement, sous le regard de Dieu, pour le jour où elle deviendra mère. Aux premiers ravissements de la maternité succèdera la grave préoccupation morale que doit faire naître en tout coeur de femme, cette émouvante déclaration de l'Écriture: « Je suis le Dieu jaloux qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent. » Quel saisissant appel ! que de réflexions il suggère! ... Ai-je aimé Dieu ou le monde? A qui ai-je donné mon coeur ?... Jeune femme, si le moindre doute s'élève en toi sur tes relations avec ton Père qui est dans les cieux, voici le jour favorable, n'hésite plus; reçue en grâce par l'auteur de toute vie, humilie-toi. Demande avec instance l'Esprit qui sanctifie, afin que ton âme rejette toute passion coupable et même « ce qui a quelque apparence de mal. » Ce temps qui te sépare du jour où tu donneras le premier baiser à ton enfant, sera pour toi celui de la retraite, du calme, de la prière; c'est une époque de grâce dont les bienfaits seront pour toi et pour le fruit de tes entrailles. Rentre en toi-même. Recherche les voies par lesquelles Dieu t'a fait passer pour t'amener à lui, car la jeune âme qui te sera confiée n'aura que toi pour découvrir le chemin qui conduit à la vie. Apprends à te connaître ; fais ta propre éducation ; rien n'est plus nécessaire à qui doit élever les autres. Nourris-toi de pensées aimables, douces, bienveillantes. (Phil. 4, 8); éloigne de ton esprit tout ce qui peut nuire à ta vie intérieure. Tu le prépareras ainsi à recevoir comme un don de Dieu ce petit être qui bientôt sera ton plus doux trésor. De même qu'Israël offrait au Seigneur les premiers épis de la moisson, les mères pieuses lui vouaient leurs enfants. Avant même de la posséder, consacre au Seigneur l'âme que le Seigneur va te confier pour sa gloire et non pour que tu aies un jouet ou une poupée de plus dans ta vie.
Les impressions de la toute première enfance sont d'une plus grande importance qu'on se l'imagine d'habitude. Dès que l'âme s'éveille, le monde extérieur agit sur elle; la vie morale est née; comme une cire molle, elle, prend toutes les empreintes, subit toutes les influences. A la mère de la maintenir dans une atmosphère calme et paisible.
La première éducation est presque inconsciente; la mère la donne sans s'en douter, l'enfant la subit de même. Bien loin de diminuer en importance, elle acquiert une valeur immense, puisque chaque mot, chaque geste, chaque intonation, chaque procédé en fait partie. Tout est semence de la part de la mère, tout est donc responsabilité pour elle.
« Leurs anges, a dit, Jésus en parlant des enfants, leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. » Dès le début ne donnons à nos enfants que les meilleurs exemples en tout. La tâche des années où l'on s'imagine que l'éducation doit commencer en sera facilitée: il y aura moins à redresser dans l'enfant et les premières bases auront été jetées sans effort.
L'éducation peut se résumer dans les six points suivants : amour, obéissance, véracité, simplicité, sobriété, activité; ce sont là tout au moins les colonnes maitresses de l'édifice. Moralement, l'enfant dépend en grande partie de sa mère. Après avoir nourri le corps, celle-ci entretient la vie morale. Un mauvais arbre ne pouvant porter de bons fruits, il s'agira donc ici autant de la mère que de l'enfant.
(1)Extrait de: Coup d'oeil dans la vie de la femme chrétienne, par Caroline Specker, trad. par F. Tissot, Lausanne, G. Bridel, éditeur. (2 fr.)
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