Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

De l'Amour

Tendre mère, veux-tu rendre ton enfant. heureux? Fais-en un enfant de Dieu. Tâche ardue, mais sublime! «Déchausse tes pieds; le sol que tu foules est une terre sainte.» (Ex. 3, 5.) Tu trembles à la grandeur de la tâche: rassure-toi ! Deux choses sont certaines: les promesses divines et le serment que Dieu a prêté de les tenir envers les croyants. (Héb. G, 17-18.) Médite ces promesses; elles seront ton secours, ta force. A qui irais-tu sinon à ton Dieu qui a dit : « Je suis l'Éternel qui fotrifie ta droite, ne crains rien, je viens à ton secours ?... » (Esaïe 8, 17. 18; 411 13.) Hors de ce Dieu tu ne peux rien faire; pour t'en convaincre, médite aussi Jean 15 Alors tu pourras envisager en face le grand commandement de l'amour que Jésus a rappelé au scribe curieux de son avis sur ce point initial de la morale chrétienne. (Marc 12, 28-34) Le disciple que Jésus « aimait avait compris que «l'amour » seul nous élève à la dignité d'enfants de Dieu. (1.Jean 4, 16 20.) Aimer est la base de la vie morale; c'est par l'enseignement de l'amour que débute l'éducation. Jeune mère, prodigue ton amour à ton enfant. Oh! que son âme en soit baignée comme les fleurs dans les rayons du soleil. Seulement, n'oublie pas cette parole du Sauveur: « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » (Act. 23, 35.) Apprends donc à ton enfant à aimer les créatures qui l'entourent: apprends-lui à donner.

Il n'est pas de commandement plus fréquemment violé, en présence des enfants que celui qui ordonne l'amour du prochain. On juge, on condamne, on raille, on médit, on se montre dur, injuste, cruel, implacable. Oubliez-vous donc que rien ne germe plus vite que l'ivraie? Si vous voulez que l'enfant sache aimer, donnez-lui-en l'exemple. «Revêtez-vous de charité, car c'est le lien de la perfection; » (Col. 3, 14), puis fournissez à l'enfant l'occasion de donner essor à sa bienveillance. De sa part, les paroles aimantes ne suffisent pas plus qu'un maintien convenable; il faut exiger des actes, sous peine de se bercer d'illusions. Le coeur humain n'est que trop enclin à se contenter de vertus de surface; « ses pensées sont mauvaises dès la jeunesse. » (Gen. 8, 21.) La racine du péché est l'égoïsme. Avant tout, il importe donc d'arracher du coeur de l'enfant l'amour de soi. A tout âge en toute circonstance, à tout degré de développement, là est la tâche capitale de l'éducation, car l'amour du moi est de tous les sentiments mauvais celui qui a la vie la plus tenace. Même le chrétien le plus avancé dit chaque jour dans sa prière : « Mon Dieu, délivre-moi de moi-même. » Ne pourrait-on pas ajouter que seul le chrétien le dit, et que plus il est avancé plus il le dit ?...

Combattre le mal sans semer le bien, c'est faire une oeuvre vaine. « Surmonte le mal par le bien.» (Rom. 12, 21.) L'amour dissipe les ténèbres du péché, dirige le coeur et les yeux au ciel ; l'égoïsme les ramène en bas, sur terre, jusqu'aux enfers. Si un péché engendre tous les péchés, il en est de même des vertus. Toute mère qui voudra s'en assurer, se hâtera d'initier son enfant aux occupations élémentaires de l'amour en lui procurant un être quelconque dont il devra s'occuper avec bonté. C'est le premier, pas dans la voie du bien. La pratique de la charité conduit insensiblement à l'observation de la loi morale tout entière. On peut dire d'elle, comme de la piété, qu'elle est utile à toutes choses; elle a des promesses pour la vie présente et pour la vie à venir.

C'est d'elle que découle la politesse. Si parfois elle vient d'ailleurs, ce ne saurait être que des impurs marais de l'égoïsme, dont ici nous n'avons que faire. La politesse est de deux choses l'une: vertu ou vice. Vertu elle découle de l'amour chrétien ; vice, elle n'est que le vernis de la mondanité. Vertu, elle est faite de tendresse et de tact; elle discerne tout de suite ce qui plait au prochain ou ce qui le peine; prévenante, elle lui épargne toute offense, toute injure, toute humiliation pénible; noble et digne, elle ne transige pas avec le mal ; sous ses ailes, elle se plait à recueillir les victimes de la malveillance et de la calomnie, protégeant les absents comme elle honore ceux qui sont présents. Telle est la politesse chrétienne, fruit de l'amour, simple et naturelle, elle n'est ni apprise ni plaquée comme celle qui court le monde. Son code est dans l'Évangile, (1 Pier. 5, 5; Philip. 2, 3; Luc 16, 45) ; seul l'Esprit-Saint l'enseigne.

On prise fort de bonnes manières comme le signe d'une éducation distinguée, et ce n'est pas à tort; la civilité est indispensable à la société. Pourvu que cette politesse des formes ne soit que le vivant langage d'un coeur pur! Dans le monde, au contraire, l'écorce est tout, la sève n'est rien ; on polit le dehors sans se soucier de la vie intérieure. Sur nos monts, la fleurette solitaire, ignorante d'elle-même, répand son parfum, toujours et toujours; elle ne saurait en agir autrement: ainsi Dieu l'a faite; elle embaume l'air à Sa gloire! De même l'âme chrétienne est appelée à remplir « toute la maison » du parfum de sa piété. Mais qu'arrive-t-il? Dans la société la vie est factice; Dieu n'y entre pour rien. Chacun y cherche son intérêt personnel. On s'y montre aimable parce qu'il le faut; on y parle non comme on pense, mais comme on suppose devoir le faire au mieux de ses ambitions secrètes. Le «malheur à vous, hypocrites » de Matthieu 23, 27 ne serait-il pas de mise ici?

Si l'enfant est témoin de ces comédies, sa véracité et sa candeur en sont offensées. Affranchissez-le de l'opinion du monde. Ne lui dites jamais: qu'en diront les autres? Devant les autres il n'est pas responsable. Ce n'est qu'apparemment que les hommes sont nos premiers juges; le fussent-ils, ce n'est pas à cause d'eux que nous poursuivons le bien. Leur approbation est trompeuse, car ils ne l'accordent à la charité que lorsqu'elle est utilitaire. Ainsi que l'homme, l'enfant est responsable devant sa conscience. Celle-ci ne distingue pas entre être et paraître; pour elle, on doit paraître ce qu'on est et l'on doit être ce qu'on paraît. Donner à l'enfant une autre règle, c'est le mettre à l'école de la fausseté et du mensonge. Conscience n'est cependant ni rudesse ni dureté. Il est dans le monde des importuns, des fâcheux, des grotesques; leur visite n'est pas de celle qu'on désire. Il est des maladroits, des malappris, des malavisés, qui ne savent que vous déranger; l'étiquette veut qu'on les accueille, qu'on leur fasse bonne mine. Non seulement l'étiquette le vent, mais la charité et la politesse du coeur l'exigent. Pour les recevoir, il faut se vaincre, repousser les mauvaises pensées, avoir en vue « leurs intérêts et non les siens. » (Phil. 2, 4.) Par de tels principes, on élargira le coeur de l'enfant on le formera à cet amour sincère et profond, source de justice, d'humilité, de véracité et de renoncement; on le rendra capable de savoir sacrifier ses aises pour le bien de autres.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève