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Un mot sur un coeur
C'est le titre d'une histoire choisie parmi beaucoup d'autres écrites par «Marie-France». Celles-ci sont groupées dans quatre brochures (Mamans... avec énergie, Mamans... avec le sourire, Mamans... avec tendresse, Mamans... avec moins de fatigue) que l'on peut se procurer à notre administration ou demander en prêt.
Dans ces courts récits, l'auteur part toujours d'un cas concret, d'un exemple vécu; celui-ci est suivi tout d'abord d'un bref commentaire sur le problème qu'il présente, puis de ce que Marie-France appelle «la recette du jour» qui donne quelques conseils quant à l'attitude qu'il faudrait adopter en de telles circonstances.
En parcourant les pages de Marie-France, on sent tout de suite que l'on a en elle une amie - elle s'adresse souvent à son lecteur en l'appelant «mon amie» - une amie qui sait que les mamans trop souvent débordées, ont de moins en moins le temps ou le goût de se consacrer à l'essentiel. C'est ce qui l'a décidée à prendre la plume pour écrire des ouvrages simples et proches de leurs problèmes.
Il serait bien surprenant qu'ayant parcouru ces pages, vous n'ayez pas rencontré une fois au moins le cas de vos Pierre, Jacques ou Jeanne !
P. S.
C'était pendant la guerre, au plus fort des restrictions, en une région déshéritée entre toutes. De passage pour quelques heures en cette petite ville de province, j'avais été invitée à la tabIe d'une famille amie, une pauvre table bien peu garnie sur laquelle une vieille maman passa des plats plus que modestes.
... Nous n'étions que trois: la vieille maman, son grand fils et moi. Lui était rentré tard après une journée besogneuse. Sans aucun doute il devait avoir faim, beaucoup plus que moi! Pourtant il ne manifesta nulle émotion en face de la simplicité du repas, encore moins de mauvaise humeur ou des reproches, comme l'eussent fait, je crois, bien des hommes de ma connaissance. Et comme nous nous partagions une maigre ration de fromage - oh! combien maigre ! - il eut ces mots d'une délicatesse charmante: «Comme tu t'es donné du mal, ma pauvre maman, pour nous préparer ce repas!»
Le visage de la vieille femme s'éclaira doucement. Elle avait eu sa récompense, sans l'avoir cherchée, certes. Elle était payée de ses peines de la journée, de la queue qu'elle avait faite sans doute dans la froidure de l'hiver, de sa longue attente solitaire, du mal qu'elle avait eu à faire chauffer plusieurs fois le repas, espérant toujours le retour tardif de son grand.
A peu de frais ce fils venait de procurer à sa mère une de ces joies que nous pourrions multiplier à l'infini autour de nous, si nous savions voir chez les nôtres les signes de leur amour et rendre hommage à celui-ci.
Oh! mon amie, apprenez à vos enfants l'art de dire «merci». Très peu savent le faire et surtout pas les garçons. Je ne crois pas qu'ils soient moins reconnaissants que les filles, mais ils savent moins bien le dire et font souffrir à cause de cela leur entourage féminin: mère, femme ou soeur. Alors qu'ils pourraient, sans grand effort, faire si facilement plaisir à celles qui s'ingénient tant à les bien soigner.
Nombre de ménages sont médiocrement heureux qui pourraient l'être totalement s'il y avait chez chacun des époux une plus grande préoccupation des problèmes de l'autre.
Quand les hommes rentrent, fatigués de leur propre journée, trop souvent ils s'installent les deux pieds sous la table, la critique au bord deslèvres, sans songer que leur femme aussi a peiné.
Un «merci» ce n'est rien, trois fois rien: Qu'ils sachent pourtant le dire au moment où il faut, comme il faut. Qu'ils acquièrent cette délicatesse du coeur, cette fleur exquise de la charité, c'est-à-dire de l'amour.
La recette du jour. - Enseignez certes à vos petits à dire «merci».
- d'un petit signe de la main, tant qu'ils ne savent pas parler;
- d'un mot gentil un peu plus tard.
Mais ne vous contentez pas de leur enseigner cette banale formule de politesse à laquelle personne ne prête plus attention, hormis quand on l'oublie. Enseignez-leur par l'exemple à trouver le mot qui fera plaisir, le mot qui glissera sur le coeur comme une douceur, le mot qu'on savourera, plus ou moins consciemment.
Pour enseigner cet art, je ne vois pas d'autre méthode que l'exemple. Interrogez-vous, mon amie, pour savoir comment vous dites «merci», vous-même.
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