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Les joies d'une mère

Beaucoup de femmes, jeunes ou vieilles, se laissent submerger par leurs incessantes besognes ménagères et par leurs devoirs de maman. Elles sont fatiguées. Quelquefois, elles se plaignent et oublient de penser à leurs joies passées ou présentes et ne voient plus que leurs difficultés actuelles.

Permettez une image: La vie d'une mère pourrait être comparée à une grande prairie. Dans celle-ci poussent des herbes folles, des herbes utiles et des fleurs. Les fleurs, ce sont les joies, et nous allons essayer de les cueillir à travers les différentes saisons de la vie.

Déjà à l'époque de sa grossesse, une mère peut cueillir des fleurs. Pour d'aucunes, elles sont cachées par des mauvaises herbes: grossesse difficile, parfois douloureuse ou simplement époque extrêmement fatigante. Mais quelle est la femme qui ne se souvient pas de la joie ressentie quand elle a perçu la vitalité de son enfant? Elle parlait avec une nuance d'orgueil de ses coups de poing ou de pied, et préparait avec un plaisir ému la layette et le berceau.

Les premières années de sa vie, l'enfant appartient presque exclusivement à la mère. Cette dépendance est souvent très douce. Quelle joie de voir s'éveiller l'intelligence du bébé, sa force toujours plus grande et son coeur aussi, qui peu à peu s'épanouit! Ces joies sont malheureusement, pour certaines femmes, masquées par des sentiments égoïstes. Elles ne considèrent que ce qu'elles appellent «leur esclavage» et s'en plaignent hautement. Ou bien au contraire, elles se conduisent inconsciemment en véritables esclaves. Elles sont exclusives et paraissent oublier qu'elles ont un mari, peut-être d'autres enfants, une famille, des amis. Seul bébé existe, toutes choses doivent se faire en fonction de lui. Ces jeunes femmes-là se préparent de grosses difficultés et des chagrins qui se préciseront au moment de l'entrée de enfant à l'école.

En effet, quand l'enfant fait ce grand pas dans la vie sociale, il a l'air de se détacher de sa mère. Celle-ci aura l'impression de s'être sacrifiée pour son enfant: elle lui a donné tout son temps et l'ingrat la relègue au second plan. Et voilà beaucoup d'herbes folles qui cachent les nouvelles fleurs de la prairie. Quelle joie de voir l'enfant devenir indépendant, de découvrir ses nouveaux intérêts ! On peut discrètement l'aider dans son travail. Il devient un petit compagnon qui rendra parfois des services et sera si fier «d'être grand».

Puis vient l'époque de la puberté. Les fleurs de la prairie sont souvent bien petites et cachées. L'enfant donne des soucis, son caractère inégal, parfois instable ou agressif rend les contacts difficiles. Et pourtant, c'est bon d'essayer de le comprendre et quelle joie à l'apparition de chaque petit progrès, à la vue d'un regard reconnaissant ou à l'ouïe d'un petit mot encourageant !

Quand les enfants deviennent adolescents, de grandes herbes folles viennent cacher les fleurs qui sont pourtant bien belles. La mère a peur de lâcher la bride, elle craint cette espèce d'égoïsme des jeunes qui cherchent leur voie et elle en souffre. Elle a le sentiment d'être mise à l'écart, peut-être de perdre tout à fait son enfant. Elle risque d'oublier de jouir de la beauté de sa jeunesse, de son grand élan vers la vie, de ses succès. Et pourtant quel bonheur d'être encore celle vers qui les jeunes reviennent quand ils sont dans le désarroi et dont souvent ils sollicitent encore les conseils !

Vient le moment où les enfants s'envolent, ils créent à leur tour un foyer. La mère verra-t-elle encore les fleurs de la prairie ou les grandes herbes vont-elles tout étouffer: celles de la mélancolie au souvenir du temps passé, celles de la jalousie (n'est-elle pas remplacée dans le coeur de son enfant), celles du regret de sa jeunesse à elle, à tout jamais perdue ? Et pourtant elles sont là les joies: La mère a mené son oeuvre à bien. Elle a, par l'éducation donnée, contribué à préparer le bonheur de son enfant. Les liens changent: il n'y a plus dépendance mais égalité. Les échanges n'en sont que plus confiants et bienfaisants.

Enfin les enfants deviennent à leur tour père et mère. La grand'mère court alors un danger. Elle a tendance à vouloir imposer ses idées, à faire profiter les jeunes de ses expériences. Elle doit comprendre qu'à leur tour ses enfants veulent faire leurs propres expériences, appliquer leurs idées. Si elle a su rester à l'arrière-plan, elle jouira d'autant plus de ses petits-enfants quand on aura recours à elle. Elle sera illuminée par leurs sourires et leur gaîté et réchauffée par leur affection. Elle montrera peut-être plus de fierté de leurs progrès qu'elle ne le faisait de ceux de ses enfants. Elle les voit mieux ces progrès parce qu'elle est souvent moins occupée qu'autrefois, et surtout parce qu'elle ne voit ses petits-enfants que de temps à autre et n'a pas le souci de leur éducation.

Et voilà un bien beau bouquet: les fleurs en boutons d'avant la naissance, celles blanches et roses de la petite enfance qui deviennent de plus en plus variées et bariolées quand l'enfant grandit, celles bien modestes de l'époque de la puberté et celles magnifiquement épanouies de l'adolescence et de l'âge adulte. Nous pouvons toutes le faire ce bouquet. Et souvent nos maris qui nous secondent dans cette belle tâche d'éducatrice, peuvent nous aider à en découvrir les fleurs et cela d'autant mieux qu'ils ne sont pas, comme la mère, presque constamment avec les enfants.









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