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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUREn parlant du divorce «Avez-vous passé un bon été ?» demandai-je à une jeune femme. «Sûrement puisque vous avez reçu votre fils ?» - «Ce fut un cauchemar que la visite de ce garçon», me dit-elle. «Lorsque j'étais encore mariée avec son père, il était plein d'allant et de projets. «Je serai architecte disait-il, c'est pourquoi je vais faire la section latine. Et puis, je ne construirai pas des maisons ennuyeuses, moi !» Et ainsi, s'intéressant à tout, parlant avec confiance, il était un joyeux petit compagnon. Par ailleurs, c'était un enfant facile et remarquablement propre et soigneux de sa personne. Il avait 10 ans quand je décidai de divorcer. Je ne voulais plus supporter la vie ennuyeuse et lourde que son père faisait peser sur moi. Que décider pour l'enfant? Il me sembla faire pour le mieux en le laissant à son père qui riche, influent, lui ferait une situation. Moi, je travaillerai pour vivre, puisque je ne possédais rien. L'enfant était interne à son école, je ne le voyais presque plus. Ses camarades jouaient un grand rôle dans sa vie. Il me sembla alors inutile de continuer une existence où le meilleur de moi-même se fanait. J'étais vraiment encore trop jeune, plus tard serait trop tard. Je divorçai donc et j'eus une existence intéressante et libre. J'appris un métier qui me convient, qui me donne surtout l'indépendance que je chéris. Je fis la connaissance d'un homme que j'aime profondément. Nous nous sommes mariés et nous avons vécu très heureux. Je me réjouissais de recevoir mon fils, âgé maintenant de 17 ans. Je l'avais revu souvent, mais un peu superficiellement. Mon étonnement fut grand en vivant avec lui. Etait-ce bien là ce fils qui promettait tant ? Ce garçon amorphe que rien n'intéressait ? Devant une ville comme Genève, encore inconnue, pleine d'attraits de toutes sortes, les bains, les quais, les expositions, les fêtes, il restait indifférent. «Rien ne m'intéresse, tout m'est égal». Je lui demandais: «Aurais-tu préféré rester chez toi ?» «Non, je m'y assomme, je m'ennuie partout». Ses études ne donnent rien, il ne travaille pas, il doit doubler une classe, alors qu'il était dans les premiers autrefois. Enfin, il est d'une négligence, presque d'une saleté et d'un désordre incroyables». La jeune femme conclut: «tout cela c'est ma faute. J'aurais dû rester dans mon foyer et faire le sacrifice nécessaire. En face de cet enfant désemparé, j'ai compris, trop tard, que j'avais manqué à mon premier devoir: être mère. J'avais jugé superficiellement ma situation, je m'étais trompée, je regrette». |
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