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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURLe sommeil de l'enfant Pendant les années de croissance, le sommeil est aussi indispensable à l'organisme que la bonne nourriture, le grand air et l' exercice physique. La cessation des activités volontaires permet aux tissus d'éliminer les déchets du métabolisme et de réparer l'usure cellulaire que cause la fatigue mentale et physique. D'autre part, il semble que la croissance s'effectue pendant les heures de sommeil. L'enfant endormi est un exemple admirable de parfait relâchement. Les muscles sont détendus, la respiration profonde et régulière; la circulation périphérique accrue lui met le rose aux joues. Dépensant abondamment ses énergies pendant le jour, l'enfant a besoin de longues heures de sommeil ininterrompu pour récupérer ses forces. Plus il est jeune, plus sa croissance est rapide, et plus longtemps il doit dormir. Durée du sommeil. Le nouveau-né dort à peu près 22 heures sur 24, ne s'éveillant que pour boire. Porté dans son berceau immédiatement après la tétée, le nourrisson ne tarde pas à s'endormir. Si les tétées sont données à heures fixes, il se réveille également à heures fixes. La régularité de son sommeil est en relation étroite avec la régularité des repas. Pendant tout le premier semestre, il continue à dormir 20 heures par jour, s'éveillant un quart d'heure ou une demi-heure avant le repas. Ce repos prolongé est la condition indispensable du développement extraordinairement rapide du cerveau et du système nerveux au cours de la première année de la vie. A un an, l'enfant dort seize heures qui se répartissent entre un long somme de douze à treize heures la nuit et deux heures, l'une dans la matinée, l'autre l'après-midi; à deux ans, il dort quatorze heures, la sieste du matin étant supprimée; à quatre ans, douze heures; à huit ans, onze heures; à douze ans, dix heures; à seize ans, neuf heures. La durée de la sieste de l'après-midi diminue progressivement de deux à trois heures à un an jusqu'à une demi-heure à cinq ans. Après cet âge, elle cesse d'être nécessaire. Ceci ne sont que des moyennes qui doivent être adaptées à chaque constitution. L'enfant bien réveillé se réveille spontanément. Devoir l'éveiller le matin indique qu'il n'a pas assez dormi et qu'il faut le mettre au lit plus tôt le soir. On veillera à ce qu'il ait le nombre d'heures de sommeil nécessaire au moment où il est réveillé par le lever de la famille. Au moins jusqu'à l'âge d'école, il devrait pouvoir dormir jusqu'à ce qu'il s'éveille spontanément. En été, la plupart des jeunes enfants s'éveillent tôt. Au cours de la deuxième année ils dorment volontiers de neuf à dix heures du matin et pendant les heures les plus chaudes de l'après-midi, de 1 à 3 heures. Il convient de les mettre au lit à 6 heures du soir, après la promenade, quelques ébats, le bain et le dernier repas. Par beau temps, les siestes se feront de préférence en plein air, mais à l'ombre, à l'abri des chauds rayons du soleil. Un drap ou une couverture par temps frais, suffiront pour couvrir l'enfant. Le petit front baigné de sueur indique que l'enfant est trop couvert. Une moustiquaire peut être nécessaire pour le protéger des insectes. Jusqu'à quatre ans au moins, une sieste l'après-midi est indispensable aux petits pour éviter en fin de journée un état de fatigue nerveuse préjudiciable. Elle doit être placée suffisamment tôt pour que les enfants éprouvent à nouveau le besoin de dormir à l'heure fixée pour le coucher et, d'autre part, laisser disponibles, en hiver, les premières heures ensoleillées de l'après-midi pour la promenade. L'heure en sera choisie avec discernement, le repas de midi étant fixé relativement tôt. Le petit sera partiellement déshabillé pour être incité au sommeil. A quatre ou cinq ans, lorsqu'il cesse d'éprouver le besoin d'une sieste l'après-midi, celle-ci sera rendue facultative. On laissera l'enfant se reposer tranquillement avec un jouet ou un livre d'images. Certains jours de plus grande fatigue, il s'endormira spontanément. Après cinq ans, la sieste est inutile aux enfants bien portants. Elle contrarie le rythme de sommeil monophasique acquis naturellement au cours de la croissance. Mieux vaut une activité tranquille après le repas aux heures chaudes des journées d'été, laissant facultative la possibilité de s'étendre quelques moments. L'enfant qui dort trop peu est pâle, fatigué, irritable. Il a perdu la fraîcheur et la spontanéité qui font le charme de son âge. La résistance à l'effort (examens !), aux infections, aux accidents, est diminuée. Son manque d'attention et de concentration peut-être pris pour un débordement d'activité. Ce n'est pas seulement la durée du sommeil mais aussi sa qualité qui importe. Il ne peut être réparateur que si le sang est chargé abondamment de l'oxygène nécessaire à la combustion des déchets cellulaires. Donc, fenêtre ouverte toute la nuit, hiver comme été ! si la température extérieure est basse, il suffit d'un interstice de quelques centimètres pour assurer le renouvellement de l'air. Que l'enfant soit bien couvert et chaudement vêtu, et le lit éventuellement chauffé avant le coucher. La régularité de l'heure du coucher permet à l'organisme l'utilisation optimale des heures passées au lit pour la restauration des énergies dépensées. Il se crée en effet un automatisme d'assoupissement immédiat et profond. Comme toutes les fonctions naturelles, le sommeil tend à adopter un rythme déterminé, et le réveil à se produire à heure fixe. Aussi le sommeil perdu en se couchant un soir plus tard que d'ordinaire n'est-il pas rattrapé le lendemain matin. On ne saurait assez favoriser l'habitude de se coucher tôt; elle permet le réveil spontané et matinal et rend possible la ponctualité à l'école d'abord, au travail plus tard. La plupart d'entre nous ont adopté un rythme de vie artificiel et absurde: encore debout longtemps après la nuit tombée, encore endormis tandis que le soleil luit depuis plusieurs heures. Or, ce sont les heures de sommeil prises la nuit, à l'unisson avec le repos de la nature, qui sont les plus réparatrices. (A suivre) |
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