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L'apprentissage du travail intellectuel

Quelques conseils à ceux qui étudient dans une école secondaire

Un des soucis principaux des maîtres et professeurs des écoles primaires et secondaires est la réussite des enfants ou des adolescents qui leur sont confiés. Ils font tout leur possible pour que ceux-ci obtiennent les résultats exigés pour passer dans la classe suivante ou recevoir leur certificat de fin d'études ou leur diplôme de maturité ouvrant les portes des études universitaires. Mais cette bonne volonté des membres du corps enseignant n'est pas suffisante. Il est désirable que les élèves présentent certaines qualités pour mener à bonne fin leurs études et entrer dans la carrière des «travailleurs intellectuels». Ces qualités, chacun les connaît plus ou moins: la mémoire, l'attention et la concentration, la confiance en soi, enfin le goût du travail. Sont vraiment indispensables: une intelligence moyenne, une pensée capable de saisir les notions abstraites, de faire des hypothèses et d'en tirer des conclusions. Enfin, il faut encore pouvoir obéir à une discipline intellectuelle, corporelle et morale. Si le jeune homme ou la jeune fille, de l'avis de ses professeurs ou de son médecin ou de toute autre personne compétente n'est vraiment pas doué pour les études secondaires ou supérieures, il faut avoir le courage de l'orienter dans une autre voie. On peut être parfaitemment heureux et remplir noblement sa tâche en pratiquant un métier manuel ou artisanal. Il y a un snobisme, une vanité ou un orgueil mal placé à vouloir forcer un enfant, qui n'est manifestement pas muni des dons nécessaires, à faire des études qui le dépassent et le rendent malheureux.

Très tôt l'adolescent qui veut étudier doit être mis au courant de certaines habitudes d'ordre et de méthode pour acquérir cette qualité indispensable: avoir des idées claires et savoir ordonner ses pensées.

Le travail scolaire se fait en plusieurs temps: il y a le travail en classe, le travail à domicile et enfin la contemplation au-dehors dans la belle et grande Nature. Le rôle du maître est de diriger le travail en classe; c'est donc du travail à la maison qu'il convient de dire quelques mots.

Chaque écolier doit établir un horaire personnel de travail à domicile afin de ne pas gaspiller ses heures libres. L'emploi de ce temps est individuel et dépend des capacités intellectuelles. Tel esprit plus doué pour les langues devra consacrer davantage de temps aux mathématiques, alors que pour tel autre ce sera au contraire, l'étude d'une langue qui exigera temps et persévérance.

Pour l'élaboration de cet horaire de travail personnel chacun doit connaître ses «heures d'or». J'entends par là qu'il existe pour chacun, au cours de la journée, deux à trois heures privilégiées où le travail intellectuel est plus facile, où apprendre et travailler ses cours procurent une joie profonde. Dès le printemps ce seront, pour beaucoup, les heures du matin. A ce moment tout est encore calme, l'air est frais et subtil, l'esprit reposé et dispos.

Voici un exemple pour le cadre de l'horaire que chacun remplira selon ses nécessités. Après la sortie de l'école vers 16 ou 17 heures, un moment de détente, puis travail de 18 à 19 heures. Après le repas du soir et selon l'âge, travail de 20 h. 30 à 21 h. 30 ou tout au plus jusqu'à 22 heures. Cela représente 2 heures à 2 heures et demie de travail par jour. Il faut trouver, entre le jeudi, le samedi et le dimanche une tranche de 4 heures ou 2 périodes de 2 heures pour atteindre un total d'environ 15 heures de travail personnel par semaine. Dès que la saison le permet, les «heures d'or» du matin - de 6 heures à 7 heures et demie par exemple - pourront remplacer les heures de fin de journée. Celles-ci seront utilisées pour un sport éventuel, tennis ou promenade.

L'horaire établi, il faut garder les «heures d'or» pour le travail créateur ou pour les disciplines qui demandent un sérieux effort: mathématiques, latin, grec, physique. Pour apprendre les mathématiques, la géométrie ou la physique, il ne faut pas se contenter de lire son cours. Cela est insuffisant. Il faut refaire, crayon à la main, les démonstrations vues en classe. Il faut changer les lettres des figures géométriques et même orienter celles-ci autrement sur le papier. Il ne suffit pas d'apprendre les démonstrations générales par coeur, il faut encore bien comprendre ce qu'elles veulent dire. Pour cela l'invention de cas particuliers concrets est utile et nécessaire pour une bonne compréhension du théorème ou de la loi à connaître.

Les instants de courte durée, de dix minutes à une demi-heure, peuvent être employés avec grand profit pour la mémorisation, car ce que l'on a compris pendant les «heures d'or», doit encore être mémorisé. Sans mémorisation, les notions même bien comprises retournent au néant. L'éducation de la mémoire repose sur un ensemble de procédés que chacun peut inventer ou retrouver: il y a les associations, les repères caractéristiques, l'ordre alphabétique ou numérique. Celui qui veut réellement travailler inscrira ses mots, son vocabulaire, ses théorèmes sur de petits cartons maintenus à portée des yeux, cartons qu'il pourra retourner en cas de doute.

Une fois les notions comprises et mémorisées, il faut se constituer un fichier pour les questions importantes plus ou moins étendues et un formulaire renfermant, dans un ordre à établir, les principales formules de mathématiques, de géométrie, de physique et de chimie. Je connais bien des intellectuels qui consultent volontiers, vingt ans plus tard, leurs petits carnets où ils ont consigné formules et lois. Et beaucoup de mes anciens élèves de la section classique, qui ont fait des études de lettres et qui sont journalistes, me remercient pour les notions de sciences qu'ils ont acquises et qui leur permettent de comprendre les indications techniques qu'ils entendent au cours de leurs reportages.

Il est bien évident que l'adolescent qui fait ses études dans un établissement secondaire a un gros effort à fournir. Sauf pour des êtres privilégiés, marqués dès leur plus jeune âge pour un travail créateur - les mathématiciens, les poètes et les musiciens - le travail intellectuel: acquérir une culture générale et une méthode de travail, savoir penser clairement, pourrait presque être considéré comme antinaturel. Le jeune collégien doit être constamment encouragé et soutenu par ses parents. La mère veillera à ce que les conditions matérielles - chambre de travail silencieuse - et morales soient les plus favorables. Père et mère suivront son travail et commenteront les questions littéraires, historiques ou scientifiques.

Ils veilleront sur le danger que présentent les mauvais camarades. Il y a en effet, celui qui peut entraîner leur enfant à commettre des actes que la morale réprouve. Il y a celui qui se vante de ne pas travailler et de réussir juste à la limite. Une vigilante attention est ici de rigueur pour que le jeune homme ou la jeune fille échappe à une influence néfaste.

Dans le très bon livre de Jean Flory «Simples conseils pour étudier» (édit. Spes, Paris) nos jeunes collégiens trouveront une gerbe de conseils et de règles utiles donnés concrètement, et avec humour. Ils saisiront vite l'intention de l'auteur qui en groupant ces conseils aimerait contribuer «à faire disparaître le type classique du potache sordide et geignard qui prépare une vie sans dignité par une adolescence sans joie».









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