Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Les troubles du sommeil *

Chaque mère considère comme une «bénédiction» celui de ses petits qui n'a pas de peine à s'endormir et dort d'une traite jusqu'au matin. Mais le sommeil des enfants est loin d'avoir toujours le calme et la sérénité proverbiale. Un lit froid, un repas trop lourd ou trop copieux le soir, une sieste trop tardive, le manque d'exercice physique rendent l'assoupissement difficile. Si l'insomnie proprement dite n'existe pas chez l'enfant, des douleurs (mal de dents, mal d'oreilles, coliques intestinales, etc.) des démangeaisons (eczéma, oxyures, piqûres d'insecte contre lesquelles une pommade antiprurigineuse rendra de grands services) ou encore une maladie fébrile peuvent troubler son sommeil. Des peines morales peuvent le tourmenter: situation familiale instable, angoisses, remords, difficultés scolaires, inquiétudes lors de la préparation des compositions. On l'aidera en l'incitant à confier ses soucis et ses chagrins avant de se coucher, à une personne qui a sa confiance.

... A la base de l' «insomnie» du petit enfant, se trouve souvent l'anxiété d'être séparé des parents. Le sentiment d'insécurité de l'enfant peut provenir du manque de tendresse de l'un des parents à son égard, ou d'une séparation traumatisante antérieure. Une opération, un séjour à l'hôpital, l'arrivée dans la famille d'un nouveau bébé auquel sont accordés, par la force des choses, plus de temps et de soins qu'à l'aîné, et l'enfant s'imagine tenir maintenant moins de place dans l'affection de ses parents. C'est principalement la nuit, lorsque les intérêts concrets de la journée ont disparu, que les émotions prennent le dessus, l'enfant s'agite, ne peut dormir, en proie à ses sentiments de détresse ou de jalousie.

Très souvent cependant l'insécurité de l'enfant ne provient pas d'un manque d'affection, réel ou imaginaire. Les jeunes enfants, même les bébés, sont extrémement sensibles à l'anxiété de leurs parents. Si ceux-ci ont des appréhensions, des soucis, vivent dans une situation tendue, le petit le ressent; il est d'autant plus frappé par les expressions du visage et l'intonation de la voix que le sens des paroles lui échappe encore. L'insécurité qu'il éprouve lui fait craindre la solitude et l'obscurité, et détermine son refus de dormir; son sommeil agité est interrompu par de brusques réveils où il veut s'assurer de la présence de ses parents.

Pour venir à bout de l'insomnie, il faut découvrir l'origine de cette insécurité et y remédier, ce qui exige des parents une nouvelle attitude vis-à-vis de l'enfant et souvent vis-à-vis de leurs propres problèmes. Les mesures disciplinaires sont ici sans effet. De grands efforts pour réconforter le petit et l'encourager à dormir aboutissent à un échec; ils augmentent son anxiété parce qu'il sent l'inquiétude des adultes. Il peut aussi éprouver de la satisfaction d'être ainsi l'objet de leur intérêt, ce qui favorise les récidives. Lorsque les scènes au moment du coucher se sont répétées pendant des semaines ou des moi, il faut une grande persévérance pour rétablir l'ordre.

... Si l'enfant se réveille et appelle la nuit, on ira à lui aussitôt mais sans hâte, on lui parlera calmement et doucement. Il se rassurera en voyant la tranquillité des parents. On ne le prendra dans les bras que tout au plus quelques minutes s'il est très effrayé. On refera un peu son lit et on le quittera avec une petite tape affectueuse, même s'il continue à pleurer. A aucun prix, les parents ne prendront l'enfant dans leur lit pour le réconforter. C'est encourager la formation d'une habitude aussi nuisible à son repos qu'au leur. De tels épisodes peuvent se renouveler plusieurs fois par nuit chez un enfant généralement instable et mettre les parents à bout de nerfs. Dans ce cas, les sédatifs peuvent être nécessaires quelques soirs de suite pour couper un cercle vicieux. En général, il faut les proscrire à cause de leur toxicité relative et de l'action inhibitrice qu'ils exercent sur l'intelligence et la spontanéité.

Le refus d'aller au lit constitue un problème différent selon qu'on a affaire à un écolier ou à un petit enfant. Chez les plus grands, c'est l'aboutissement du manque de décision des parents pendant des années. L'habitude de se coucher à heure fixe doit être inculquée à l'enfant avec fermeté, en lui faisant comprendre qu'il ne s'agit pas d'une décision arbitraire mais d'une règle d'hygiène salutaire à la santé.

... Aller au lit (être mis dans une pièce obscure), ne doit jamais constituer une punition. Que les adultes ne se vantent donc pas de passer une soirée agréable tandis que les enfants dorment et qu'ils veillent à ce que l'écho de leurs distractions ne parviennent pas aux petits.

Mettre les enfants tôt au lit offre à la mère une détente bien nécessaire à la fin de la journée, mais il faut se garder de donner aux enfants l'impression que l'on veut se débarrasser d'eux. On leur consacrera quelques moments à l'occasion du coucher, et si l'habitude d'aller dormir chaque soir à la même heure est bien acquise, nulle scène ne surgira quand la pendule marquera le passage du «marchand de sable».

... En veillant à ce que l'heure du coucher se passe dans une atmosphère de calme, d'affection et de bonne humeur, les parents assureront à leur enfant le sommeil réparateur qui est l'une des bases de sa santé, de sa fraîcheur, et donc de son bonheur.


* Voir «Entretiens sur l'Education» n° 12, décembre 1951.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève