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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURLes relations entre l'école et la famille On a depuis longtemps dépassé l'idée que la famille éduquait et que l'école instruisait. Si d'autre part, c Voici comment M. René Jotterand, inspecteur d'école, s'exprime (1): «La plupart des membres du corps enseignant ont compris la nécessité d'une prise de contact avec les parents de leurs élèves. Les entretiens entre maîtres et parents sont fréquents; ils sont souvent occasionnels et dus, assez fréquemment, à l'initiative des parents. Lens l'ensemble, le corps enseignant se déclare satisfait des relations entretenues avec les familles, tout en déplorant l'indifférence d'une petite minorité de parents. L'entretien doit-il avoir lieu à l'école ou au domicile des parents ? Les réponses varient. La plupart des instituteurs voient divers inconvénients à une visite faite au domicile de la famille et préfèrent recevoir les parents à l'école. Ils redoutent de paraître indiscrets en se rendant chez l'enfant et se sentent plus à l'aise dans leur classe pour discuter. Je tiens pourtant à relever l'expérience faite, dans ce domaine, par l'un d'entre eux: «Dans les deux premiers mois de l'année scolaire, je faisais une visite à tous les parents de mes nouveaux élèves. C'était une prise de contact utile. J'avais ainsi une connaissance du milieu. Je me suis rendu compte que le fait de me présenter, de dire ce que je m'efforçais d'obtenir des enfants, conduit les parents à avoir une attitude bienveillante à mon égard. Je suis convaincu que cette façon de faire m'a permis d'éviter bien des causes de conflits. Lorsque j'ai eu des cas difficiles à régler, j'ai toujours pu discuter avec des personnes qui étaient prêtes à me faire confiance... Lorsqu'un de mes élèves était absent depuis plus de trois jours, je me rendais à son domicile pour marquer mon intérêt. Je me suis rendu compte des conséquences heureuses de ces petites visites.» Quel que soit le lieu de l'entrevue, il faut marquer l'importance primordiale du contact personnel entre les parents et le maître. Rien ne peut remplacer cette forme essentielle de collaboration. Elle exige de l'instituteur qu'il sache concilier fermeté, tact et compréhension. Si ces éléments psychologiques ne font pas défaut, il est exceptionnel que de telles rencontres ne donnent pas, provisoirement, du moins, d'excellents résultats. Des instituteurs, et notamment la majorité des institutrices enfantines, organisent des réunions de parents dans leur classe. Voici une expérience signalée par un inspecteur primaire: «Le maître a convoqué les parents à 20 h. dans sa classe. Les parents ont occupé le pupitre de leur fils, signalé par un discret petit carton. Le travail de la journée était encore inscrit au tableau noir, Le maître a exposé très simplement quel était son travail, ses difficultés, ses soucis et surtout ce qu'il attendait des parents. Il a expliqué en détail comment il entendait que les devoirs à domicile fussent exécutés. Une intéressante discussion a suivi. Presque tous les parents assistaient à la réunion». Et M. Jotterand de conclure: «La réunion de parents dans le cadre de la classe me paraît hautement souhaitable». M. Jotterand insiste encore sur quelques points:... «Ce n'est pas au moment où quelque chose ne va pas» qu'il faut convoquer les parents de l'enfant, c'est avant, au début de l'année scolaire. Maîtres et parents devraient faire connaissance dans les trois premiers mois de l'année scolaire. Certains élèves sont réputés difficiles; le maître devrait voir leurs parents parmi les premiers, alors que le ciel scolaire est encore dégagé de tout nuage. Le lieu de l'entretien est laissé au choix du maître. Mais il ne faut pas sous-estimer les avantages réels que présente une visite au domicile de l'enfant. Rappelons ces lignes d'un instituteur: «Je regrette de n'avoir pas fait chaque année ces visites qui vraiment nous ouvrent des horizons et nous engagent à l'indulgence; certains enfants vivent dans des milieux misérables et leur vie comporte peu de bonheur. Il faut s'efforcer, pour ceux-là surtout, de rendre l'école attrayante.» Lorsque le comportement ou le travail d'un enfant justifie un nouvel entretien avec ses parents, il ne faut pas tarder à les convoquer. Le temps qui passe ne fait souvent qu'envenimer les choses et un jour vient où ce sont les parents qui prennent l'initiative de se plaindre ou de formuler des griefs.» Il est heureux de constater que les membres du corps enseignant ont compris l'importance des relations entre l'école et la famille, et de savoir qu'ils cherchent à les développer et les renforcer. Mais pour que toutes ces bonnes volontés portent leurs fruits, il faut encore que, de leur côté, les parents soient convaincus que ces relations pourront éviter bien des malentendus, permettre au maître une meilleure compréhension du comportement de ses élèves et apporter à ceux-ci plus de joie dans leur vie scolaire. Il est donc indispensable que les parents fassent aussi un effort, qu'ils surmontent l'ennui ou le dérangement qu'une visite au maître peut leur occasionner afin d'établir un contact dont leur enfant sera le premier à bénéficier. (1) Le Département de l'Instruction Publique de Genève vient de publier sous le titre «Problèmes scolaires» des études sur quelques points particulièrement à l'ordre du jour actuellement. De l'une d'elles, consacrée aux relations entre l'école et la famille, faite par M. René Jotterand, inspecteur d'école, nous extrayons des passages capables d'intéresser nos lecteurs. Cette brochure peut être empruntée à notre bibliothèque circulante. |
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