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Le Centre de Culture populaire de l'Union pour la lutte contre l'analphabétisme dans le Sud de l'Italie

Les statistiques nationales italiennes de 1931 relèvent que le phénomène de l'analphabétisme est particulièrement grave dans les régions de la Lucanie 46 %, de la Calabre 48 %, de la Sicile 40 % et de la Sardaigne 36 %.

La guerre, avec ses ravages, ses destructions d'édifices scolaires, la misère et le chômage, n'a pas contribué à une efficace amélioration du Sud de l'Italie.

En 1947, un groupe de jeunes pédagogues romains s'est constitué et a créé l'«Unione Nazionale per le Lotta contro l'Analfabetismo». Cette «Unione» avait pour but de veiller à ce que la loi sur l'instruction primaire obligatoire de 6 à 14 ans soit réellement appliquée, et d'instruire les citoyens de plus de 14 ans qui ont échappé à cette loi.

L'«Unione», pendant sa courte mais intense activité de ces quelques années, a commencé par la campagne contre I'analphabétisme. Dans ce but, elle a créé des comités en Lucanie et peu de temps après 291 cours pour analphabètes ont été institués dans cette région; après quoi, l'activité s'est étendue à la Calabre. En même temps que l'«Unione» a organisé ses cours, le Ministère de l'éducation publique a ouvert, sur décret législatif, les Ecoles populaires contre l'analphabétisme.

Ces cours duraient cinq mois pendant l'hiver. Ensuite, l'«Unione» fit une enquête de caractère psychologique parmi les élèves des Cours populaires en Lucanie. A la demande: «Que désires-tu à la fin de ce cours?» beaucoup d'entre eux ont répondu: «Je voudrais encore écouter la voix de mon instituteur» ou «que l'école ne m'abandonne pas» ou «que l'école ne finisse pas». En effet, quatre à cinq mois de cours populaires suffisent à peine pour l'acquisition de la lecture et de l'écriture, et si durant des mois, les paysans échangent chaque jour le crayon contre la pioche, tous leurs efforts sont anéantis. Ainsi l'«Unione» a créé en 1949 les cinq premiers Centres de Culture populaire qui sont aujourd'hui au nombre de 48 dispersés dans les villages de la Lucanie, de la Calabre, de la Campagne et de la Sardaigne,

L'«Unione» prépare en collaboration avec l'Aide Suisse à l'Europe des jeunes instituteurs méridionaux pendant des cours de quatre semaines à l'Ecole normale de Locarno. Le premier a eu lieu en été 1948 et a pu se répéter chaque année.

Le Centre de Culture populaire représente aujourd'hui une source nouvelle au point de vue éducatif, culturel, social et humain. Il est ouvert à tous ceux ayant dépassé 14 ans. Nous trouvons bien souvent trois générations: grands-pères, pères et fils, les uns à côté des autres, penchés sur leurs cahiers, tenant, dans leurs mains durcies par le travail, le crayon pour copier les premiers caractères.

La plupart d'entre eux sont des paysans et bien souvent leurs champs dispersés se trouvent à une distance de deux à trois heures de marche du village. Ils se lèvent à l'aube pour s'y rendre et ne les quittent qu'après le coucher du soleil. Aurions-nous après des journées de 12 à 14 heures de travail si dur, cet enthousiasme pour nous rendre au Centre, pour y apprendre, pour nous y «améliorer», comme on les entend si souvent dire ?

A côté des cours pour analphabètes et semi-analphabètes, il y a la Section culturelle. Son programme se base entièrement sur les demandes faites par les participants du Centre: «Pourquoi le riz ne pousse-t-il pas dans nos régions? Pourquoi le jour est-il suivi de la nuit? Pourquoi les peuples ne parlent-ils pas tous la même langue?» Si une question n'est pas du ressort de l'instituteur, celui-ci demande la collaboration du médecin, du curé, de l'avocat du syndic communal, de l'ingénieur agronome et même du maréchal de carabiniers. Les participants aussi collaborent à la réponse à ces questions. Ainsi un ancien prisonnier de guerre, qui est paysan, donne des leçons d'anglais à ceux qui veulent émigrer, un autre paysan expérimenté dans le domaine agricole donne des leçons agraires. Dans un Centre, la fréquentation des cours est si élevée que les instituteurs ne peuvent assurer à tous un enseignement complet et deux jeunes gens de 15 et 17 ans enseignent à un groupe d'adultes, les premières notions de la lecture et de l'écriture. N'oublions pas que tout ce travail est volontaire.

Le Centre devient un animateur dans tous les domaines. Le travail manuel développe le sens communautaire. Le champ d'expérimentations agricoles attire surtout les paysans, les cours de coupe, de couture et de broderie sont institués à l'intention des jeunes filles et des femmes, et la musique et le chant sont aimés de tous. Les collaborateurs du Centre sont souvent les interprètes de la population auprès des organisations d'assistance.

Dans bien des Centres, cette solidarité toujours plus profonde les a poussés à résoudre eux-mêmes les problèmes urgents de leur village. Ainsi en Lucanie, dans un petit village de montagne, les particpants ont transformé, en 500 jours de travail gratuit, un sentier long de 7 km. en une route praticable; ceci leur a permis d'être reliés à la route de province et d'organiser un service d'autobus. Cette liaison avec le monde est d'une importance énorme pour eux, car elle favorise leur évolution sociale et économique.

Dans un village de la Calabre, la Commune a mis à disposition un terrain pour y bâtir un Centre. L' Aide Suisse à l'Europe a attribué un crédit pour le matériel de construction, mais ce sont les participants qui, en 2200 journées de travail volontaire, ont construit leur Centre.

Ce mouvement de la lutte contre l'analphabétisme, parti d'un petit groupe de pédagogues a fait boule de neige dans le Sud de l'Italie. Grâce à de jeunes instituteurs, tous unis et soutenus par une grande solidarité humaine et une foi puissante en un avenir meilleur, ce mouvement promet la renaissance de l'Italie méridionale.









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