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L'orthographe de nos enfants

Je connais bien des mamans qui, pendant les vacances ou le soir, après l'école, font faire à leurs enfants des dictées, parce qu'ils sont «faibles» en orthographe et que leurs notes scolaires les désolent.

A ces mamans, je voudrais donner quelques petits «trucs» que j'ai expérimentés maintes fois auprès d'enfants isolés (et non pas auprès de classes) et toujours avec de bons résultats.

Nous devons nous persuader et toujours nous souvenir que l'enfant n'apprend et ne retient que ce qui l'intéresse, ce qu'il désire apprendre ou ce qu' il a acquis par un effort personnel; et en cela, il ne diffère en rien de l'adulte... Pour que l'enfant retienne une leçon ou une explication, il faut qu'il soit mis d'abord en appétit de savoir, qu'il soit amené à se poser des questions.

... Dictons à l'enfant un texte très court (ce n'est pas la dictée qui est importante, mais sa correction), un texte attrayant tiré d'un livre pour enfant, imprimé en gros caractères. La dictée finie et relue, sans rien corriger ni souligner, notons dans la marge, le nombre de fautes que contient chaque ligne. Rendons la dictée à l'enfant et proposons-lui de trouver lui-même quelles sont ses fautes. Il commencera à se poser des questions. Otons-lui ensuite sa feuille, donnons-lui le texte imprimé qui lui a été dicté. Une fois qu'il aura bien considéré le texte imprimé et sans faute, ôtons-lui le livre et rendons-lui sa feuille pour qu'il puisse corriger les fautes qu'il a découvertes. Il n'arrivera probablement pas à corriger toutes ses fautes du premier coup. Nous recommencerons donc autant de fois que cela sera nécessaire à lui montrer le texte imprimé. Il est essentiel que l'enfant n'ait jamais les deux textes en même temps sous les yeux. Il faut qu'il soit obligé de faire un effort pour se rappeler en regardant sa feuille comment les mots du livre sont écrits, et en regardant le livre, comment il a bien pu les écrire autrement. Ainsi tout naturellement l'enfant se pose des questions et nous en pose: «Pourquoi écrit-on... ? Pourquoi n'écrit-on pas...?» Il est amené d'autre part à faire un effort pour se rappeler l'orthographe d'un mot afin de pouvoir le corriger sur sa feuille. L'effort qu'il fait fixe ce mot dans sa mémoire. L'enfant, tout naturellement, d'une dictée à l'autre, cherche à se surpasser pour finalement parvenir à trouver toutes ses fautes après une seule lecture du texte imprimé.

... Mais votre dictée n'est pas finie; il s'agit d'expliquer, de répondre aux questions que se pose l'enfant, de telle façon qu'il ne refasse plus les mêmes fautes. Considérons d'abord les fautes de réflexion (accord des verbes, confusion entre infinitif et participe, entre «a» et «à», «on» et «ont», «et» et «est»). Ces fautes doivent être aisément corrigeables chez l'enfant.

Pour cela, il faut faire réfléchir l'enfant, lui poser des questions sur la fonction des mots dans la phrase. Ce «à», à quoi sert-il ? que veut-il dire ? par quoi peut-on le remplacer? Posons ces questions jusqu'à ce que l'enfant sente que les verbes, les participes, les adverbes sont comme des personnes différentes, jouant des rôles différents, inconfondables, dans la phrase. Chacun a sa personnalité, sa mission à remplir, il faut donc que l'enfant les sente vivants.

... Pour les fautes purement orthographiques, il s'agit, si cela est possible, d'expliquer l'écriture par l'étymologie ou par d'autres mots de la même famille. Je pense qu'il faut surtout que ce mot difficile ne reste pas isolé, mais qu'il soit lié à d'autres dans la tête de l'enfant.

Faisons donc de petits jeux où l'enfant doit trouver rapidement tous les mots de la même famille qu'il connaît, ou des mots ayant le même radical ou la même terminaison: s'il écrit interminable avec «ain», faisons-lui trouver: interdit, interne, interrompre, etc., jusqu'à ce que le mot difficile fasse partie d'une famille que l'enfant connaît. Ces exercices ne sont pas possibles avec tous les mots. Ces derniers devront se fixer dans la mémoire petit à petit par observation du texte imprimé et l'effort que l'enfant fait pour trouver et corriger ses propres fautes.

Vous allez me dire que tout cela prend bien du temps et que vous êtes constamment bousculée. Répétons donc qu'il suffit de dicter sept à huit lignes à la fois. Il faut consacrer tout le temps possible à la correction. Pendant que celle-ci se fait, ayez votre ouvrage en mains: l'enfant ne doit pas être bousculé, il faut le laisser chercher ses fautes et se creuser la tête aussi longtemps que c'est nécessaire... Du reste, en éducation, il ne faut pas être pressé, si l'on veut parvenir à un résultat. C'est un calcul absolument faux que de penser qu'on gagne du temps en faisant un exercice vite et mal, en dictant par exemple un texte qu'on se hâte de corriger soi-même, pour expédier une corvée. En réalité, c'est à ce moment-là qu'on perd son temps et l'enfant, le sien.

Je suis persuadée que si vous avez de l'entrain, un «brin» d'imagination, si vous vous préoccupez toujours de faire chercher et travailler l'esprit de votre enfant, celui-ci attendra avec impatience le moment de la dictée qu'il considérera comme un jeu.

A ce moment-là, vous verrez ses progrès !









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