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Fleurs et fruits

«Fais de ton mieux, c'est le mieux que tu puisses faire», disait Baden-Powell à ses chefs éclaireurs. Transposée dans nos vies de femmes, cette parole ne signifierait-elle pas: «Tire le meilleur parti de toute circonstance, même la plus prosaïque» ?

Je pensais à cela en rentrant du marché, tirant derrière moi ma petite charrette chargée de fruits, de légumes et de fleurs. Le marché ! «Quelle perte de temps, disent les unes, et quel malheur que la santé de nos familles... et de notre porte-monnaie, nous oblige à y consacrer tant de soin.»

Et pourtant... A y regarder de près, quelle bénédiction dans nos vies haletantes, si peu propices à la réflexion, si pauvres en occasions de solitude, quelle bénédiction que ces deux courses à pied, sans téléphone, sans visites, sans interruption, en tête-à-tête avec nos pensées ou notre adoration.

Et quelle richesse dans le contact humain avec les vendeuses! «Qu'est-ce qu'il y a grand'mère?» dis-je à une brave vieille aux yeux rougis par les pleurs (car je lui dis toujours grand'mère et elle me dit ma toute petite): «Grand-père est mort, me répond-elle, et je suis si seule après 54 ans de mariage». Et c'est toute la détresse de la solitude... «Ça va?» dis-je à une autre. «Oh! vous pensez, mes quatre petits-enfants rentrent demain; je suis toute folle de joie». Et c'est la vision d'une belle vie de famille !...

Le marché, c'est aussi, c'est peut-être surtout, la joie des yeux à cause des fleurs ! C'est tour à tour une chanson, lorsqu'apparaissent les fleurs de printemps: primevères, crocus, petits cyclamens sauvages, dents de chiens, etc.; puis un beau quatuor avec la venue des tulipes et des iris, des narcisses et des jonquilles; et enfin en automne la grandiose symphonie des chrysanthèmes ! Nous pouvons voir et écouter longuement, et, par les fleurs, la paix et la beauté entrent dans nos âmes.

Mais pour arriver au marché ou pour en repartir, il faut choisir la route, car il est rare qu'il n'y en ait qu'une. Certaines sont laides et banales, bordées de magasins peu inspirants. D'autres peuvent, elles aussi concourir à nous donner une vision de paisible beauté. Il va bien sans dire que je ne puis m'accorder les tapis du magasin devant lequel je passe deux fois la semaine ! Mais pratiquant les judicieux conseils que Georges Duhamel nous donne dans «La possession du monde», j'emporte en moi la musique des rouges et des bleus, la paix des blancs et des verts et des roses, la rudesse des bruns et des ocres.

Peu importe la légèreté du porte-monnaie, ce dont nos yeux sont emparés, c'est le trésor que nul ne nous ravira.

Vous voyez que le marché n'est pas, en soi, une corvée ! C'est une richesse et une bénédiction! Oui, une bénédiction, même si, au lieu de la petite voiture contenant nos provisions, nous avons une poussette dans laquelle frétille notre cadet, heureux de faire une gymnastique désordonnée pour arriver à mettre sous ses dents une pomme ou une carotte; même si nous traînons par la main la fillette à laquelle les vendeuses offrent fruits, biscuits, rondelles de saucisson et le reste ! C'est l'occasion d'apprendre à un enfant à voir la beauté et la bonté répandues autour de lui, et à savoir dire - poliment et fermement - «Non merci, Madame», ou «Je le garde pour le dessert», l'occasion de développer le sens social, la compréhension des autres.

Vu sous cet angle, le marché n'est plus un ennui, mais une joie... et il ne prend pas plus de temps pour tout cela!









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