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L'acquisition de la parole et les retardés du langage.
Le développement de la parole ne se fait pas toujours de façon harmonieuse et normale. Chez certains enfants, les progrès accusent de la lenteur, ce qui somme toute n'est pas grave puisqu'ils se réalisent tout de même. Chez d'autres jeunes sujets par contre l'éclosion du langage peut être contrariée ou même empêchée par différents obstacles.
Les divers troubles du langage peuvent se répartir en trois groupes: défauts d'articulation et d'émission (qu'il y ait malformation organique ou non), bégaiement, retard dans l'acquisition du langage.
Seul ce dernier groupe retient l'attention de l'auteur dans une courte étude publiée par Pro Infirmis et dont nous reproduisons quelques extraits.
«Il n'est pas rare de rencontrer un enfant de six, sept ou huit ans qui ne peut s'exprimer intelligiblement. Il n'est alors compris que par ses parents ou mieux encore par ses frères et soeurs. A six ans, quand il est temps d'entrer en classe, de graves problèmes se posent.
Peut-on faire quelque chose pour ces petits? Que peut-on faire? Quelle que soit la cause d'un retard, il existe toujours un remède et à moins que l'enfant ne soit un gros arriéré, incapable même de manger seul, on peut lui donner la joie de parler.»
Ces retards de la parole seront traités différemment, selon les causes qui les ont déterminés. Ceci nous amène tout naturellement à une classification du retard quant à son origine:
I. Retard moteur.
II. Retard intellectuel.
III. Retard dû à une déficience de l'ouïe.
Retard moteur
Les enfants qui sont inclus dans ce chapitre sont des enfants dont le développement «moteur-kinesthésique» ne s'est pas accompli de façon normale et harmonieuse. Ces petits marchent en général très tard, leurs mouvements sont maladroits, lents. C'est seulement vers un an et demi à trois ans qu'ils commencent à ébaucher leurs premiers mots. Leur parole est incertaine, pleine de fautes. Ces enfants sont tous d'intelligence normale. Il en est parfois qui sont très éveillés. Ils possèdent le langage de réception, c'est-à-dire qu'ils comprennent parfaitement ce qu'on leur dit ou ce qui se dit autour d'eux. C'est le langage de transmission qui leur fait défaut. La «machine» ou «moteur» n'obéit pas aux commandes.
Les enfants appartenant à ce groupe parlent souvent trop vite. Avec certains d'entre eux, avec ceux qui ont été «forcés» à la maison, sans résultat d'ailleurs parce qu'on exigeait trop d'eux, il faut procéder lentement. Cela pour éviter un bégaiement. Le décalage entre la compréhension de ces sujets et leur parler est grand. Il s'en suit des perturbations psychologiques d'autant plus graves que le traitement n'a pas été commencé à temps, c'est-à-dire bien avant l'entrée en classe.
Retard intellectuel
Les enfants retardés intellectuellement présentent très souvent sinon toujours des retards dans l'acquisition de la parole... Certains présentent de graves troubles du langage parce que la misère physiologique agissant au moment de leur conception était grande. Cela a fait d'eux de petits êtres mal constitués, malades, rachitiques. Leur intelligence tout autant que leur développement physique sont fortement tributaires de cette misère.
Les enfants qui s'inscrivent dans ce groupe sont tous susceptibles de parler normalement, avec le vocabulaire correspondant à leur développement, bien sûr, mais d'une façon nette.
Le mot de passe pour parvenir à atteindre ces sujets est certainement celui de «patience». Il en faut beaucoup. Il arrive qu'un ou deux phénomènes péniblement acquis disparaissent à nouveau. Mais il faut être persévérant, ils reviennent plus rapidement que la première fois et ne s'oublient plus. Pénétrer la vie affective de ces enfants pour en extraire la substance de notre enseignement, c'est faire d'eux nos fidèles alliés.
Retard dû à une déficience de l'ouïe.
La perturbation, le déficit ou l'absence de l'audition provoquent des troubles de la parole. Une déficience importante de l'ouïe détermine un retard dans l'acquisition de la parole. Les enfants sourds ou demi-sourds sont forcément des retardés du langage.
Un orthophoniste ou logopédiste ne doit jamais négliger de vérifier l'ouïe d'un enfant qu'on lui présente. A la moindre altération il doit l'envoyer chez un médecin spécialiste. On dit souvent qu'un enfant est distrait... Il arrive que cette distraction provienne d'une ouïe insuffisante. Les parents ont parfois de la peine à en être convaincus.
Dans les cas de surdité très légère, l'enfant peut être rééduqué et suivre son école. Mais dès qu'il éprouve une difficulté à entendre ce qu'on lui dit, il doit être placé dans une maison spécialisée (institut pour sourds-parlants).
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