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Télévision: une enquête de l'Unesco (1)

Développement de la télévision.

Les premières émissions publiques ne datent que de 16 ans. Elle est une réalité concrète dans 17 pays. Les Etats-Unis ont actuellement 109 émetteurs et 17 millions de récepteurs en service. En Grande-Bretagne, en août 1952, les émetteurs desservaient environ 80% de la population. En France, il existe 2 émetteurs à Paris et 1 à Lille, le nombre des récepteurs étant d'environ 50.000. L'URRS possède 3 émetteurs à grande puissance. En Europe, plusieurs pays passent du stade expérimental à celui de l'exploitation régulière.

En Amérique latine et au Canada, la télévision a déjà une importance très grande et soulève un grand enthousiasme.

Le régime de la télévision et les programmes des émissions varient selon les traditions et la culture dechaque pays. Aux Etats-Unis, elle a un caractère essentiellement commercial, de même qu'en Amérique latine. En Grande-Bretagne, c'est la British Broadcasting Corporation qui en a le monopole.

Les expériences de télévision éducative en France.

La France a organisé des programmes destinés à l'éducation des enfants des écoles et aux adultes, ils traitent de sujets très divers: architecture, sciences, géographie et histoire. Une expérience très intéressante est celle de la «classe en images» consacrée à l'instruction et à l'intérêt des villageois isolés. Ceux-ci se cotisent et sont aidés pour l'achat en commun de postes récepteurs. Les habitants du village se réunissent le soir dans un local tel que l'école, la salle de paroisse, etc., et, après avoir payé un léger droit d'entrée, assistent aux émissions préparées pour eux. Les programmes sont consacrés aux sciences, aux découvertes techniques et à leurs applications pratiques, aux sciences naturelles, géographiques, etc.

Expériences en Grande-Bretagne.

Les programmes de télévision comprennent surtout des émissions d'information et des émissions récréatives: nouvelles, actualités, pièces de théâtre, grands opéras, ballets, variétés, films, causeries et documentaires. Il existe une émission originale, «le club des inventeurs» au cours de laquelle ceux-ci soumettent leurs maquettes à des spécialistes.

Les émissions intitulées «I'oeil de l'artiste» présentent de la sculpture, de la peinture ou d'autres arts. En voyant télévisées les oeuvres empruntées à une exposition en cours, le téléspectateur est souvent incité à aller voir les originaux de plus près, et il les voit d'un oeil plus averti.

Les émissions consacrées à des sujets scientifiques reviennent fréquemment. La cuisine, le jardinage, les arts ménagers font également l'objet de causeries et de démonstrations régulières. On accorde une attention particulière aux émissions pour les enfants. Présentées de façon attrayante, elles contiennent beaucoup d'éléments instructifs. Pour contrebalancer le défaut de passivité du téléspectateur, on encourage la participation active par l'imitation. On montre aux enfants comment peindre un décor et fabriquer des marionnettes, comment illustrer des cartes de Noël. Les enfants envoient au studio des observations sur la nature des objets construits d'après les directives données à l'écran.

On prépare également des promenades à la campagne pendant lesquelles il s'agit de découvrir des motifs d'architecture, noter des chants d'oiseaux, etc.

Expériences aux Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, le problème de la télévision est entièrement différent. D'après une enquête, une famille de téléspectateurs passe en moyenne plus de cinq heures et demie par jour devant son appareil. Or, il y a environ 42%, des familles qui possèdent un appareil de télévision.

Au point de vue éducatif, les quatre émetteurs principaux donnent des émissions scientifiques et religieuses, instructives et artistiques. Il y a des programmes consacrés aux musées, aux bibliothèques, aux jardins zoologiques, aux observatoires et planétariums.

Enfin, dans l'enseignement de la médecine, la télévision peut rendre des services très importants. Elle permet à tous les étudiants de suivre dans le détail l'application de techniques infiniment délicates de la chirurgie.

La télévision scolaire.

Dans les écoles, la télévision est employée à deux fins complémentaires. Elle sert à présenter aux parents et au grand public les méthodes modernes d'enseignement et la vie de l'écolier américain. D'autre part, la télévision est utilisée en classe, tantôt fréquemment et régulièrement, tantôt rarement ou exceptionnellement. Il faut signaler que la ville de Philadelphie a une importance primordiale dans le domaine de la télévision scolaire. Ses émissions sont suivies par des milliers d'élèves et ont attiré des visiteurs de 40 états et de 10 pays étrangers.

Treize séries d'émissions scolaires conçues pour les différentes classes sont diffusées chaque semaine par trois émetteurs. Toutes les écoles situées à portée des stations émettrices sont invitées à participer à la production, à la critique et à l'utilisation des programmes. Les résultats sont très positifs. Les enfants ayant suivi l'émission «La science amusante» ont construit de petits moteurs, fait des collections d'insectes, monté de petits postes de radio, imaginé un grand nombre d'expériences. La série «Nous sommes tous des artistes» a suscité un nombre considérable de travaux artistiques.

Les membres du personnel enseignant reconnaissent les avantages suivants à la télévision :

1. Les élèves travaillent mieux en classe.
2. Ils demandent à faire des excursions.
3. Ils cherchent à faire des lectures complémentaires.
4. Ils augmentent leur vocabulaire.
5. Ils comprennent mieux l'importance d'une bonne élocution.
6. Ils retiennent avec une surprenante facilité les techniques et les procédés qui leur sont présentés.
7. Les démonstrations de méthodes pédagogiques sont souvent très utiles aux maîtres eux-mêmes.

(A suivre).

La fin de cet article sera publiée en septembre. Elle est consacrée à l'influence de la télévision sur l'enfance et sur le travail scolaire, aux critiques relevées contre la télévision et aux conclusions auxquelles aboutit cette vaste enquête faite par l'Unesco.


(1) «Télévision et éducation aux Etats-Unis», par Charles-A. Siepmann.









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