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Ecole et famille

La collaboration à l'âge préscolaire.

Pendant longtemps, il a été admis que l'école et la famille pouvaient s'ignorer. L'école instruisait, la famille éduquait, la cloison presque étanche qui les séparait n'empêchait nullement chacune des deux institutions d'accomplir sa mission propre. Puis, dans le temps même où la cohésion et l'influence familiales diminuaient, l'école s'est proposé un idéal plus large, plus complet, visant aussi à éduquer et non seulement à instruire. Cette aspiration était légitime. D'aucuns, allant plus loin, ont alors envisagé de confier à l'école la tâche d'éducation accomplie jusque là, en fait ou en droit, par la famille. Or, ce transfert de responsabilités n'est ni possible, ni souhaitable. On oublie trop les limites de l'influence scolaire. On peut les résumer en notant que notre école reçoit généralement les enfants à l'âge de 4 ou 5 ans, dans des classes d'une trentaine d'élèves, où ils ne passent qu'un cinquième environ de leur temps de vie consciente. L'école ne saurait donc accepter des responsabilités qu'elle n'est pas en mesure d'assumer; elle ne peut pas et ne doit pas remplacer la famille. Aucune confusion des responsabiltés, en revanche: confiante collaboration.

La première étape de cette collaboration se situe - affirmation paradoxale - avant l'entrée du petit enfant dans la classe enfantine. Il s'agit, pour la maman, de préparer son garçonnet ou sa fillette à recevoir avec profit l'enseignement de la maîtresse. D'emblée, il convient de prévenir un malentendu. Trop de parents bien intentionnés s'évertuent à faire acquérir à leur enfant les rudiments du calcul ou de la lecture, pensant faciliter sa tâche et celle de l'institutrice. C'est une erreur. Il ne faut en aucun cas organiser une sorte d'école à la maison. En revanche, les parents soucieux de préparer leur enfant en vue de son entrée à l'école enfantine, lui assureront une éducation à la fois plus délicate et plus large que la simple acquisition de certaines connaissances intellectuelles élémentaires. On inculquera à l'enfant de bonnes habitudes et on saisira chaque occasion de satisfaire ces trois besoins essentiels: parler, sentir, agir.

Pour le petit enfant, une maman, c'est d'abord quelqu'un qui est là. Cette disponibilité dans le cadre d'une existence bousculée et d'une organisation sociale qui réclame souvent le travail de la femme, est difficile à assurer; elle est pourtant indispensable. Ensuite, il convient d'être là comme un exemple. L'enfant est un imitateur né, un juge d'une cruelle perspicacité. C'est moins l'autorité qui compte pour l'acquisition des habitudes, que l'exemple. C'est en effet par imitation, souvent inconsciente, que l'enfant acquiert son langage, ses attitudes, ses tendances, ses réactions. Selon l'exemple qui lui sera offert, tout cela sera bon ou mauvais.

Au bébé, la maman donne diverses habitudes d'ordre physique. Au petit enfant, elle veillera à inculquer des habitudes intellectuelles et morales qui formeront sa personnalité. Les trois besoins essentiels de l'enfant au stade préscolaire, sont, nous le répétons, parler, sentir et agir. En ce qui concerne le langage, la maman doit veiller en toutes circonstances à donner l'exemple d'une langue correcte, d'un vocabulaire varié et, ce qui n'est pas le moins important, d'une voix douce. On ne laissera pas sans réponse les multiples et parfois lassantes questions de l'enfant. On pourra déjà lui faire apprendre par exemple quelques vers, une ou deux lignes de prose. Il pourra également s'exercer à raconter de petites histoires, une promenade, une scène vécue.

Une grande partie du programme de la classe enfantine est consacrée à l'éducation sensorielle, c'est-à-dire, par des exercices d'une infinie diversité, au développement de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût et du toucher. Là encore, il ne s'agit pas pour la maman d'organiser dans le cadre du foyer de telles activités, mais simplement de saisir toutes les occasions qu'offre la vie quotidienne de contrôler le bon fonctionnement et le développement des sens de l'enfant, notamment de sa vue et de son ouïe. Ce contrôle est important. Trop de mamans envoient à l'institutrice un élève myope ou atteint d'une légère surdité, sans qu'elles aient décelé ces défauts. Un traitement immédiat aurait pourtant été plus efficace. Dans la journée ordinaire d'un petit enfant, il n'est pas difficile de trouver des possibilités précises d'exercer son oeil ou son oreille. Il apprendra, sous la direction de sa maman, à observer attentivement, à discerner des objets différents, à admirer aussi ce qui en vaut la peine. A l'occasion, on le fera travailler un oeil fermé. Il exercera aussi son ouïe; qu'il apprenne à distinguer les divers bruits, à apprécier le silence, et aussi quelques instants de musique douce et reposante. Par le toucher, et souvent les yeux fermés, le petit s'entraînera à distinguer les formes, les poids, les matières, et il ne sera pas difficile d'imaginer des exercices attrayants qui développeront son habileté manuelle. Qu'il apprenne surtout à s'habiller, se déshabiller, se moucher, lacer, boutonner, rapidement et seul.

Enfin, le petit enfant est d'abord un être qui agit. Sachons favoriser ce besoin d'action dans son royaume, qui ne sera pas nécessairement une chambre luxueuse ou un grand jardin, mais simplement un coin bien à lui, où il trouvera une chaise, une table, un rayonnage à sa hauteur. Là non plus le mobilier coûteux n'est pas indispensable. Un papa habile confectionnera de fort jolis meubles avec quelques caisses à macaronis et un peu de ripolin. Sur le sol, une natte ou une serpillière. Dans «sa chambre», l'enfant sera à l'aise pour se livrer à toutes sortes d'activités libres, allant du triage de boutons ou de morceaux d'étoffe au dessin ou à l'aquarelle, de l'habillage de la poupée au jeu de l'épicerie. Il modèlera, il découpera, il collera, il collectionnera. Oh! les précieux trésors pour votre enfant que ces petits riens qui trop souvent vous paraissent encombrants. Il apprendra, avec les multiples tâches journalières, l'ordre et la méthode. Ne craignez pas d'accepter son aide: sans risque, pas d'apprentissage! Notons qu'un train électrique, par exemple, n'est nullement nécessaire à sa joie - ne serait-il pas plutôt nécessaire à celle de son père? - et que ses jouets, d'autant plus gros qu'il sera plus petit, seront des choses simples et peu coûteuses.

Dans son coin à lui, l'enfant pourra faire preuve d'initiative. Il pourra créer, construire, démolir pour recommencer, à sa guise, tout seul, sans que l'adulte lui vole cette joie de l'effort et de la conquête, indispensable à la formation de sa personnalité.

Voilà, croyons-nous, le meilleur programme de préparation de l'enfant à sa vie scolaire. Il n'est question ni de lecture, ni d'écriture, ni de calcul, qui seront l'affaire de l'école, dans le cadre d'une formation générale. La maman qui aura donné à son petit enfant un certain nombre d'habitudes précieuses et qui aura développé, par de judicieuses activités, son langage, ses sens et son besoin d'action, aura réellement et utilement collaboré avec l'école.









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