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Disparition de l'intimité
L'observateur est frappé de l'effritement progressif de l'intimité au sein des foyers apparemment les plus unis.
Dans les grands centres urbains en particulier, s'accentue la disparition des différents êtres d'une famille.
Le père travaille loin. Les enfants se rendent pour acquérir l'instruction dans des endroits très divers. La mère parfois se livre à une tâche qui lui interdit d'être une permanence. Cette permanence que l'on assure près d'une machine très complexe, on n'en voit plus la nécessité près des jeunes vivants.
Lorsque les heures de loisirs se présentent, le colloque, le dialogue entre les êtres est remplacé par la radio, le cinéma, le sport et bientôt par la télévision !
Les enfants, en particulier, sont l'objet de la sollicitude distrayante. Comme les foyers sont très exigus, les places encombrées de voitures dangereuses, on les occupe. Et c'est une véritable «occupation» dans tous les sens du terme. En dehors des heures scolaires, le gosse est pris par ses équipes de jeux, les distractions organisées, les mouvements collectifs de toutes sortes.
Combien d'enfants sont élevés sans connaître le silence intérieur, une solitude efficace qui leur permettraient les premiers retours sur eux-mêmes une lente maturation d'une inquiétude bienfaisante?
Combien ne connaissent pas les heures calmes de vraie détente au sein du foyer...
L'intimité permet à l'enfant de livrer ces zones inconscientes et subconscientes dont la connaissance est nécessaire à ceux qui doivent le guider.
L'enfant, comme l'adulte, vit sous tension, déjà pressé, bousculé. Personne n'a le temps, ni le loisir de l'entendre.
Cette disparition de l'intimité se solde par un dommage humain considérable. Tous ces problèmes caractériels, dont on nous rebat les oreilles et qui se multiplient, évidemment, trouvent dans cette carence, ce manque de solitude, d'intimité et de véritable confidence, leur origine profonde. Nous ne nous lasserons pas de souligner cette évidence.
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