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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURTélévision: une enquête de l'Unesco (suite)* La télévision et l'enfance. Selon une enquête faite dans l'état de Massachussets, les enfants consacrent en moyenne à la télévision 2 h.1/2 par jour en semaine et 3 h.1/2 le dimanche. Bien que la télévision se substitue dans une certaine mesure aux autres moyens d'information, le temps qu'elle occupe dans la vie enfantine s'ajoute, en fait, à celui que remplissaient déjà la radio, le cinéma et la lecture. La télévision offre des histoires passionnantes, l'intrigue est facile à suivre, les paroles se comprennent sans effort. Il suffit de tourner un bouton et on a le spectacle à domicile. Il se pose aux parents certains problèmes de discipline: ils ont souvent de la peine à obtenir que leurs enfants quittent le poste de télévision pour se mettre à table, faire leurs devoirs ou aller se coucher. L'heure du coucher des enfants est plus tardive dans les familles qui ont la télévision. L'attitude des parents à l'égard de la télévision semble varier suivant leur situation de fortune. Un certain nombre d'enquêtes donnent à penser que les familles ayant un téléviseur sont peu nombreuses dans les classes fortunées en Amérique: et il ne semble pas que ce soit par hasard. Ce sont les parents aisés et cultivés qui s'inquiètent le plus, apparemment, des effets nocifs que la télévision pourrait avoir sur leurs enfants. On constate en Grande-Bretagne la même répartition de la télévision qui est répandue surtout dans les catégories socio-économiques inférieures. Influence de la télévision sur le travail scolaire. Une enquête spéciale a été entreprise par une université américaine, sur plus de mille élèves, pour connaître l'influence de la télévision sur le travail scolaire. Il a conduit à quatre conclusions principales: 1 . On ne constate aucune différence sensible quant aux résultats obtenus, entre les enfants qui ont la télévision chez eux et ceux qui ne l'ont pas. 2. Le contrôle des parents sur le temps que leurs enfants passent devant le poste de télévision ne semble pas avoir grand effet sur les résultats scolaires. 3. Les enfant qui ne savent pas faire bon usage de la télévision sont aussi, de façon générale, les moins intelligents, les moins «suivis» par leurs parents et ceux qui obtiennent en classe les résultats les plus médiocres. 4. L'abus de la télévision peut compromettre la santé physique et la vivacité mentale de l'enfant. Critiques. En face de ces côtés positifs, il faut relever également les critiques. Tant en Amérique qu'en Angleterre, de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en garde le public contre les défauts de la télévision. A part les émissions spécialement destinées à la jeunesse, les programmes ne sont pas éducatifs, beaux ou bons. La plupart du temps, on y voit des spectacles sans valeur, abêtissants, ou même mauvais pour les adultes et pour les enfants. Aux Etats-Unis, les «histoires en images» qui forment une partie importante des programmes faussent subtilement les valeurs humaines. Elles enseignent aux enfants que la bonté, la sympathie et la pitié ne sont que faiblesse; que seuls comptent l'astuce et la ruse. Un des plus graves reproches que l'on fasse à la télévision, c'est la fréquence des scènes de violences et de meurtres, vues par tous, même des enfants de 4 ans. Il faut souligner que le problème financier pour la télévision est très important. Les frais d'émission sont si élevés que l'Etat hésite à s'en charger. Aux Etats-Unis, c'est une industrie privée fondée sur le principe de la libre concurrence, contrôlée par un organisme gouvernemental; la plupart des stations émettrices appartiennent à des entreprises commerciales privées qui s'en servent comme moyen de réclame et présentent les spectacles qui sont le plus recherchés, ce qui ne veut pas dire les meilleurs. Conclusions. De cette vaste enquête, faite par l'Unesco, on a tiré les conclusions suivantes. Pour faire des progrès dans le domaine de la télévision, il faudra montrer beaucoup de prudence et de réflexion, procéder à des essais plus soigneux, surtout se soucier de la qualité. L'instruction dispensée à tous dans les écoles publiques est insuffisante, or c'est la base indispensable à un régime démocratique. Il s'agit d'améliorer cette instruction des enfants et de parfaire celle des adultes. Les moyens modernes de la diffusion de la pensée nous mènent à ce stade critique de toute civilisation où un public à demi-instruit, n'ayant reçu qu'une formation intellectuelle incomplète, devient agressif dans sa manière de s'affirmer et conteste, ou même rabaisse, les authentiques valeurs culturelles: «un peu de savoir est chose dangereuse». C'est pour cela qu'il importe de donner à ce puissant moyen d'éducation que constitue la télévision une orientation satisfaisante correspondant à un plan préétabli. *Voir «Entretiens sur l'Education», juillet-août 1953. |
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