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Allaite-le pour moi.
Lorsque la fille de Pharaon eut adopté le petit Moïse sauvé des eaux pour l'élever à la cour et le préparer aux plus hautes destinées, elle dit à la mère de l'enfant, qui pendant les premières années allait en prendre soin : « Emporte-le et allaite-le pour moi; je te donnerai ton salaire ». A partir de ce jour, la mère de Moïse pouvait bien entourer son trésor de la plus tendre sollicitude, elle pouvait l'envelopper d'un immense amour, il y avait une chose «elle ne devait jamais oublier : Cet enfant n'est plus à moi, il est à la fille du roi, c'est pour elle que je dois l'élever, à elle que je dois penser dans chaque soin que je donne. Et je me représente que le matin, en reprenant sa tâche si douce, mais souvent fatigante, le soir au moment de se livrer au repos, tout le long du jour en se dépensant pour son chéri, cette pensée devait la suivre: « Pour elle, pour la fille du roi, et non pour moi ! »
Peut-être y avait-il là quelque chose de douloureux, peut-être son coeur de mère en était-il affligé, parfois ; elle se consolait en se disant qu'ainsi son enfant ne courait plus de danger de la part de Pharaon; élevé dans le palais, il était tout naturellement protégé, car personne n'eût osé mettre la main sur la propriété du roi. Puis elle entrevoyait dans ses rêves de mère une glorieuse destinée, une éducation distinguée, el qui sait? un jour, peut-être, le trône et la couronne. Ah ! certes il valait la peine de l'allaiter pour la fille de Pharaon. Si elle allait le perdre en quelque sorte, c'était pour le garder toujours.
Mères qui lisez ces lignes, vous comprenez sans doute que cette parole : « Allaite-le pour moi ! » doit devenir le mot d'ordre de l'éducation de vos enfants ; celui qui vous l'adresse n'est pas une fille de roi, c'est le Roi lui-même, le Roi des rois, le Seigneur Jésus. Il a le droit, lui, de vous parler ainsi, car il les a tant aimés, vos chéris, qu'il a donné sa vie, pour eux; pour les racheter et pour les posséder, il a payé ce qu'il avait de plus précieux, son propre sang. S'il tient à les avoir à lui, s'il vous demande de vous préoccuper de sa volonté sainte, quand vous les élevez, c'est qu'il veut les arracher à la puissance terrible de l'Adversaire. Lui, le bon Berger, il connaît la férocité du lion rugissant; il le voit rôdant autour de vos agneaux, de jour, de nuit, pour chercher à les dévorer; et Jésus, qui appelait à lui les petits enfants, sait que ces agneaux ne sont en sûreté qu'une fois bien installés dans ses bras.
Plus que cela, ce Sauveur bien-aimé, en donnant sa vie pour vos enfants, leur a ouvert ainsi une noble carrière, la plus noble de toutes: vous êtes probablement ambitieuses pour eux ; eh bien! lui, il est encore plus ambitieux que vous. Son but, ne l'oubliez pas, est de faire de chacun, d'eux l'un de ses frères, l'une de ses soeurs, par conséquent des fils, des filles de Roi ; il vous rappelle, en vous demandant de les élever pour lui, qu'ils sont destinés à la famille de Dieu, qu'ils doivent participer à la nature divine, monter un jour avec lui et comme lui sur un trône, le trône même de Dieu; c'est-à-dire partager la gloire de notre Père céleste! Lui, le Sauveur des hommes, lui le Fils unique au Père, il aime chacun de vos enfants, il les aime plus que vous, mieux que vous, infiniment plus, infiniment mieux ; voilà pourquoi il veut lui-même les mettre en état d'atteindre un jour leur étonnante vocation, en les purifiant, puis en les délivrant de tout péché et en les sanctifiant en même temps par son tout-puissant Esprit.
Quelle pensée encourageante! et comme elle est de nature à vous donner pour eux confiance, pleine confiance en lui. Quel prix cela ne donne-t-il pas à ces mille soins que réclame l'enfance ! Ces soins sont souvent fatigants, la tâche qu'ils entraînent vous, paraît par moments indigne de vous, de vos talents, de vos facultés intellectuelles; il vous semble que vous perdez votre temps. En développant votre esprit, en assistant à des conférences, vous seriez, pensez-vous, plus utiles au genre humain : ce serait plus digne de vous, plus conforme à vos dons... Erreur, erreur profonde; l'enfant qui vous absorbe, l'enfant qui vous fatigue et qui, peut-être, vous fait verser des larmes, il sera homme un jour, et son action pourra être funeste on bénie, d'après ce que vous aurez été pour lui.
Oh ! prenez donc bon courage! mais pour cela n'oubliez jamais que c'est pour Christ, que c'est pour Dieu que vous l'élevez c'est Dieu que vous servez en le servant. Faites
pénétrer la pensée de Dieu, sa sainte présence dans chaque détail et tout sera transformé; si le divin pénétre l'humain, vos efforts de mère, vos luttes, vos fatigues, vos tristesses prendront une valeur infinie et au lieu de vous plaindre, vous bénirez Dieu de vous avoir appelées à la plus sainte des tâches.
« Allaite-le pour moi! » En vous disant cela, le Seigneur vous rappelle sans cesse à côté du privilège, la solennelle responsabilité; si c'est pour lui, ce n'est pas avant tout pour vous, ni pour l'enfant lui-même. Vos goûts, ses goûts, vos désirs et les siens, doivent passer au second rang. Jésus a un plan pour votre enfant; il est tout prêt à vous le révéler peu à peu ; il le fera sûrement; à la condition que vous soyez résolues à le suivre, en préférant toujours sa volonté à la vôtre, et en l'aimant lui, le Sauveur, plus que votre enfant ; aimez ce dernier en Christ, ou mieux encore, aimez Christ en lui, et vous trouverez la solution d'une foule de difficultés d'éducation.
Que Dieu, pendant cette nouvelle année, dans chacun des jours de cette année, et dans chaque détail de ces journées, vous donne de vous rappeler, en le réalisant, le mot d'ordre du Maître : « Pour moi ! » Dans ce but n'oubliez jamais que c'est lui qui vous fournira tout ce qui vous sera nécessaire, comme le fit certainement la fille de Pharaon à l'égard de la mère de Moïse; les trésors du Seigneur sont à votre disposition, puisez-y largement. Ce qu'il ordonne, il le donne toujours. Tout pour le Roi! Un jour, bientôt peut-être, croyez-le! vous jouirez du salaire de vos efforts : L'enfant donné à Dieu, l'enfant élevé pour Lui, règerna avec vous, dans les cieux.
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