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Remarques sur l'influence des parents dans les relations fraternelles

Dans une famille qui comporte plusieurs enfants, l'attitude des parents envers chacun d'entre eux a toujours une portée générale dans ce sens qu'elle se répercute sur le comportement de tous les autres. L'indulgence ou la sévérité à l'égard d'un enfant, la récompense ou les châtiments dont il est l'objet, détermine une réaction corrélative des frères et soeurs et conditionne les rapports des enfants entre eux. Mais la relation parents-enfant est elle-même fonction de la personnalité, du caractère, de la santé, voire même de l'aspect physique de l'enfant, ce qui explique que les parents ont tendance à traiter différemment l'enfant difficile et l'enfant docile, le déficient et le bien portant. En quoi ils agiraient judicieusement s'ils ne méconnaissaient la réalité du groupe fraternel.

Pénétrons dans l'une ou l'autre famille afin de saisir les faits sur le vif.

Henri 10 ans, est l'aîné de trois enfants. Il a un frère, Alain, 6 ans, et une soeur, Eliane, 4 ans. Henri est l'enfant sans cesse pris en défaut, sans cesse puni. Il enfreint toutes les défenses; escalade le rebord des fenêtres, joue au football dans l'entrée, gribouille sur les boiseries. Le travail scolaire est négligé, car Henri fait passer la partie de billes ou la lecture du journal illustré avant les devoirs.

Voilà précisément Henri qui rentre; on lui recommande de ne pas faire de bruit, car Eliane, déjà couchée, vient de s'endormir. Quelques instants plus tard, nous pouvons entendre l'aîné chanter à tue-tête. La petite soeur se réveille, ce qui vaut une taloche à Henri, cependant que caresses et paroles consolatrices sont prodiguées à Eliane.

Le lendemain, Eliane enfile des perles; Henri, d'une main leste, fait culbuter la boîte qui les contient, les éparpillant en une pluie multicolore. Eliane pousse des cris de détresse. Maman vient sur les lieux; un flot d'injures déferle sur Henri qui est consigné dans sa chambre. La mère ayant ainsi «réglé son compte» au coupable, plaint la victime et s'astreint à réparer le mal; elle ramasse les perles tout en promettant à Eliane de lui en acheter de plus belles et davantage. Henri, cependant, livré à lui-même dans sa chambre, est moins convaincu d'avoir fauté que d'être l'objet de la haine maternelle. Il rumine sa vengeance quand son regard tombe sur le tunnel qu'Alain est en train de construire sans bruit dans un coin de la chambre. Henri, d'un coup de pied, anéantit l'oeuvre de son frère qui, naturellement, éclate en sanglots. Le père rentre à ce moment précis, fatigué d'une journée de travail et peu porté à la compréhension indulgente; d'ailleurs sa femme lui relate l'épisode précédent. Henri, est chargé de circonstances aggravantes; la punition ne tardera pas. Et le cycle recommence, car l'amerturne de Henri ne fait que croître, sa réputation est faite, il s'ingéniera à la mériter.

Les petits, eux, s'affirment dans leur rôle de «victime» qui en fin de compte comporte bien des avantages: prestige, sentiment de supériorité, et même des gâteries supplémentaires. Aussi ne cherchent-ils pas à éviter d'être malmenés par l'aîné ou à se défendre par leurs propres moyens. Ils se contentent de laisser venir le conflit, quitte à le porter ensuite devant le tribunal parental pour gagner la cause à peu de frais. Voici donc, en partie par la faute des parents, la solidarité fraternelle compromise et les cadets sur la pente de la dépendance.

On arguera sans doute que les torts de l'aîné sont, dans tous ces cas flagrants. Néanmoins, la solution adoptée est mauvaise; elle n'a aucune valeur éducative puisqu'aussi bien l'inconduite de l'aîné persiste, et la sociabilité des cadets est entravée. Il eut fallu dans un tel cas prévenir le comportement agressif que les punitions, on l'a vu, n'ont servi qu'à renforcer. On aurait pu permettre à l'aîné de s'affirmer d'une manière moins nuisible à l'entourage, en essayant de détourner pour un temps son attention des cadets dont il est probablement jaloux, et en intéressant ce garçon turbulent à un sport par exemple. On en serait venu ensuite à lui donner confiance en soi, en mettant en valeur ses performances et en le posant le cas échéant en protecteur des cadets, moyen habile de susciter des relations sociales positives. Par ailleurs, les cadets ne devraient en aucun cas être amenés à faire cause commune avec les parents contre leur frère.

... Dans bien des cas, il serait bon que les parents se gardent d'intervenir. Sans doute est-ce là une attitude difficile, car il est plus aisé, en présence d'une dispute, de suivre son impulsion première, se précipitant pour remettre l'ordre dans la chambre d'enfants, que de s'abstenir, sans compter que le rôle de justicier n'est pas sans flatter un certain amour-propre.

De toutes façons, l'intervention des parents devra être positive plutôt que négative, autrement dit, on s'efforcera de susciter des relations bienveillantes entre frères et soeurs au lieu d'attiser les haines latentes. En somme, il convient d'éviter un double écueil:

a) Celui d'intervenir aveuglément en faveur du plus faible ou du plus docile qui, fort de l'appui des parents, sombre dans la dépendance et dans l'apathie.

b) Celui de condamner irrémédiablement l'enfant malveillant, taquin, agressif en un mot.

En conclusion, l'attitude des parents détermine la relation fraternelle des enfants, elle influence donc leurs relations sociales en général, aussi bien que leur structure caractérielle, car un enfant est timide ou dépendant, brutal ou autoritaire, bienveillant ou confiant, suivant les possibilités d'affirmation que le groupe fraternel offre à sa personnalité.









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