Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

J'aide mes voisines

J'ai rencontré dernièrement une jeune femme qui promenait ses deux petits garçons. En cheminant avec elle je remarquai bien vite sa nervosité. Désireuse d'avoir des enfants bien élevés, elle ne permettait jamais à son aîné (5 ans) d'aller jouer dans la cour ou sur le trottoir. Elle se promenait chaque jour une heure avec eux et, le reste du temps, les enfants jouaient dans l'appartement. Leur chambre était trop petite pour leur permettre de se dépenser suffisamment. Batailles, disputes, cris étaient le leitmotiv de la vie quotidienne. Jamais un après-midi de répit. La jeune femme n'avait pas de parents dans la ville qu'elle habitait, personne ne venait à son aide. Désireuse de bien faire, peut-être de trop bien faire, elle n'avait jamais un moment de détente.

Beaucoup de jeunes mères sont ainsi solitaires. Garder un enfant demande un certain effort et seuls ceux qui ont un lien de parenté le font volontiers... Les familles sont souvent des petites cellules entourées de cloisons étanches. Si l'entr'aide fonctionne bien à l'intérieur, tant mieux, mais on ne va guère au-delà. Pourtant il existe des voisines qui «aiment les petits enfants» et qui offrent leurs services. Mais toutes les jeunes femmes n'ont pas le privilège d'en avoir de telles. Souvent, dans les grandes maisons confortables - avec ascenseur - on se connaît très peu et l'entr'aide reste lettre morte.

Dans la maison toute simple, on s'aide plus volontiers et l'on pourrait citer maints gestes très touchants. Tel celui de cette mère de cinq enfants qui en prend un sixième pendant que sa voisine est à la maternité.

Quelqu'un faisait un jour cette remarque si vraie. Ceux qui sont chargés d'enfants sont les bénis, les autres sont les épargnés. Pourquoi les épargnés restent-ils si souvent dans leur solitude au lieu d'aller tout simplement auprès des bénis pour y réchauffer leur coeur en donnant quelque chose d'eux-mêmes?

Il y a quelques années, j'ai eu l'ennui - j'allais dire le privilège de me casser la jambe! Après quelque temps, j'ai pu circuler avec un plâtre de marche. Plusieurs de mes activités étant arrêtées, j'ai offert mes services à mes voisines, toutes mères de familles laborieuses. Et j'ai passé mes après-midi auprès d'elles les aidant à vider leur panier de raccommodages. J'ai vécu des heures magnifiques, observant les enfants. Je n'étais pas pour eux une visite puisque je travaillais «pour maman». Une fillette m'a dit «Ah! vous êtes l'auxiliaire familiale» et ce titre m'a remplie de joie. La vie a repris son cours et j'ai dû abandonner un peu mes «clientes». Mon activité a pris maintenant une autre forme, celle de «dépanneuse». Une mère est malade, je baigne les enfants ou fait un repassage urgent. Dans une famille, plusieurs enfants partent en colonies de vacances, vite je consacre un après-midi à coudre initiales et numéros. D'autres fois je vais garder les enfants un soir permettant ainsi aux parents de sortir ensemble. Il y a tant de manières d'aider, il ne s'agit que d'y penser et d'ouvrir son coeur. Les enfants comprennent très bien l'entr'aide. Mon petit garçon de 10 ans me demande parfois: «Tu ne vas plus aider Mme X? Il apprend ainsi à penser aux autres.

Voici un joli geste facile à réaliser. Une de mes amies - mère de six enfants - reçoit 3 ou 4 fois par an la visite de cinq dames qui vident sa corbeille de raccommodages tout en jouissant d'un heureux après-midi.

Il est parfois difficile d'accepter l'aide d'autrui. Certaines personnes n'aiment pas que «I'on se mêle de leurs affaires», elles redoutent le manque de discrétion. Peut-être ont-elles fait de mauvaises expériences ? Il s'agit évidemment d'être animées, de part et d'autre, d'un esprit de simplicité. Celle qui donne doit faire preuve d'une grande compréhension, être discrète et se garder de tout esprit critique. Il s'agit d'un échange et celle qui aide s'enrichit tellement, elle reçoit plus qu'elle ne donne.

Depuis quelques années, il semble que l'on comprenne mieux la nécessité de l'entr'aide. Elle se développe notamment à l'intérieur des groupes de mères. Tant de femmes mariées sont des solitaires. Parfois manquant de communion profonde avec leur mari, elles n'osent raconter leurs difficultés familiales. Et la femme a besoin de parler pour décharger son coeur. Grâce au beau travail qui se fait dans les groupes, de merveilleux liens d'amitié se créent, des mères se libèrent et s'épanouissent. De plus, on leur vient en aide matériellement. Plusieurs paroisses ont acquis des machines à laver, des cireuses, etc. Une auxiliaire familiale est au service de trois paroisses et son travail de «dépanneuse» rend de grands services. Ailleurs, le Mouvement populaire des familles fait un excellent travail. Le Réarmement moral sait aussi aider ses membres.

S'entr'aider, c'est sortir de sa solitude, élargir son horizon et surtout apprendre à se comprendre et à s'aimer.

«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés».









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève