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L'enfant de parents divorcés

... Sait-on que la plupart des enfants privés d'un foyer normal, constituent la clientèle la plus fidèle de nos tribunaux, de nos maisons d'éducation? Sait-on que des jeunes délinquants, nés au hasard d'une liaison éphémère, d'unions libres, ne connaissaient guère l'autorité paternelle que le jour où une citation judiciaire l'oblige à s'affirmer?

Avant le divorce. - Depuis bien des années, peut-être, l'enfant a assisté à des scènes d'une extrême violence, entendu des propos orduriers, la vaisselle a voltigé au-dessus de lui, il s'est bouché les yeux et les oreilles, et tout frémissant s'est réfugié dans un coin.

Il a joué, comme de coutume, avec de petits camarades, mais - comme c'est étrange -, ses parents sont gênés en sa présence. Ils échangent, à table, des regards hostiles qui sanctionnent la mésentente.

On l'éloigne, maintenant, plus souvent de la maison. Il va se passer quelque chose de grave, l'enfant le sent dans tout son être qui se raidit, à l'approche du malheur. La tendresse maternelle dont il est si friand, est dispensée parcimonieusement et par rafales qui le laissent étourdi. Il a saisi, un jour, une phrase sybilline qu'il retourne, sans cesse, dans sa pauvre tête: «Départ... déménagement... que faire de Michel ... » On va disposer de lui, l'envoyer bien loin de cette maison où il a vu couler des larmes, d'où la joie a été bannie, à tout jamais, mais qu'il continue à aimer de toutes ses petites forces affectives. Il ne veut pas être arraché!

Et pourtant, c'est ainsi que cela se passera. Le juge, après avoir étudié le dossier que lui fournira le Service de Protection des mineurs, a décidé que pendant les «mesures provisionnelles», pendant toute la durée du procès l'enfant sera soustrait à son milieu dépravé. On l'enverra chez des grands-parents, des êtres pleins de bonté, sans doute, mais dont les compétences éducatives sont parfois déplorables.

On le «casera», peut-être, à la campagne, chez de braves paysans qui le «mâteront» car Michel est un enfant difficile. Comment ne le serait-on pas devenu avec un tel exemple sous les yeux?

... Et voici maintenant le second acte qui se joue:

Le procès. - Le procès est introduit, la conciliation a échoué, chacun des conjoints ira de son côté, l'un des deux investi de la puissance paternelle. L'attribution des enfants à celui qui, aux yeux de la justice, est innocent fera naître, parfois, des contestations, voire même la décision d'en demander la révision, c'est-à-dire l'ouverture d'un nouveau procès dont les frais s'avèrent aussi élevés que la première fois. Ce qui, à l'heure du règlement des comptes, semblait normal, équitable, revêt aujourd'hui un caractère inquiétant.

Songez à ce petit garçon, élevé par sa mère. Si les fils sont particulièrement sensibles à l'éducation maternelle, faite de douceur et de bonté, il y en a qui ne tardent pas quelquefois à la dominer, à se dresser à la taille de l'époux défaillant dont les adolescents prennent volontiers la place, exagérant les qualités viriles, écrasant les siens par une autorité mal canalisée.

Songez à cette fillette demeurée en la compagnie de son père qu'elle aime, mais que les occupations professionnelles éloignent toute la journée du logis, qui n'a ni le temps ni les capacités de prodiguer des soins à son enfant, et qui, un beau jour, s'aperçoit que les ailes ont poussé. Lui-même n'a pas vieilli, il se sent encore prêt à faire des conquêtes et celle qu'il amènera dans son foyer, presque aussi jeune que sa fille, en deviendra l'ennemie, la rivale.

... Si le divorce est prononcé sur la base de l'adultère, il entraîne, nous dit le législateur, à titre de pénalité, l'interdiction au conjoint coupable de se remarier avant un certain délai allant de 1 à 3 ans. Voici donc, une femme continuant sa vie irrégulière avec son amant, et l'enfant qui ne voit en lui, pas autre chose que l'éternel «locataire» qu'on ne craint pas, discutera ses ordres, ne le tolérera qu'avec peine car, n'est-ce pas lui qui est la cause de la ruine de la maison paternelle et qui, au début, l'a séparé de sa mère? Ne serait-ce pas plus moral de permettre à celle-ci de nouer de nouveaux liens matrimoniaux et de conférer une certaine autorité à un beau-père?

Le droit de visites que la loi accorde à l'époux qui n'a pas la puissance paternelle, peut devenir, à la longue, la source de conflits. Il n'est pas rare que celui ou celle qui dispose du droit de visites ne tente de regagner son enfant par des gâteries exagérées, ne cherche à flétrir l'image du père ou de la mère chez qui il continue à vivre.

Les enfants de parents remariés se trouvent, tout a coup, intégrés dans une famille qui quelquefois étend ses branches des deux côtés.

Une belle-mère est arrivée avec ses propres enfants chez un homme qui, lui aussi, a un fils et une fille qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée de ces nouveaux venus, des étrangers qui partageront la vie commune et, ce qui est plus cruel encore, l'affection qu'ils vouent à leur père ou à leur mère. Un beau jour, le couple mettra au monde un enfant qui sera le demi-frère de toute la bande, de cette bande qui a de la peine à fraterniser puisqu'aucun lien du sang ne l'unit.

La souffrance des années qui ont précédé le divorce, la souffrance pendant le procès, redevient aiguë chez les émotifs, c'est bien souvent qu'elle se manifeste par le complexe d'infériorité à la naissance du petit être, et que nous voyons, chez certains enfants, des réactions d'agressivité, de violence qui ne sont autre chose que des compensations.

Innombrables seraient les catastrophes que nous pourrions imputer au divorce, les altérations du caractère que nous constatons chez l'enfant de parents désunis, qui n'a pas été assez aimé ou qui a été troublé par le désaccord de ses parents.

Il faut que la jeunesse y songe à l'heure des fiançailles, de ces fiançailles bâclées, souvent trop vite, pour aboutir à un mariage hâtif où deux êtres décidés à faire la route ensemble ont eu à peine le temps de supputer les chances de cette aventure. Il faut leur faire lire la Bénédiction du Mariage persan de Jean Lahore:

Soyez grands, soyez forts, soyez victorieux;
Soyez aimants, marchez des flammes dans les yeux.
Soleil, Dieu des clartés, Dieu bon qui les pénètre,
Verse-leur ton amour pour tous les êtres.

Soyez purs de pensée et purs en vos paroles
Pour que vos actions ne soient vaines ni folles
Craignez déjà les yeux futurs de vos enfants.









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