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Où accepter est douloureux, mais nécessaire…
S'il est un cas particulièrement douloureux, c'est bien celui où il faut accepter chez son enfant une infirmité, qu'elle soit congénitale ou accidentelle.
«Mon enfant n'est pas comme les autres.» En effet, les facultés de Lucie ne lui permettent pas d'apprendre quoi que ce soit. A dix ans, elle joue encore comme un tout petit. Sa mère a demandé conseil à plus d'un médecin. Aucun ne lui a laissé beaucoup d'espoir.
«Quand je vois ces enfants qui courent et gambadent, je ne peux m'empêcher de penser que, cela, jamais Jean ne pourra le faire.» Ses premiers pas ont été rendus difficiles par l'atteinte d'une infirmité. Il marche aujourd'hui, mais avec peine et son équilibre est fragile.
Pierre, Paul, Jeanne, et combien d'autres, ont été victimes d'un accident, dont ils resteront handicapés toute leur vie. Pierre ne sautera plus sur ses deux petites jambes, Paul ne jouera jamais du piano...
Tous les parents qui ont été placés devant ces tristes réalités ont connu des moments de grande souffrance, de découragement ou de révolte. Privilégiés sont ceux qui ont vite compris que pour aider vraiment leur enfant infirme, il fallait que le désespoir ou la révolte fasse place à une acceptation. De celle-ci seule peuvent rayonner ces impondérables qui créent le climat où l'infirme peut lutter pour vivre.
Un enfant malade ou infirme est très souvent doué d'une grande sensibilité. Il perçoit mieux que tout autre l'atmosphère qui l'entoure. Tristesse et angoisse autour de lui ne lui permettront jamais de trouver la force suffisante pour qu'il accepte, lui aussi, de n'être pas comme les autres.
Il a besoin d'être beaucoup aimé. Mais que cet amour ne se manifeste pas par une sollicitude exagérée. Une mère qui veut éviter toute peine à son enfant, prévenir ses moindres gestes ou intentions, sapera sans le vouloir toute tentative d'effort. Elle contribuera à le maintenir dans un état de dépendance complet.
Des parents qui veulent vraiment aider leur enfant infirme ne regarderont pas ce qui lui manque, mais chercheront au contraire ce qui existe en lui. Ils s'efforceront de découvrir tout ce qui peut être valorisé (possibilités intellectuelles, habileté manuelle). Comme pour un enfant normal, mais avec plus de tact et de discrétion encore, et pour qu'il se sente mieux intégré dans la vie de la maison, de petites tâches lui seront confiées. Il faut qu'il ait confiance en lui, il faut qu'il ait le sentiment d'être, lui aussi, capable de faire quelque chose et dont lui seul est responsable.
L'enfant ne doit pas savoir qu'il est un sujet de préoccupations continuelles pour ses proches et que toutes les conversations sont centrées sur son infirmité et son avenir.
Le premier pas vers une acceptation est déjà franchi, si les parents reconnaissent à temps que leur enfant est atteint d'une déficience. Tels père et mère, aveuglés par un espoir insensé, laissent parfois passer trop de temps - précieux pour une éducation spécialisée qu'exige une infirmité - avant de se rendre à l'évidence.
Qu'ils soient bien convaincus que de leur attitude dépendront chez le petit infirme, la volonté et le désir de lutter, et que de leur acceptation dépendra le rayonnement - parfois étonnant - que peut avoir un être humain, même cloué à un fauteuil!
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