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L'enfant infirme dans le cercle de ses frères et soeurs
L'enfant infirme, avant d'être un infirme, est un enfant. Aussi bien que les camarades de son âge, il subit les lois de développement de l'enfance; elles peuvent être entravées par son infirmité, mais elles existent pour lui aussi.
Le cadre naturel d'un enfant est la famille, avec les parents et les frères et soeurs. Un enfant a besoin du contact d'autres enfants pour se développer harmonieusement. Sa plus proche parenté, c'est bien ses frères et soeurs. Ils sont du même monde, de la même essence. C'est à leur contact journalier que les caractères se trempent, que la vie s'apprend.
Il en est de même pour l'enfant infirme, qui malgré son handicap présente une grande facilité d'adaptation à son milieu d'enfant. Le genre d'infirmité a là, naturellement, une grande importance. Un enfant sourd ou arriéré ne pourra pas s'adapter de la même manière à son entourage qu'un enfant invalide ou estropié. Il est cependant plus facile à un enfant qui souffre d'une infirmité congénitale, ou acquise dans sa petite enfance, de vivre la vie des autres, qu'à un adulte devenu infirme plus tard.
Cela tient au caractère propre de l'enfance qui accepte, plus facilement que les adultes, un état de fait, dans le cas particulier une infirmité. Les autres enfants n'offrent pas de pitié compatissante et amolissante, mais réclament l'égalité, et l'enfant infirme a le même besoin d'égalité, c'est un stimulant pour lui.
... Le genre d'infirmité a beaucoup d'importance dans l'inadaptation de l'enfant infirme au cercle de ses frères et soeurs. Le petit sourd-muet qui ne peut s'exprimer par la parole le fera souvent par des cris, par gestes brusques. L'enfant arriéré ou bègue aura des réactions de jalousie, de colère vis-à-vis des autres. Ceux-ci ne comprendront pas et n'auront pas la patience nécessaire, riposteront durement ou se plaindront.
Pour la connaissance de l'infirmité, l'assistante peut certainement aider. Connaître et comprendre les réactions d'un enfant sourd, d'un arriéré, d'un bègue sont très importants. Elle expliquera aux parents les possibilités et les limites de l'enfant infirme, afin que ceux-ci sachent (1) ce qu'ils peuvent exiger. Ils doivent aussi savoir que l'enfant infirme doit rogner ses angles au contact de ceux de ses frères et soeurs et ne pas lui aplanir toutes les difficultés.
...Un autre problème délicat, c'est le retour de l'enfant infirme dans sa famille: le petit invalide qui a suivi un traitement hospitalier ou l'enfant sourd, arriéré qui vient passer ses vacances de home dans sa famille. Si les parents perçoivent les changements, combien plus les frères et soeurs sentiront les transformations du petit infirme qui leur était si proche. Celui-ci sera peut-être un intrus, car les autres auront trop vite oublié sa placé, ou alors, surtout s'il ne revient que durant les vacances du home, il sera différent, il aura une autre éducation, des manières différentes, des affections étrangères.
Pour que l'enfant infirme puisse s'adapter et être accepté à nouveau, l'assistante peut préparer son retour en parlant de lui, en expliquant à l'avance les différences, en demandant que durant l'absence, les contacts ne soient pas rompus, que les frères et soeurs écrivent, envoient des messages.
Il est important que l'enfant infirme ne présente pas en plus de son infirmité les caractéristiques d'un enfant unique. Qu'il ne soit pas un coucou dans un nid de merles, mais un petit merle parmi d'autres petits merles.
(1) Parents qui avez un enfant infirme, sachez que vous ne lutterez pas seuls pour votre enfant si vous vous mettez en rapport avec Pro Infirmis, Hohenbühlstrasse 15, Zurich, qui vous soutiendra moralement et financièrement et dont une assistante sera toujours prête à vous conseiller et vous aider.(Réd.)
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