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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Question brûlante

Question brûlante ! Problème épineux ! Etat de tension endémique ! De quoi s'agit-il ? sans doute des rapports entre l'Est et l'Ouest, ou de la race blanche et des races de couleur, peut-être entre employeurs et employés ?

Eh bien non ! Je voudrais vous entretenir ici des belles-mères et des belles-filles. Par de nombreuses conversations, j'ai pu me rendre compte que, sur ce terrain, la question demeurait en effet brûlante, comme de tout temps. C'est à n'y rien comprendre et en somme très triste puisque la coutume est d'appeler les belles-filles des «alliées».

Récemment je me suis penchée sur ce problème avec mes trois belles-filles et nous sommes arrivées à la conclusion qu'il y avait parfaitement moyen de s'entendre (et dans la joie et avec le sourire, je vous prie de croire) si l'on accepte de part et d'autre quelques mots d'ordre comme règles de vie.

Du côté belle-mère, j'ai vu qu'en aucun cas je ne devais montrer mon «galon» d'âge et d'expérience pour exiger respect et obéissance. Comme Naomi, la belle-mère de Ruth du récit biblique, ma seule autorité doit découler de l'amour que j'aurai su inspirer par ma manière d'être dans les circonstances heureuses et malheureuses de ma vie. Etre sans exigences personnelles, sans revendications dictées par l'amour-propre, sans désir de jouer un rôle, voilà qui prépare le terrain à une entente harmonieuse avec ses belles-filles.

Mais ces conditions ne sont pas très naturelles au coeur humain. J'en conviens, et il faut «vingt fois sur le métier remettre son ouvrage» (et son coeur!) afin qu'il soit «poli et repoli» sans cesse, autrement dit: accepter de changer, d'évoluer, de progresser pour toujours mieux comprendre, aimer et pardonner au besoin, et savoir aussi demander pardon quand la droiture et la raison l'exigent, sans craindre de «perdre la face».

J'ai aussi pensé que je devais avoir une vie active et bien remplie de mon côté pour témoigner de mon indépendance et du même coup libérer mes belles-filles à mon égard. Il ne faut pas que nous dépendions les unes des autres, dans la mesure du possible, ni sur le plan matériel, ni sur le plan affectif. Des «alliées» doivent demeurer autonomes, tout en se prêtant main forte quand c'est nécessaire. En effet, l'esprit de famille existe dès qu'il y a échange, c'est-à-dire un mouvement aller et retour qui en fait la vie et la réalité. Entre belle-mère et belle-fille, il faut que chacune donne à l'autre la joie d'offrir ce qu'elle a de meilleur, sans contrainte et dans la liberté, avec assaisonnement de bonne humeur.

Du côté belles-filles, celles-ci ont pensé qu'elles devaient mettre toujours leur mari dans la perspective de leurs rapports avec leur belle-mère et ne jamais oublier les répercussions que leur attitude avait sur lui, à cause de son affection filiale. Un fils normal éprouve un réel malaise à sentir sa mère et sa femme en désaccord. Il faut s'en souvenir et lui épargner d'avoir à prendre parti pour l'une contre l'autre.

A côté du mari, il y a les enfants qu'il faut placer dans la même perspective «car, me disait l'une d'elles, ces petits sont sans défense devant nos sentiments passionnés; ils se contentent de souffrir profondément quand ils sentent de la mésentente dans l'air. Par amour pour eux, il faut dominer nos impulsions et prendre le temps de mettre les choses à leur juste place».

D'autre part, il faut admettre, entre belle-mère et belle-fille, qu'on ait des codes différents qui donnent des points de vue et des manières d'agir parfois opposés, en particulier dans le domaine pratique et en éducation. Eviter de se buter dessus; éviter les discussions de principe et chercher ce qui unit au-dessus de ce qui sépare.

Nous avons toutes convenu qu'un lien très solide se tisse entre nous dès que nous apportons nos dissensions devant Dieu en faisant silence ensemble après avoir discuté. Les points sombres se clarifient et la réponse juste s'impose et nous unit au lieu de nous diviser.

Nous sommes convaincues également de la solidarité qui lie toutes nos existences les unes aux autres et des répercussions inconnues qui découlent de nos actes. Dans le livre historique de «Ruth», nous voyons que c'est l'amour et l'entente profonde qui existaient entre Naomi et sa belle-fille qui ont amené celle-ci, femme d'origine Moabite et païenne, à devenir, par une suite de circonstances, l'arrière grand-mère du roi David et l'ancêtre du Christ.

Si nous voulons être une force positive dans ce monde douloureux et tourmenté, il est indispensable que nous mettions de l'ordre et de l'harmonie dans nos rapports de famille. On ne peut pas bâtir un monde stable et pacifique sur des familles désunies.

Nos vies, si modestes soient-elles, participent à la vie universelle, aussi n'est-il pas exagéré de dire que nous élevons ou abaissons le niveau de l'humanité suivant que nous donnons une solution positive et constructive, ou non, à cet épineux problème de belle-mère et belle-fille. Sous cet aspect, Ia question prend une grandeur et une acuité qui nous lance un singulier défi en même temps qu'elle donne à sa réponse un intérêt d'une valeur indéniable. C'est pourquoi, encouragées par les expériences du passé, soutenues par une profonde conviction et sans nier les difficultés qui naissent de mentalité et d'âge différents, nous affirmons qu'il existe toujours une issue quand on accepte de la chercher plus haut que soi, sur le plan de la sagesse et de l'amour divins.

Pour ma part, et par-dessus tout, je chanterai un hymne de reconnaissance à celles qui ont pris en main le bonheur de mes fils et qui désirent l'assurer et le prolonger au-delà du terme de ma propre vie, et je paie volontiers le prix du renoncement à moi-même que ce bonheur implique.









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